RANGOUN: Rappel des principaux développements depuis le coup d'Etat en Birmanie, qui a renversé il y a un mois le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi et mis fin à une fragile transition démocratique.
Coup de force
Le 1er février, l'armée se déploie autour du Parlement à Naypyidaw, capitale administrative, et s'empare de l'hôtel de ville à Rangoun, capitale économique. L'aéroport international est fermé.
La cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi est arrêtée ainsi que le président de la République Win Myint et d'autres responsables de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) au pouvoir depuis 2015.
L'armée proclame l'état d'urgence pour un an, alléguant de fraudes aux législatives de novembre, massivement remportées par la LND. Le général Min Aung Hlaing concentre désormais les pouvoirs.
Blocage des réseaux sociaux
Le 2, Washington dénonce un "coup d'Etat".
Des habitants de Rangoun protestent en tapant sur des casseroles.
Le lendemain, la LND indique qu'Aung San Suu Kyi, inculpée pour l'importation illégale de talkie-walkies, est "assignée à résidence" à Naypyidaw.
Une campagne de "désobéissance civile" est lancée sur Facebook, bloqué le lendemain. Les accès à Twitter et Instagram sont également restreints.
- Fronde inédite -Le 6, des milliers de personnes défilent à Rangoun et Mandalay (centre), deuxième ville du pays.
Le lendemain, des manifestations d'une ampleur inédite depuis 2007 rassemblent quelque 100.000 contestataires à Rangoun.
Le 8, la loi martiale est décrétée dans plusieurs quartiers de Rangoun et Mandalay.
S'exprimant pour la première fois, Min Aung Hlaing invoque "des fraudes électorales".
Le 9, à Naypyidaw, les protestataires sont ciblés par des canons à eau et des tirs de balles en caoutchouc. Le siège de la LND à Rangoun est visé par un raid de l'armée. Deux manifestants sont grièvement blessés par des tirs à balles réelles.
Sanctions américaines
Le 10, Washington annonce des sanctions contre plusieurs responsables militaires, dont Min Aung Hlain.
Le 12, l'ONU adopte une résolution exigeant la libération immédiate d'Aung San Suu Kyi.
Escalade de la répression
Le 13, les forces de l'ordre sont dotées de pouvoirs d'exception.
Trois jours plus tard, Aung San Suu Kyi est de nouveau inculpée, pour violation d'une loi sur la gestion des catastrophes naturelles.
Le 17, des dizaines de milliers de manifestants assurent qu'ils se battront "jusqu'au bout".
Le Royaume-Uni et le Canada annoncent des sanctions.
Première victime de la répression
Le 19, la répression fait un premier mort, une jeune fille blessée par balle dix jours auparavant. La junte avait déjà fait état du décès d'un policier.
Le 20, la police tire dans la foule de manifestants à Mandalay faisant deux morts. Un homme est abattu à Rangoun.
Le lendemain à Naypyidaw, des milliers de personnes assistent aux funérailles de la jeune manifestante.
La junte menace de recourir à des armes létales pour en finir avec "l'anarchie".
Pressions internationales
Le 22, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres demande l'arrêt de la répression.
Bruxelles et Washington décident des sanctions.
Les pays du G7 jugent "inacceptable" "l'utilisation de balles réelles contre des personnes non armées".
Affrontements
Le 24, première rencontre à Bangkok entre le ministre des Affaires étrangères birman nommé par la junte et ses homologues thaïlandais et indonésien.
Un homme de 20 ans décède à Mandalay.
Le 25, des violences éclatent à Rangoun entre des partisans pro-junte et des habitants. Londres sanctionne le chef de la junte.
Facebook ferme tous les comptes liés à l'armée birmane.
La Banque mondiale suspend ses aides à la Birmanie.
Répression meurtrière
Le 28, au moins 18 personnes sont tuées lors de la journée la plus meurtrière depuis le putsch, selon l'ONU.
L'AFP a pu confirmer à ce stade de source indépendante dix morts. Au moins 571 personnes sont arrêtées en une journée, selon un média officiel.
Le 1er mars, Aung San Suu Kyi est de nouveau inculpée, pour violation d'une loi sur les télécommunications et "incitation aux troubles publics".