Persécutés par l'EI en Irak, les Yazidis craignent de nouvelles tensions à Sinjar

La police anti-émeute irakienne protège l'ambassade de Turquie à Bagdad le 18 février 2021 après avoir appelé les réseaux sociaux à se rassembler devant l'ambassade de Turquie pour protester contre les vœux de la Turquie d'envahir l'enclave nord-ouest de Sinjar (Photo, AFP).
La police anti-émeute irakienne protège l'ambassade de Turquie à Bagdad le 18 février 2021 après avoir appelé les réseaux sociaux à se rassembler devant l'ambassade de Turquie pour protester contre les vœux de la Turquie d'envahir l'enclave nord-ouest de Sinjar (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 27 février 2021

Persécutés par l'EI en Irak, les Yazidis craignent de nouvelles tensions à Sinjar

  • L'ONU enquête sur ces atrocités visant cette minorité kurdophone monothéiste ésotérique pour déterminer si elles constituent un «génocide»
  • Quelque 90 000 familles originaires de Sinjar sont encore déplacées, la plupart au Kurdistan, selon Ali Abbas, porte-parole du ministère irakien de la Migration

BAGDAD: Près de six ans après la fin du joug du groupe Etat islamique (EI) sur la région de Sinjar, foyer des Yazidis en Irak, des tensions géopolitiques risquent de déboucher sur de nouvelles violences et prolonger les souffrances de cette minorité.

Lors d'une offensive fulgurante en Irak en 2014, l'EI s'est emparé des monts Sinjar, dans le nord de l'Irak, tuant des centaines d'hommes, enrôlant de force des enfants-soldats et réduisant à l'esclavage sexuel des milliers de femmes. 

L'ONU enquête sur ces atrocités visant cette minorité kurdophone monothéiste ésotérique pour déterminer si elles constituent un "génocide".

Cette région stratégique, bordée par la Turquie au nord et la Syrie à l'ouest, a été libérée en 2015 par des combattants des forces de la région autonome du Kurdistan, mais aussi des Kurdes de Syrie, soutenus par la coalition internationale antijihadiste.

Des factions paramilitaires pro-Iran du puissant Hachd al-Chaabi, désormais intégré à l'Etat, ont aussi pris à cette époque le contrôle de territoires environnants.

Le gouvernement fédéral qui, comme la région autonome du Kurdistan irakien, convoite Sinjar, y est peu présent et les organisations internationales s'y risquent rarement, ce qui a ralenti la reconstruction de la région. 

Les rares Yazidis à être revenus ont peur d'être à nouveau déplacés en raison des tensions grandissantes entre les forces en présence. 

"Nous vivons parmi tant de menaces différentes (...) Nous sommes terrifiés à l'idée que des heurts reprennent", affirme Faisal Saleh, 46 ans, au volant de sa voiture pour aller louer un appartement au Kurdistan au cas où il devrait fuir.

Afin de faciliter la reconstruction et le retour des Yazidis, l'accord dit de Sinjar, conclu en octobre, prévoit que les seules armes autorisées dans la région soient celles des forces fédérales. Mais il n'est toujours pas appliqué. 

Situation explosive

"La réalité sur le terrain est plus forte que ces accords. Personne à Sinjar ne veut y perdre son influence", explique Yassin Tah, un expert basé dans cette région.

"La situation est très tendue et compliquée. Elle pourrait exploser à n'importe quel moment."

Les autorités du Kurdistan revendiquent le contrôle de la région mais sont confrontées à l'influence grandissante du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) rival, présent dans le nord de l'Irak et dont la branche syrienne a combattu les jihadistes à Sinjar.

La Turquie voisine, qui qualifie le PKK d'"organisation terroriste", a elle aussi "le regard tourné vers Sinjar, où elle voit le PKK gagner en puissance", affirme M. Tah. 

Ankara mène régulièrement des attaques dans les zones montagneuses du nord de l'Irak contre le PKK, qui livre depuis 1984 une sanglante guérilla sur le sol turc.

En janvier, la Turquie a bombardé une région proche de Sinjar, le président Recep Tayyip Erdogan menaçant même d'y faire débarquer des forces turques "en une nuit".

Ce qui a donné une excuse aux factions pro-iraniennes du Hachd al-Chaabi pour rester et même annoncer l'envoi de nouveaux combattants, pour "bloquer tout comportement agressif", affirme un des ses responsables.

Selon M. Tah, le Hachd veut défendre les routes stratégiques pour la contrebande vers la Syrie.

Le Hachd, déployé côté irakien de la frontière poreuse avec la Syrie, dément agir hors d'Irak.

"Sinjar souffre"

Un responsable de la province de Ninive, où se situe Sinjar, reconnaît l'existence de ces rivalités, affirmant que toutes les parties tentent d'y protéger "leurs intérêts".

Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi tente de désamorcer les tensions avec notamment des contacts avec la Turquie, a indiqué un haut responsable de son bureau. 

M. Kazimi aurait en effet beaucoup à perdre en cas de conflit, explique Nussaibah Younis, du Conseil européen des relations internationales.

"Cela saperait sa victoire politique avec l'accord de Sinjar et entacherait l'image de +défenseurs de l'Irak+ acquise par le Hachd et d'autres milices, et ce aux dépens du gouvernement central", ajoute l'experte.

Sans compter que cela "entraverait le retour des déplacés yazidis déjà vulnérables".

Quelque 90 000 familles originaires de Sinjar sont encore déplacées, la plupart au Kurdistan, selon Ali Abbas, porte-parole du ministère irakien de la Migration. 

Parmi eux, figure Mahma Khalil, maire de Sinjar. 

"Sinjar souffre. Nous avons besoin d'efforts extraordinaires pour nous aider à en faire une ville sûre", affirme-t-il depuis Dohouk. 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.