Birmanie: tirs sur des manifestants, les journalistes de plus en plus ciblés

Les manifestants jettent de l'eau dans le but de contrôler les gaz lacrymogènes tirés par la police lors d'une manifestation contre le coup d'État militaire à Yangon le 2 mars 2021 (Photo, AFP).
Les manifestants jettent de l'eau dans le but de contrôler les gaz lacrymogènes tirés par la police lors d'une manifestation contre le coup d'État militaire à Yangon le 2 mars 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 02 mars 2021

Birmanie: tirs sur des manifestants, les journalistes de plus en plus ciblés

  • Un journaliste birman, Kaung Myat Hlaing, a été arrêté à son domicile lors d'une opération musclée des forces de sécurité
  • Par crainte des représailles, les manifestants étaient moins nombreux mardi à descendre dans les rues notamment à Rangoun, la capitale économique

RANGOUN: Les tensions sont restées vives mardi en Birmanie avec trois manifestants pro-démocratie dans un état critique et des journalistes clairement ciblés par les autorités, qui font fi des condamnations internationales. 

A Kale (nord-ouest), « une vingtaine de personnes ont été blessées » par la police et l'armée venues disperser un rassemblement, a indiqué un secouriste.  

« Trois, touchées par des tirs à balles réelles, sont dans un état critique », a précisé un médecin. La télévision d'Etat MRTV a fait pour sa part état de quatre policiers blessés.  

Quelques heures plus tôt, un journaliste, Kaung Myat Hlaing, a été arrêté à son domicile lors d'une opération musclée des forces de sécurité, selon son employeur Democratic Voice of Burma (DVB).  

Des tirs ont été entendus lors de l'arrestation que le journaliste a lui-même filmée en direct et dont les images ont été retransmises sur les réseaux sociaux.  

Ces nouvelles tensions interviennent après une journée de répression meurtrière dimanche avec au moins 18 manifestants tués, selon l'ONU. 

Par crainte des représailles, les contestataires ont été moins nombreux mardi dans les rues.  

A Rangoun, la capitale économique, de petits groupes se sont formés, certains se protégeant derrière des barricades de fortune érigées avec des pneus, des panneaux de bois et des barres de métal. 

« Nettoyer »  

Face à eux, les forces de sécurité ont été déployées en nombre. 

A Sanchaung, dans le Nord de la ville, leur objectif était clairement de « nettoyer le quartier », a relevé un habitant, un autre faisant état de tirs de gaz lacrymogènes, de munitions en caoutchouc ou de grenades assourdissantes contre les manifestants. 

Les vagues d'arrestation se poursuivent. 

1 300 personnes ont été interpellées lors de la seule journée de dimanche, selon MRTV. Plus de 500 prisonniers ont été relâchés, a ajouté la chaîne, sans préciser s'il s'agissait de détenus de droit commun emprisonnés avant le putsch du 1er février ou de prisonniers politiques interpellés depuis. 

Les journalistes ont de plus en plus de mal à exercer leur métier. 

26 ont été arrêtés depuis le coup d'Etat, selon Reporters Sans Frontières, dont 10 sont toujours en détention. D'autres ont été ciblés par des tirs de balles en caoutchouc, notamment deux employés de l'agence chinoise Xinhua. 

Coupures d'internet, renforcement de l'arsenal législatif, interpellations, recours à la force létale: la junte n'a cessé d'accroître sa répression depuis le coup d'Etat qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi. 

Toujours tenue au secret dans la capitale Naypyidaw, l'ex-dirigeante de 75 ans est désormais inculpée de quatre chefs: importation illégale de talkies-walkies, non respect des restrictions liées au coronavirus, violation d'une loi sur les télécommunications et incitation aux troubles publics. 

Elle est apparue »en bonne santé » lors d'une audience en vidéoconférence qui s'est tenue lundi, d'après son avocat qui n'a toujours pas été autorisé à la rencontrer. 

« Pas de pardon » 

 

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Les personnes en deuil saluent à trois doigts alors que le cercueil de Nyi Nyi Aung Htet Naing, décédé des suites d'une blessure par balle alors qu'il assistait à une manifestation contre le coup d'État militaire (Photo, AFP).

Mardi, des centaines de personnes se sont rassemblées dans un cimetière de Rangoun pour les funérailles d'une des victimes de dimanche, Nyi Nyi Aung Htet Naing, tué par un tir des forces de sécurité. 

« Il n'y aura pas de pardon pour vous jusqu'à la fin du monde », a chanté la foule, réunie devant le cercueil couvert de fleurs de l'étudiant de 23 ans. 

Ce dernier avait posté quelques heures avant son décès un dernier message sur les réseaux sociaux: « De combien de cadavres l'ONU a-t-elle besoin pour agir? ». 

Les violences suscitent un concert de condamnations internationales.  

L'ambassadeur birman aux Nations unies, Kyaw Moe Tun, a lui-même rompu de manière spectaculaire avec les généraux putschistes la semaine dernière en appelant à « mettre fin au coup d'Etat ». Il a été démis de ses fonctions par la junte. 

Et Singapour, premier investisseur en Birmanie a haussé le ton, le Premier ministre Lee Hsien Loong déclarant à la BBC que « l'utilisation de la force meurtrière (...) n'est tout simplement pas acceptable ». 

Le ministre des affaires étrangères de la cité-Etat s'est entretenu ce mardi en ligne avec ses homologues de l'Asean. Mais le bloc régional, qui a fait de la non-ingérence dans les affaires internes d'un Etat membre une de ses règles d'or, n'est pas parvenu à un consensus. 

Pékin et Moscou, alliés traditionnels de l'armée birmane, considèrent aussi cette crise comme une »affaire intérieure » à la Birmanie. 

Les quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU, dont la Chine, envisagent de tenir cette semaine une nouvelle réunion sur le pays, selon des sources diplomatiques. 

On dénombre une trentaine de morts dans les rangs des manifestants depuis le putsch, d'après l'Association birmane d'aide aux prisonniers politiques.  

La junte a de son côté confirmé 11 décès du côté des protestataires, assurant avoir demandé aux forces de l'ordre de ne pas faire usage de balles réelles. 

Les derniers soulèvements populaires de 1988 et de 2007 ont été réprimés dans le sang par les militaires. 

L'armée, qui conteste le résultat des élections de novembre remportées massivement par le parti d'Aung San Suu Kyi, a promis la tenue d'un nouveau scrutin. Sollicitée, elle n'a pas répondu aux multiples requêtes pour commenter ces évènements. 


Biden recevra le roi de Jordanie «la semaine prochaine»

Le roi Abdallah II de Jordanie a rencontré pour la dernière fois le président américain Joe Biden à la Maison Blanche en février (Photo, AFP).
Le roi Abdallah II de Jordanie a rencontré pour la dernière fois le président américain Joe Biden à la Maison Blanche en février (Photo, AFP).
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  • Il s'agira d'une «rencontre privée» dont un compte-rendu officiel sera publié par la Maison Blanche après sa conclusion
  • Mi-avril, Amman a abattu des drones iraniens tirés sur Israël

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden recevra le roi Abdallah II de Jordanie "la semaine prochaine" à la Maison Blanche, a annoncé vendredi sa porte-parole Karine Jean-Pierre.

Il s'agira d'une "rencontre privée" dont un compte-rendu officiel sera publié par la Maison Blanche après sa conclusion, a-t-elle ajouté, sans donner de date précise.

L'annonce intervient alors que les discussions sur un cessez-le-feu à Gaza, accompagné d'une libération d'otages détenus dans le territoire palestinien, sont entrées dans une phase critique.

Le Hamas doit répondre à la dernière proposition israélienne, jugée "extraordinairement généreuse" par les Américains, très investis dans ces discussions.

Rencontre privée 

Mais le mouvement palestinien a accusé vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de chercher à entraver ces efforts, alimentant les doutes sur un accord de cessez-le-feu rapide.

La Jordanie, qui entretient des relations diplomatiques avec Israël et compte une importante population palestinienne, est particulièrement sensible aux tensions au Proche-Orient.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est récemment rendu dans le royaume, au moment où un premier convoi d'aide humanitaire jordanien partait pour la bande de Gaza, via un passage nouvellement ouvert par Israël.

Mi-avril, Amman a abattu des drones iraniens tirés sur Israël. Tout en travaillant avec les Etats-Unis, le royaume veut éviter d'être touché par un éventuel conflit.


Poutine ordonne des exercices nucléaires en réponse à des «menaces» occidentales

Le président Vladimir Poutine a ordonné à l'armée russe d'organiser des exercices d'armes nucléaires impliquant la marine et les troupes basées près de l'Ukraine (Photo, AP).
Le président Vladimir Poutine a ordonné à l'armée russe d'organiser des exercices d'armes nucléaires impliquant la marine et les troupes basées près de l'Ukraine (Photo, AP).
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  • Parallèlement, au moins six personnes ont été tuées et 35 autres blessées dans la matinée dans une attaque ukrainienne de drones explosifs sur la région russe de Belgorod
  • Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, Vladimir Poutine a soufflé le chaud et le froid sur un possible recours à l'arme nucléaire

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a ordonné la tenue d'exercices nucléaires "dans un futur proche" impliquant notamment des troupes basées près de l'Ukraine, en réponse "aux menaces" de dirigeants occidentaux envers Moscou, selon le ministère de la Défense lundi.

Parallèlement, au moins six personnes ont été tuées et 35 autres blessées dans la matinée dans une attaque ukrainienne de drones explosifs sur la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine et régulièrement visée par les forces de Kiev.

Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, Vladimir Poutine a soufflé le chaud et le froid sur un possible recours à l'arme nucléaire.

Cette fois, les exercices visent à "maintenir la préparation" de l'armée pour protéger le pays, "en réponse aux déclarations provocatrices et menaces de certains responsables occidentaux proférées à l'encontre de la Russie", a déclaré son ministère de la Défense dans un communiqué.

"Une série de mesures seront prises pour s'entraîner à la préparation et à l'utilisation d'armes nucléaires non stratégiques", a-t-il ajouté.

Ces armes, également appelées armes nucléaires tactiques, sont conçues pour être utilisées sur le champ de bataille et peuvent être lancées par missiles.

Le ministère russe a ajouté que la mesure avait été prise "sur instruction du Commandant en chef suprême des forces armées de la Fédération de Russie", Vladimir Poutine.

Cela impliquera l'aviation, la marine et des forces du district militaire Sud, qui est basé tout près de l'Ukraine et couvre notamment des régions ukrainiennes dont Moscou revendique l'annexion.

La date et le lieu de ces exercices n'ont pas été précisés, tout comme le nombre de soldats mobilisés.

Mi-mars, le président russe avait jugé les armes nucléaires russes "plus avancées" que celles des États-Unis, assurant que son arsenal était toujours "prêt" à un conflit nucléaire, mais qu'il n'avait jamais songé à l'utiliser en Ukraine.

Frappe près de Belgorod 

Une frappe ukrainienne de drones explosifs dans le petit village de Beriozovka, dans la région russe de Belgorod, a fait au moins six morts et 35 blessés, selon le gouverneur Viatcheslav Gladkov.

Deux petits camions "qui transportaient des employés vers leur lieu de travail, et une voiture ont été attaquées par l'armée ukrainienne à l'aide de drones kamikazes", a détaillé le responsable sur Telegram.

Un homme se trouve dans "un état grave", a précisé M. Gladkov, tandis que les autres personnes, blessées "plus ou moins gravement en raison des éclats d'obus", ont été transportées "vers des centres médicaux de la région".

Selon les autorités régionales, les véhicules touchés appartenaient à une entreprise locale de production de viande.

Une enquête a été ouverte par le Comité d'enquête russe, en charge des principales investigations dans le pays.

La région de Belgorod est régulièrement visée par des attaques de l'armée ukrainienne, Kiev disant agir ainsi en réponse aux bombardements quotidiens des forces russes sur les villes d'Ukraine depuis plus de deux ans.

Le 30 décembre 2023, la ville de Belgorod, capitale de la région éponyme et située à 60 km du village de Beriozovka, a été frappée par l'attaque la plus meurtrière sur le sol russe depuis l'offensive de Moscou contre son voisin ukrainien en février 2022 (25 morts et une centaine de blessés).

Cette nouvelle attaque ukrainienne intervient à la veille de l'investiture au Kremlin de Vladimir Poutine, qui entamera officiellement mardi un cinquième mandat de président, et trois jours avant les célébrations du 9 mai sur la victoire soviétique contre l'Allemagne nazie.

Une partie de ces festivités, qui attirent généralement de grandes foules partout dans le pays, a été annulée par les autorités pour des raisons sécuritaires liées notamment au conflit en Ukraine.


Les musulmans de Monfalcone, en Italie, privés de mosquée

Des musulmans se rassemblent sur le parking privé d'un chantier pour la demi-journée de prière à Monfalcone, le 26 avril 2024 (Photo, AFP).
Des musulmans se rassemblent sur le parking privé d'un chantier pour la demi-journée de prière à Monfalcone, le 26 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • La maire d'extrême droite a interdit aux musulmans de la ville de prier dans leurs deux centres culturels
  • Ils en sont donc réduits à se rassembler dans ce lieu désolé en attendant que la justice tranche sur ce qu'ils considèrent comme une atteinte à leur droit constitutionnel à la prière

MONFALCONE: C'est la prière du vendredi à Monfalcone, ville du nord-est de l'Italie, et des centaines d'hommes sont à genoux sur un parking improvisé, le front au sol.

La maire d'extrême droite a interdit aux musulmans de la ville de prier dans leurs deux centres culturels. Ils en sont donc réduits à se rassembler dans ce lieu désolé en attendant que la justice tranche sur ce qu'ils considèrent comme une atteinte à leur droit constitutionnel à la prière.

Parmi eux, Rejaul Haq, propriétaire du bâtiment et devenu citoyen italien après être arrivé du Bangladesh en 2006, exprime sa frustration envers ce qu'il juge être de la discrimination.

"Dites-moi où je devrais aller. Pourquoi je dois quitter Monfalcone ? Je vis ici, je paye mes impôts ici !", lance-t-il. "Catholiques, orthodoxes, protestants, témoins de Jéhovah... Si tout le monde a son église, pourquoi ne pouvons-nous pas en avoir une ?".

Les immigrés représentent le tiers des habitants de cette ville, qui en compte 30.000, en périphérie de Trieste. Beaucoup d’entre eux sont des musulmans bangladais recrutés à partir de la fin des années 1990 pour construire des navires de croisière pour le groupe de chantiers navals Fincantieri.

Celui de Monfalcone, le plus grand d’Italie, a fait vivre la ville pendant plus d'un siècle. Ces dernières décennies, il a fait de plus en plus recours à des ouvriers employés par des sous-traitants, moins chers et nés à l'étranger.

«Ils sont trop nombreux»

Pour la maire Anna Cisint, cette restriction de prière est une question d’aménagement du territoire, pas de discrimination. En tant qu'élue locale d'une république laïque, elle n'a pas à trouver des terrains pour un lieu de culte.

"En tant que maire, je ne suis contre personne (...), je suis ici pour faire respecter la loi", explique Mme Cisint à l'AFP.

Toujours est-il que la population musulmane immigrée, qui a augmenté avec les regroupements familiaux et les nouvelles naissances, est devenue "trop importante pour Monfalcone", estime-t-elle. "Ils sont trop nombreux (...). Il faut dire les choses telles qu’elles sont".

Les déclarations d'Anna Cisint lui valent une place sur la liste pour les élections européennes de la Ligue, le parti antimigrants de Matteo Salvini, membre de la coalition gouvernementale de Giorgia Meloni.

La Ligue s’oppose depuis des décennies à l’ouverture de mosquées dans son bastion du nord.

Dans une Italie à forte majorité catholique, il y a moins de dix mosquées officiellement reconnues, selon Yahya Zanolo de la Communauté religieuse islamique d’Italie (COREIS).

Même si l'islam est la première religion minoritaire du pays, son manque de reconnaissance par l'État complique la construction de lieux de culte pour les deux millions de musulmans qui y vivent, selon la COREIS, alors que presque la moitié d'entre eux sont des citoyens italiens.

Ce qui laisse la responsabilité des mosquées aux villes et aux régions et relègue les fidèles dans des milliers de lieux de prière improvisés qui "alimentent les préjugés et la peur dans la population non-musulmane", estime Yahya Zanolo.

Anna Cisint, qui bénéficie d’une protection policière depuis qu'elle a reçu des menaces de mort, assure avoir "tout essayé" mais que la communauté musulmane, “très renfermée”, refuse de s'intégrer et impose sa culture à Monfalcone.

Elle s'insurge contre l'enseignement de l'arabe dans les centres communautaires, le fait que des femmes marchent derrière leur mari ou que des écolières portent un voile. Elle assure aussi que Monfalcone dépense 95% de son aide sociale en faveur de la communauté immigrée, un chiffre que l'AFP n'a pas été mesure de vérifier.

Les musulmans de Monfalcone, eux, font valoir leurs permis de travail et leurs passeports.

"Ce n’est pas pour la beauté de la ville que nous sommes venus à Monfalcone", ironise Rejaul Haq. "C’est parce qu’il y a du travail ici".

«Trop c'est trop»

Aux européennes, la Ligue compte une fois de plus sur l'immigration illégale pour gagner des voix, alors que 160.000 personnes sont arrivées par bateau l’année dernière en Italie, principalement en provenance de pays musulmans. Matteo Salvini a présenté le scrutin de juin comme "un référendum" sur l'avenir de l'Europe face à l'afflux de migrants.

Malgré leur statut légal, beaucoup de musulmans ont confié à l'AFP ressentir de la méfiance, voire de la haine, à leur encontre.

Ahmed Raju, 38 ans, est ouvrier chez Fincantieri. "Nous sommes étrangers. Nous ne pouvons pas changer la situation", confie celui qui s'est résolu à prier chez lui.

À la sortie d'un cours d'italien dispensé par des bénévoles à des femmes récemment immigrées, Sharmin Islam, 32 ans, explique que son jeune fils, né en Italie, ressent fortement cette animosité: “Il rentre de l’école et me demande : +Maman, est-ce que nous sommes méchants, nous les musulmans ?+".

Le tribunal administratif de Trieste doit se prononcer le 23 mai sur l’interdiction de prier dans les centres culturels.

En attendant, Gennaro Pomatico, un barman de 24 ans originaire de Naples, se dit tout aussi immigré dans la ville que les derniers arrivés. "Les locaux ne les accepteront jamais", prévient-il, alors qu'"au fond ils ne dérangent personne".