PARIS: Le dessinateur de presse Kiraz, connu notamment pour ses illustrations des « Parisiennes » publiées dans de nombreux magazines, s'est éteint mardi à l'âge de 96 ans, a annoncé sa compagne à l'AFP.
« Edmond Kiraz né au Caire le 25 août 1923 s'est éteint sereinement au petit matin de ce mardi 11 août 2020, dans son appartement parisien du 6ème arrondissement de Paris qu'il aimait tant », a confié Sabine Bastien, la compagne de l'illustrateur qui dessina durant une trentaine d'années pour l'hebdomadaire de Marcel Dassault « Jours de France ».
Sans formation artistique, Kiraz (Edmond Kirazian) avait commencé sa carrière de dessinateur de presse politique et de caricaturiste en Égypte à l'âge de 17 ans. « J'ai toujours dessiné. Je n'ai jamais fait d'études artistiques, jamais ! D'ailleurs, je trouve que cela coupe tout ! », expliquait-il en 2011, dans un entretien publié par le site ActuaBD.
Élevé dans une famille francophile d'origine arménienne, il s'était installé à Paris à l'âge de 22 ans, tombant aussitôt sous le charme des « Parisiennes » qu'il voyait comme des « libellules ».
Silhouette longiligne, yeux immenses, les « Parisiennes » croquées par Kiraz étaient sophistiquées et terriblement stéréotypées, ingénues et écervelées, essentiellement préoccupées par le shopping et la mode.
Outre l'hebdomadaire « Jours de France », où il dessina pendant une trentaine d'années, Kiraz a aussi travaillé pour des publications internationales comme Vogue, Playboy ou Paris Match.
« La légèreté apparente de son style était le résultat d'un travail acharné. Kiraz suivait la mode en regardant les jeunes femmes qu'il croquait dans la rue et le monde de la mode suivait ses parutions. Il était rivé à sa table à dessin, expérimentant les harmonies de tons, cherchant toujours la délicatesse chez la jeune femme alors qu'il affublait ses sujets masculins d'allures gauches », a indiqué sa compagne.
Kiraz a également dessiné pour plusieurs agences de pub illustrant avec ses « Parisiennes » les campagnes de marques comme Renault, Perrier, Canderel, Monoprix ou encore Nivéa.
En 2008, le musée Carnavalet de Paris lui avait rendu hommage à l'occasion d'une exposition retraçant sa carrière.
« L'homme Kiraz était aussi exquis que ses dessins. Il ne retenait du monde que ce qui le ravissait. Il savait d'où il venait, il savait que le chaos, la destruction, était la norme. Alors il fallait enchanter le monde », a souligné sa compagne.