L'Arabie saoudite, puissance robotique en devenir?

L’Arabie saoudite semble avoir résolument misé sur la formation à la culture robotique des jeunes. Elle a beaucoup investi dans l’organisation de concours et la participation d’équipes saoudiennes à des championnats internationaux depuis près de vingt ans. (Photo fournie)
L’Arabie saoudite semble avoir résolument misé sur la formation à la culture robotique des jeunes. Elle a beaucoup investi dans l’organisation de concours et la participation d’équipes saoudiennes à des championnats internationaux depuis près de vingt ans. (Photo fournie)
L'équipe de Rami Al-Zahrani au grand complet. (Photo fournie).
L'équipe de Rami Al-Zahrani au grand complet. (Photo fournie).
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Publié le Mardi 02 mars 2021

L'Arabie saoudite, puissance robotique en devenir?

  • En 2017, Sophia, un robot humanoïde conçu à Hong-Kong, se voyait octroyer la citoyenneté saoudienne
  • «En fait, c’est plus qu’une mode, en Arabie saoudite. Le Royaume fait d’énormes efforts pour former les jeunes talents à la robotique et aux techniques avancées»

MANAMA: En 2017, Sophia, un robot humanoïde conçu à Hong-Kong, se voyait octroyer la citoyenneté saoudienne. Ce qui semblait être un coup de communication visant à illustrer la modernité dans laquelle s’engageait le Royaume cachait en fait quelque chose de bien plus profond qui, pour le coup, constitue un mouvement de fond assez impressionnant et beaucoup plus ancien.

Rami al-Zahrani a 38 ans. Il est depuis quelques années le responsable des ressources humaines (DRH) de l’entreprise chimique Arkaz à Al-Khobar. Lorsque je l’ai rencontré pour la première fois, il souhaitait intégrer la maîtrise en administration des affaires (MBA) que je dirigeais et j’avais remarqué, sur son CV, qu’il adorait les concours de robots.

«En fait, c’est plus qu’une mode en Arabie saoudite. Le Royaume fait d’énormes efforts pour former les jeunes talents à la robotique et aux techniques avancées», nous révèle-t-il. Et, en effet, l’une des voies choisies par l’Arabie saoudite est la participation aux concours internationaux de robots, tout particulièrement à la Robocup.

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Chaque année, la Robocup fait étape dans un pays différent et, après chaque compétition, toutes les équipes participantes doivent partager leurs secrets et leurs savoirs avec les autres afin de progresser ensemble en vue de la prochaine édition. (Photo fournie).

Cette Robocup est un événement mondial créé dans la lancée de la victoire de l’ordinateur Deep Blue contre Gary Kasparov aux échecs dans les années 1990. La prévision fondatrice de cette compétition est que, en 2050, une équipe de robots pourra battre, sur le terrain, les humains vainqueurs de la Coupe du monde de football.

Chaque année, la Robocup fait étape dans un pays différent et, après chaque compétition, toutes les équipes participantes doivent partager leurs secrets et leurs savoirs avec les autres afin de progresser ensemble en vue de la prochaine édition. «Évidemment, les technologies développées pour jouer au football sont utiles pour bien d’autres choses, comme les robots de services ou les voitures autonomes», explique Rami.

Côté saoudien, plusieurs institutions forment les spécialistes en robotique dès le plus jeune âge. D’abord, il y a la National Talents Company, située à Al-Khobar. «J’y travaillais en 2008. Leur but est de former la jeunesse aux technologies de pointe. C’est ici que j’ai appris la robotique; cette institution travaille pour les plus grandes entreprises du pays», nous confirme Rami.

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Le robot de Rami Al-Zahrani. (Photo fournie).

On trouve aussi la fondation Mawhiba, ou Fondation du roi Abdelaziz et ses compagnons pour la talent et la créativité, dont le but est la promotion des sciences et du savoir pour les jeunes talents du pays «Ils étaient les sponsors de notre première participation à la Robocup en 2008 en Chine. J’étais membre de l’équipe saoudienne», précise Rami.

En y regardant de plus près, on trouve de très nombreuses compétitions de robots à travers tous les pays. Lui-même a participé à la Lego League Championship, autre concours de robots porté par la célèbre marque de jouets de construction et lancé en Arabie saoudite sous la houlette de Rami al-Zahrani en 2008.

«Bien entendu, nous ne sommes pas là que pour jouer. La progression du pays en matière de robotique est surtout le reflet de l’augmentation du niveau de la culture scientifique et technique», ajoute-t-il. Et le virus de la robotique se diffuse plutôt bien en Arabie: Rami mentionne notamment le Saudi Roboclub de Djeddah, le Robotic de Khobar ou le Robot Club de Qatif.

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Le virus de la robotique se diffuse plutôt bien en Arabie: notamment au Saudi Roboclub de Djeddah, au Robotic de Khobar ou au Robot Club de Qatif. (Photo fournie).

Les sites de ces clubs regorgent de vidéos de compétitions et de photos de salles combles. Ils montrent des publics enthousiastes assistant à des démonstrations de jeunes qui s’affrontent dans des combats robotiques.

L’Arabie saoudite semble avoir résolument misé sur la formation à la culture robotique des jeunes. Elle a beaucoup investi dans l’organisation de concours et la participation d’équipes saoudiennes à des championnats internationaux depuis près de vingt ans. Le résultat de cette sensibilisation explique sans doute en partie le succès de la saoudisation de nombreux emplois techniques et industriels, fruit de cette révolution que les observateurs extérieurs n’ont pas vraiment remarquée.


L'écrivain Boualem Sansal ne se pourvoira pas en cassation en Algérie

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
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  • « D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.
  • Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l'unité nationale » en Algérie, ne fera pas de pourvoi en cassation, a appris l'AFP de sources concordantes samedi.

« D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.

« Cela signifie que la condamnation est définitive. D'ailleurs, compte tenu de l'état de la justice en Algérie, il n'a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction », a ajouté l'ancienne ministre.

Des proches de l'écrivain ont ensuite indiqué à l'AFP qu'il avait « renoncé à un recours ».

Sollicité par l'AFP, son avocat français, Me Pierre Cornut-Gentille, a refusé de faire tout commentaire.

Emprisonné depuis plus de sept mois, le romancier et essayiste de 80 ans a vu sa condamnation confirmée en appel mardi. Il dispose en principe de huit jours pour introduire un pourvoi en cassation.

Parmi les faits qui lui sont reprochés par la justice algérienne, figurent notamment des déclarations faites en octobre 2024 au média d'extrême droite français Frontières, dans lesquelles l'écrivain estimait que l'Algérie avait hérité de territoires appartenant jusque-là au Maroc sous la colonisation française.

Selon ses proches, M. Sansal, atteint d'un cancer de la prostate, ne figurait pas parmi les milliers de personnes graciées par la présidence algérienne vendredi, à la veille de la fête de l'indépendance du pays, et rien ne laissait présager une grâce imminente ce week-end.

Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

Noëlle Lenoir estime également qu'il ne faut pas s'attendre à une grâce à l'occasion de la fête de l'indépendance, même si elle a assuré à France Inter « garder l'espoir ». 

« Nous pensons qu'il sera libéré. Il est impossible que l'Algérie prenne la responsabilité de sa mort en prison », a-t-elle avancé.

L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger, le 16 novembre.


334 000 citoyens saoudiens ont reçu une formation à intelligence artificielle

Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
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  • Lancé en septembre 2024, ce programme de formation s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.
  • Lors de la session plénière du Forum, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

RIYAD : Selon l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle, 334 000 citoyens saoudiens ont bénéficié d'un programme gouvernemental leur permettant d'acquérir des compétences en intelligence artificielle.

Intitulé « Un million de Saoudiens dans l'IA », il a été mis en place en septembre 2024 en partenariat avec le ministère de l'Éducation et le ministère des Ressources humaines et du Développement social.

Lors de la session plénière du Forum du secteur à but non lucratif dans l'éducation et la formation 2025, qui s'est tenue à Riyad le 2 juillet, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

Il a déclaré que les partenariats noués par l'autorité avec d'autres agences gouvernementales avaient permis au Royaume de se positionner au niveau mondial en matière d'autonomisation des femmes dans le domaine de l'IA et de sensibilisation de la communauté, a récemment rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Lancée lors du Sommet mondial sur l'IA, l'initiative SAMAI s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.

Il a également cité plusieurs initiatives nationales issues de cette collaboration, notamment l'Olympiade nationale de programmation et d'intelligence artificielle, ou concours ATHKA.

Plus de 260 000 élèves de collèges et de lycées y ont participé et 10 000 d'entre eux se sont qualifiés pour la finale, a-t-il ajouté.

Le directeur de la SDAIA a également cité le programme « Road to ATHKA », qui a formé plus de 570 000 élèves aux concepts de l'IA.

Une autre initiative, intitulée « Future Intelligence Programmers », a permis de former plus de 10 000 enseignants.

La SDAIA et le ministère de l'Éducation ont également créé le Centre d'excellence en éducation.

Il a été conçu pour « institutionnaliser l'intégration technologique dans le secteur de l'éducation, soutenir les initiatives tournées vers l'avenir et tirer parti de l'IA pour améliorer les résultats scolaires ». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : la Défense civile annonce 32 morts dans des raids et tirs israéliens

Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
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  • Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.
  • Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile locale a fait état de 32 Palestiniens tués samedi dans la bande de Gaza, où Israël a étendu son offensive, près de 21 mois après le début de la guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.

Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

Depuis le début de la guerre, déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, de nombreux Gazaouis déplacés par le conflit trouvent refuge dans des bâtiments scolaires, qui ont été à plusieurs reprises la cible d'attaques israéliennes.

Selon l'armée israélienne, ces attaques visent des combattants du Hamas qu'elle accuse de se cacher parmi les civils.

M. Bassal a également fait état de huit Palestiniens tués par des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un centre de distribution d'aide humanitaire, dans le sud du territoire assiégé par Israël.

Quatre Palestiniens, membres d'une même famille, ont été tués par une frappe qui a touché leur tente dans le secteur d'Al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza, d'après la même source.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré ne pas être en mesure de faire de commentaires sur des frappes en particulier, en l'absence de coordonnées géographiques précises.

Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias et des difficultés d'accès au terrain à Gaza, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile.

Vendredi soir, le Hamas a affirmé être prêt à engager « immédiatement » des négociations sur la mise en œuvre d'une proposition de cessez-le-feu parrainée par les États-Unis.

Un responsable gouvernemental israélien a indiqué à l'AFP qu'« aucune décision n'avait été prise à ce stade sur la question ».