ROME : La prochaine visite du pape en Irak est un « cadeau précieux » pour les chrétiens de ce pays, mais aussi pour tous ceux qui, après de longues années de guerre, souhaitent retrouver la paix et la coexistence entre les différentes religions, a déclaré à Arab News un prêtre ayant travaillé pendant huit ans dans le diocèse de Mossoul.
« Cela fait longtemps que nous attendons cette visite. Le pape François sera là ... il nous invitera à être tous des instruments pour la paix », a déclaré Jalal Jako.
« Comme une colombe, il offrira une brindille de paix aux habitants de cette terre qui ont si longtemps souffert ».
Père Jako qui se trouve actuellement en Italie, retournera en Irak lors de la visite du pape, qui commencera le 5 mars.
Le prêtre est né à Qaraqosh (Bakhdida), une ville chrétienne historique située près de Mossoul, qui figure dans l'itinéraire du pape.
En août 2014, père Jako a fui la région en même temps que près de 150 000 chrétiens pour se rendre à Erbil, dans le nord de l'Irak. Là, il a travaillé dans un camp de réfugiés où ceux qui avaient fui les extrémistes vivaient dans des conditions « lamentables », selon lui.
À son retour à Qaraqosh (Bakhdida), trois ans plus tard, « nous avons découvert que tout avait été détruit », raconte-t-il.
C'est le Premier ministre irakien qui accueillera le pape à Bagdad qui rendra par la suite visite au président du pays au palais présidentiel, où il rencontrera les autorités locales, les représentants de la société civile ainsi que le corps diplomatique.
Par ailleurs, le pape rencontrera des évêques et des prêtres à l'église syriaque catholique de Notre-Dame du Salut à Bagdad.
Le 6 mars, il prendra l'avion pour la ville de Nadjaf où il rencontrera le grand ayatollah Ali Al-Sistani. Le pape retournera à Bagdad ce jour-là pour célébrer la Sainte Messe dans la cathédrale chaldéenne de Saint-Joseph.
Le 7 mars, il se rendra à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, où il rencontrera les autorités religieuses et civiles de cette région autonome. Il visitera également la ville de Qaraqosh (Bakhdida). Son retour à Rome est prévu pour le 8 mars.
Selon père Jako, « nous ne pouvons qu’assister à un moment aussi important pour nous les chrétiens - la première visite d'un pape en Irak. Il nous dira : ‘Plus de sang, vivez tous comme des frères’. Il transmettra ainsi un message dont tous les Irakiens ont besoin ».
Père Jako poursuit : « En 2000, le pape Jean-Paul II devait se rendre en pèlerinage en Irak ... mais il n'a pas pu le faire. Voilà que le pape François maintient la promesse faite par son prédécesseur de se rendre en Irak pour rencontrer une communauté chrétienne qui ne compte aujourd'hui que 500.000 fidèles, soit le tiers du nombre de fidèles qui y vivaient en 2003. Il arrive en sa qualité de chef d'une Église qui respecte toutes les religions et entend instaurer la paix ».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com