La future représentante au Commerce US défend le recours aux droits de douane

Katherine C. Tai lors des auditions du Comité sénatorial des finances pour examiner sa nomination au poste de représentante du commerce des États-Unis, avec rang d'ambassadrice, le 25 février 2021 à Washington, DC. (Photo, AFP)
Katherine C. Tai lors des auditions du Comité sénatorial des finances pour examiner sa nomination au poste de représentante du commerce des États-Unis, avec rang d'ambassadrice, le 25 février 2021 à Washington, DC. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 26 février 2021

La future représentante au Commerce US défend le recours aux droits de douane

  • Katherine Tai a aussi souligné que son ambition était de pacifier les relations commerciales avec les alliés américains
  • L'ancienne conseillère a martelé qu'elle ferait appliquer strictement les accords existants, y compris avec la Chine

WASHINGTON : La future représentante américaine au Commerce Katherine Tai a défendu jeudi le recours aux droits de douane dans les relations entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux et martelé qu'elle ferait appliquer strictement les accords existants, y compris avec la Chine.

Mme Tai, ancienne conseillère juridique sur le commerce pour le parti démocrate à la Chambre des représentants, a aussi souligné que son ambition était de pacifier les relations commerciales avec les alliés américains.

Les tarifs douaniers sont « un outil légitime » et « un élément très important de notre boîte à outils pour obtenir un commerce équitable », a-t-elle déclaré au cours de son audition devant le Sénat en vue de sa confirmation.

Cette dernière devrait être une formalité, de nombreux démocrates et républicains ayant publiquement exprimé leur soutien.

Mme Tai, née en 1974 et diplômée des universités de Yale et Harvard, s'inscrit ainsi dans le sillage de l'administration Trump.

Elle a aussi laissé entendre que les Etats-Unis vont maintenir les droits de douane supplémentaires dans le secteur de l'acier et l'aluminium qui avaient été imposés par l'administration républicaine.

En ce qui concerne les tarifs sur ces deux métaux, « nous devons reconnaître que dans l'ensemble, il s'agit d'un problème de marché mondial (...) principalement dû à la surcapacité de la Chine dans la production de ces matériaux, mais (...) ce n'est pas seulement un problème dû à la Chine ».

« Plan cohérent »

S'agissant de l'accord commercial avec la Chine, négocié par Donald Trump et signé en janvier 2020, elle a souligné que Pékin devait tenir ses promesses.

Face à une Chine ambitieuse, les Etats-Unis ont besoin d'un « plan stratégique et cohérent » pour concurrencer le modèle économique chinois où l'Etat est omniprésent, a fait valoir Mme Tai, de parents chinois et qui a grandi à Taiwan.

Mme Tai, qui parle aussi couramment le mandarin, un atout dans des négociations avec Pékin, a ainsi plaidé pour un « examen complet » de la relation commerciale entre les deux premières puissances mondiales.

Face à la domination chinoise dans la fabrication de biens essentiels tels que les semi-conducteurs, au cœur de toutes les attentions aujourd'hui en raison de la pénurie mondiale qui pénalise notamment le secteur automobile, l'administration Biden va façonner « de manière plus stratégique » les chaînes d'approvisionnement des Etats-Unis, a-t-elle expliqué.

« Les semi-conducteurs ne sont qu'une partie de ce avec quoi nous devons rivaliser », a-t-elle relevé.

« Nous ne pouvons pas rivaliser en faisant ce que fait la Chine, nous devons donc déterminer comment les concurrencer en rassemblant tous les outils et ressources dont nous disposons », a-t-elle également commenté.

Elle a aussi déclaré qu'elle donnerait la priorité à l'application de l'accord commercial Etats-Unis-Mexique-Canada, qu'elle a aidé à renégocier en 2019 en tant que conseillère commerciale du comité des voies et moyens de la Chambre afin d'inclure des normes de travail et environnementales plus strictes.

Interrogée par ailleurs sur un potentiel accord bilatéral avec le Royaume-Uni dont la négociation a démarré sous l'ère Trump, Mme Tai a, là encore, plaidé pour un passage en revue de la situation, le début du processus datant de deux ans et demi.

Régler le litige Airbus/Boeing

Enfin, elle a exprimé jeudi sa volonté de mettre fin au vieux conflit entre les Etats-Unis et l'Union européenne sur les subventions dans l'aéronautique qui se sont traduites par des tarifs douaniers réciproques.

Elle s'est dit consciente des dommages causés par les tarifs douaniers, relevant que cela faisait partie du fonctionnement de l'Organisation mondiale du commerce: « infligez de la douleur aux autres parties prenantes pour essayer de se motiver mutuellement à parvenir à une résolution ».

Mais il y a « nécessité pour les États-Unis et l'UE de s'unir pour trouver une réponse », a-t-elle opiné.

« Je serais très intéressée, pardonnez le jeu de mots, de savoir comment faire atterrir cet avion », a-t-elle ajouté.

L'administration Biden avait annoncé le 11 février le maintien pour le moment des taxes supplémentaires sur certains produits européens, qui sont entrées en vigueur le 12 janvier dernier, dans le cadre du vieux litige entre Boeing et Airbus.

Comme ses prédécesseurs, Katherine Tai a par ailleurs souligné que l'OMC avait besoin d'être réformée.


Droits de douane: une «pause fragile», l'UE doit continuer à «mobiliser tous les leviers disponibles» affirme Macron 

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
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  • "Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douanes
  • Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi que le rabaissement des droits de douane américains à 10% étaient "une pause fragile" et estimé que l'Europe devait continuer de "mobiliser tous les leviers disponibles pour se protéger", dans un message posté sur X.

"Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce surprise de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douane, limitée à 25% pour l'acier, l'aluminium, les automobiles, et 10% pour les autres produits.

Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché".

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà".

"Nous avons raison de nous battre, ce sont des emplois et la vie de nos territoires qui sont ici en jeu", a encore insisté le président français.

Son Premier ministre François Bayrou devait se rendre vendredi matin à la foire aux fromages et aux vins de Coulommiers (Seine-et-Marne) pour précisément apporter son soutien à des filières susceptibles d'être impactées par des droits de douane.


La Bourse de Paris célèbre la suspension des droits de douane de Trump

a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
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  • Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%
  • A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%

PARIS: La Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine.

Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%.

A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%.

Donald Trump a annoncé mercredi dans une spectaculaire volte-face qu'il allait ramener provisoirement à 10% les droits de douane imposés à la plupart des pays, si ces derniers n'ont pas riposté, à l'exception notable de la Chine.

"Les investisseurs espèrent que cette trêve de 90 jours donnera aux pays le temps de renégocier, de réorganiser les chaînes d'approvisionnement et d'atténuer le choc" des droits de douane, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

"C’est fondamentalement positif - que les droits de douane soient finalement appliqués ou non", poursuit-elle, "mais il ne faut pas encore sabrer le champagne".

Face à la Chine, les Etats-Unis s'enfoncent dans une guerre commerciale qui enfle de plus en plus. Donald Trump a annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Pékin en raison d'un supposé "manque de respect", les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.

Les incertitudes devraient ainsi "persister", même si le rebond actuel "repose sur des bases solides", affirme Mme Ozkardeskaya.

Les bancaires au beau fixe

Très attaquées lors de la débâcle boursière des derniers jours, les valeurs bancaires caracolent désormais en tête avec le retour de l'appétit des investisseurs pour le risque.

Elles sont aussi portées par la stabilisation des taux d'emprunts longs des Etats après une flambée massive, un phénomène favorable à leurs marges.

Société Générale s'envolait de 9,14% à 37,50 euros, BNP Paribas décollait de 9,60% à 69,90 euros et Crédit agricole de 5,18% à 15,75 euros vers 10H30 heure de Paris.

L'industrie surfe sur la vague

La suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l'aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis étant lié au secteur.

Airbus flambait ainsi de 7,57% à 143,58 euros, Dassault Aviation gagnait 3,69% à 292,60 euros.

Les entreprises de matériaux de constructions profitent aussi de la dynamique, avec ArcelorMittal qui s'envolait de 7,99% à 23,65 euros, et Saint-Gobain de 9,48% à 83,82 euros.

 


Arabie saoudite: croissance de 89% des installations touristiques autorisées

Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable»
  •  Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume

RIYAD: Le secteur du tourisme en Arabie saoudite a connu une croissance significative en 2024, le nombre d'établissements d'accueil autorisés ayant augmenté de 89% pour atteindre 4 425 dans les différentes régions du Royaume.

Dans un message publié sur X, le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable», ajoutant qu'elle reflétait les efforts déployés «pour soutenir la croissance du secteur et renforcer son attractivité en matière d'investissement».

Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume, stimulé par un afflux de voyageurs et par l'engagement du ministère à favoriser un environnement d'accueil de classe mondiale.

Le ministère a indiqué en mars que le nombre d'établissements hôteliers agréés à La Mecque atteindrait 1 030 à la fin de 2024, soit une augmentation de 80% par rapport à l'année précédente.

Cette augmentation place la province en tête du Royaume pour le plus grand nombre d'installations et de chambres autorisées, soulignant l'engagement de la région à améliorer l'expérience des visiteurs, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Cette mesure renforce également l'engagement du ministère à protéger les droits des visiteurs et des pèlerins de la Omra qui utilisent les services d'accueil à La Mecque, dans le cadre de ses efforts continus pour améliorer la qualité des services.

«Les équipes d'inspection du ministère effectuent des visites de contrôle et d'inspection régulières tout au long de l'année pour s'assurer que tous les établissements respectent les exigences en matière de licence, détecter les violations et imposer des amendes en vertu de la loi sur le tourisme et de la réglementation des établissements d'hébergement touristique», a déclaré SPA.

Le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite se développe au-delà de La Mecque. À la fin du troisième trimestre 2024, le nombre total d'établissements d'accueil autorisés dans le Royaume dépassait 3 950, soit une augmentation de 99% par rapport au troisième trimestre 2023. Le nombre de chambres autorisées a atteint 443 000, soit un bond de 107% par rapport aux 214 000 chambres enregistrées un an plus tôt.

Selon CoStar, un fournisseur mondial de données immobilières, La Mecque et Médine auront respectivement 17 646 et 20 079 chambres à divers stades de développement en 2025.

Cela intervient alors que l'Arabie saoudite a enregistré 30 millions de touristes entrants en 2024, contre 27,4 millions en 2023, selon les données du gouvernement. Le Royaume vise à attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030 et prévoit d'augmenter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut de 6 à 10%.

L'expansion dynamique de l'Arabie saoudite dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme souligne son ambition de se positionner en tant que plaque tournante mondiale du voyage, en s'adressant aux visiteurs religieux et aux touristes de loisir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com