TUNIS: Les quatorze chambres mixtes mettent en garde contre le risque de perte d’une grande partie des investissements étrangers à cause de l’instabilité politique, d’une fiscalité pénalisante pour l’investissement et des mouvements sociaux.
Le Conseil des chambres mixtes (CCM) s’inquiète de la dégradation de la situation politique et économique de la Tunisie. Cet organisme, qui regroupe quatorze chambres, l’a exprimé clairement dans un communiqué publié jeudi 25 février 2021 en début d’après-midi. Les chambres membres ont l’habitude d’exprimer, à titre individuel, le malaise, voire l’inquiétude de leurs adhérents.
Toutefois, c’est la première fois qu’elles le font collectivement, par l’intermédiaire du CCM. Créé en 2017, cet organisme défend les intérêts de plus de deux mille entreprises mixtes ou étrangères qui viennent de onze pays européens ainsi que des États-Unis, du Canada, du Japon et de la Chine.
D’après le CCM, la Tunisie «risque de perdre une grande partie des investissements» étrangers, en raison de «plus de dix ans d’attentisme, d’une grande instabilité politique, d’un cadre fiscal qui pénalise l’initiative et l’investissement et de la perturbation du cycle de production par des mouvements sociaux souvent non encadrés et sauvages».
Les quatorze chambres mixtes affirment malgré cela continuer «à croire en la Tunisie et à soutenir toutes les initiatives et tous les efforts qui visent à réaliser des améliorations significatives de l’environnement administratif et réglementaire des affaires et à regagner la confiance des investisseurs».
Pour ne pas perdre espoir, elles appellent les autorités à «lancer un vaste et ambitieux plan de relance des investissements nationaux et internationaux capable de générer une croissance durable, de contribuer à la création d’emplois permanents et d’intégrer les zones prioritaires dans une dynamique de développement territorial». Et à prendre une série de mesures (digitalisation des procédures administratives, stabilisation de la fiscalité appliquée aux investissements extérieurs, accélération du traitement des dossiers des nouveaux investissements, et révision de la réglementation des changes) destinées à améliorer le climat d’investissement.