PARIS: Le rappeur Médine a annoncé sur Twitter avoir porté plainte en diffamation à Paris contre la députée LREM Aurore Bergé qui a déclaré récemment qu'il "appelait au meurtre" et qu'il était un "rappeur islamiste".
Médine est régulièrement accusé à droite et à l'extrême droite de complaisance envers l'islamisme. Il avait annulé en 2018 des concerts prévus au Bataclan après des demandes en ce sens de proches de victimes et de mouvements d'extrême droite. Il a publié mardi soir sur Twitter une preuve de dépôt de sa plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal judiciaire de Paris, du chef de diffamation publique visant Mme Bergé.
Cette procédure vise à obtenir la saisine d'un juge d'instruction, dont le rôle, en matière de diffamation, se borne à vérifier la validité procédurale de la plainte et l'identité de l'auteur des propos. Le débat de fond sur l'accusation de diffamation se déroule uniquement à l'audience lors d'un éventuel procès.
Dans un entretien à Mediapart, Medine a expliqué porter plainte contre Mme Bergé «pour les propos tenus dans l'interview donnée à LCI jeudi 18 février. (Elle) parle de ma personne en ces termes : "Celui qui disait qu'il fallait tuer des laïcards", "celui qui appelle au meurtre". Pour me qualifier, elle utilise aussi la formule de "rappeur islamiste."»
«Elle me colle une idéologie qui n’est, bien sûr, pas la mienne», dément-il.
Aurore Bergé, poursuit-il, «prétend que j'appelle "à tuer les laïcards" dans le morceau "Don't Laïk", sorti en janvier 2015, une semaine avant l'attentat de Charlie Hebdo, et qui fait depuis l'objet de critiques.
«Déjà, elle se trompe de citation. La citation précise est : "Crucifions les laïcards comme à Golgotha"», assure-t-il.
Surtout, ajoute le rappeur, ce morceau «dénonce une instrumentalisation de la laïcité au profit d'agendas politiques».
Médine affirme également défendre la laïcité avec «une application stricte dans le sens de son esprit et de sa lettre».
Sollicitée par l'AFP, Aurore Bergé a déclaré que «c'est le tribunal qui jugera, pas les réseaux sociaux.»
«Je refuse que la justice soit utilisée comme un bâillon à notre liberté d'expression», a ajouté la présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée.