Pour la macronie, un problème nommé Le Pen

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) rencontre Marine Le Pen, chef du Rassemblement national (RN), un parti d'extrême droite français, au Palais de l'Élysée à Paris, France, le 6 février 2019. (PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) rencontre Marine Le Pen, chef du Rassemblement national (RN), un parti d'extrême droite français, au Palais de l'Élysée à Paris, France, le 6 février 2019. (PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP)
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Publié le Jeudi 25 février 2021

Pour la macronie, un problème nommé Le Pen

  • Il s'agit dès lors pour la Macronie de se poser en premier rempart contre le lepénisme, notamment en tentant de contenir l'abstention
  • "Tant que l'offre des candidatures n'est pas connue, les sondages n'ont pas grande valeur", confirme Frédéric Dabi

PARIS : Le retour de la meilleure ennemie: confrontés à la bonne forme sondagière de Marine Le Pen, les cadres de la majorité redoublent d'attaques contre la présidente du RN et tentent d'imposer l'idée du macronisme comme le plus solide rempart face à l'extrême droite.

Trop "molle", Mme Le Pen? La sortie de Gérald Darmanin, il y a 15 jours lors d'un débat télévisé, a fait sursauter une partie de La République en marche, tant le reproche formulé par le ministre de l'Intérieur apparaissait ambigu et, "quelque part, dédiabolisait" la fille de Jean-Marie Le Pen, regrette un député.

Chacun, au sein de la majorité, jure désormais qu'il ne s'agissait que "d'ironie" de la part du ministre jadis encarté à LR. Et depuis l'épisode, la macronie a lancé une série d'attaques frontales contre Marine Le Pen, jugée "ennemie de la République"(Christophe Castaner), combattue "depuis le premier jour" (Stanislas Guerini, numéro un de LREM), afin qu'elle soit "reconduite à la frontière de la politique" (Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement).

L'équation macroniste est complexe: pour la plupart de pontes de la majorité, "il est impensable que Marine Le Pen ne soit pas au deuxième tour de la présidentielle de 2022", études d'opinion unanimes à l'appui. 

Serait-ce une bonne nouvelle, tant la patronne du RN est réputée incapable de dépasser "le plafond de verre"? "Que la majorité construise une stratégie, c'est possible", convient le directeur adjoint de l'Ifop, Frédéric Dabi, qui rappelle toutefois "qu'on ne choisit jamais son adversaire".

Emmanuel Macron s'en est d'ailleurs lui-même défendu la semaine dernière devant des députés, en affirmant: "ce n'est pas moi qui ai installé Marine Le Pen, ce sont les électeurs". 

Mais le postulat d'un deuxième tour face à Le Pen, jusqu'alors réputé favorable, apparaît aujourd'hui de plus en plus risqué, tant les intentions de vote pour la cheffe du RN se rapprochent de la majorité absolue - elle n'avait recueilli qu'un tiers des suffrages des suffrages le 7 mai 2017.

Le premier tour "inquiète" 

Quelle stratégie adopter? "La fluidité entre l'électorat du RN et celui de LREM est quasi nulle", observe le directeur délégué de Harris Interactive, Jean-Daniel Levy.

Il s'agit dès lors pour la Macronie de se poser en premier rempart contre le lepénisme, notamment en tentant de contenir l'abstention.

"Il ne faut pas aller sur le terrain de Le Pen mais au contraire l'attaquer, d'abord sur les valeurs, notamment pour ne pas fâcher notre socle social-démocrate", estime un macroniste historique.

Le précepte inspire malgré tout des réserves chez certains cadres de La République en marche: "Ça ne marche pas, de la bastonner: vous satisfaites les vôtres et vous crispez les autres", relève une tête de liste aux régionales, quand une députée constate que "cette stratégie a permis d'ériger des digues, mais la mer a continué de monter".

"Il faut davantage s'en prendre au fond", abonde un ministre, selon qui il faut "montrer ses incohérences". Pour Patrick Mignola, patron des députés MoDem, "le génie de Macron lors du débat entre les deux tours, ça n'a pas été l'argument des +valeurs+ – on n'en partage certes aucune avec le RN -, mais d'aller sur l'incompétence de Marine Le Pen, le drame économique et social qu'apporterait l'extrême droite au pouvoir, en plus du déshonneur".

Demeure la question du premier tour de la présidentielle, "qui m'inquiète beaucoup plus", confie un proche du chef de l'Etat. "Tant que l'offre des candidatures n'est pas connue, les sondages n'ont pas grande valeur", confirme Frédéric Dabi, alors que, pour un député LREM, "il n'est pas du tout certain qu'Emmanuel Macron se qualifie au second tour".

Au point que certains en Macronie souhaitent une multiplication de prétendants dans les camps adverses. Car un poids lourd du gouvernement en est convaincu: "la dispersion avantage le sortant". 


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.