RAMALLAH: Des activistes palestiniens sont descendus dans la rue mardi à Ramallah, en Cisjordanie occupée, pour demander à l'Union européenne d'intervenir auprès d'Israël afin d'obtenir la libération d'un leader de la campagne locale de boycottage de l'Etat hébreu.
Au cours des derniers jours, de nombreuses ONG, incluant Amnesty international, ont exhorté Israël à libérer Mahmoud Nawajaa, 34 ans, coordinateur du mouvement BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) dans les Territoires palestiniens qui dit militer pour mettre fin à « l'oppression » des Palestiniens par Israël.
Mahmoud Nawajaa avait été arrêté le 30 juillet à son domicile de Ramallah par l'armée israélienne, puis transféré dans une prison en Israël où il n'a pu rencontrer ses avocats, selon Amnesty.
Mardi, plus d'une centaine de personnes ont manifesté dans les Territoires palestiniens devant les bureaux de la délégation de l'Allemagne, qui assure la présidence tournante de l'Union Européenne, pour demander à l'UE de faire pression sur Israël dans ce dossier.
« Notre principal message à l'Union européenne et à l'Allemagne est qu'il vous faut intervenir auprès d'Israël pour faire respecter les droits humains, et libérer leurs défenseurs », a déclaré sur place Omar Barghouti, le cofondateur de la campagne BDS.
Le BDS appelle au boycott économique, culturel ou scientifique d'Israël, afin d'obtenir la fin de l'occupation et de la colonisation des Territoires palestiniens. Ses soutiens s'appuient sur l'exemple de l'Afrique du Sud, affirmant que le boycott du pays a permis de mettre fin au régime d'apartheid.
Israël accuse le BDS d'antisémitisme et de remettre en cause l'existence même de l'Etat hébreu, ce que le mouvement dément.
Depuis 2017, Israël interdit l'entrée sur son territoire à des étrangers accusés de soutenir la campagne BDS contre le pays.
Le représentant local de l'organisation Human Right Watch (HRW) Omar Shakir, qui nie tout lien avec le BDS, était devenu en novembre dernier la première personne à être expulsée d'Israël en vertu de cette loi.
Selon des sources israéliennes contactées par l'AFP, Mahmoud Nawajaa n'a pas été arrêté pour ses liens avec le BDS mais pour des « délits sécuritaires ». Ces sources n'ont pas détaillé la nature de ces infractions présumées, et aucune accusation formelle n'a été émise à l'encontre de ce dernier.