Washington soutient le retour du Hirak et réaffirme son attachement aux libertés

La foule n'a cessé de scander «silmiya, silmiya» une façon de rappeler que ces marches sont pacifiques et qu’elles doivent toujours le rester.(AFP)
La foule n'a cessé de scander «silmiya, silmiya» une façon de rappeler que ces marches sont pacifiques et qu’elles doivent toujours le rester.(AFP)
"Libérez les otages" en allusion aux prisonniers politiques qui n'ont pas été compris par la grâce présidentielle. (Photo Sarah Ben Ali Cherif).
"Libérez les otages" en allusion aux prisonniers politiques qui n'ont pas été compris par la grâce présidentielle. (Photo Sarah Ben Ali Cherif).
Jeunes et moins jeunes ont pris les rues d'Alger d'assaut, en dépit de la Covid-19. (Photo Sarah Ben Ali Cherif).
Jeunes et moins jeunes ont pris les rues d'Alger d'assaut, en dépit de la Covid-19. (Photo Sarah Ben Ali Cherif).
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Washington soutient le retour du Hirak et réaffirme son attachement aux libertés

  • «Pas de marche arrière! Nous sommes tous unis et on jure que l’on ne s’arrêtera pas»
  • Le mouvement populaire semble repartir de plus belle à l’occasion de son deuxième anniversaire

ALGER: Dans une déclaration à Arab News en français, un porte-parole du département d'État américain a affirmé mardi que Washington voit d’un bon œil le déroulement des manifestations en faveur de la démocratie en Algérie. «Nous pensons que tout le monde devrait être libre d'exprimer ses opinions politiques», a déclaré le porte-parole. «Les personnes ont le droit de se réunir librement et de manifester pacifiquement», a-t-il ajouté, apportant ainsi son soutien aux manifestations pour le 2e anniversaire du Hirak dans la capitale algérienne.

Suspendu au printemps dernier en raison de la crise sanitaire liée à la Covid-19, après plus de cinquante vendredis consécutifs de manifestation, le mouvement populaire semble repartir de plus belle à l’occasion de son 2e anniversaire. Ni la pluie, ni les forces de l’ordre déployées en grand nombre n’ont pu empêcher des milliers d’Algériens de manifester dans la capitale.

Dès les premières heures de la matinée de mardi, la foule a commencé à grandir. Avant la mi-journée, la place Maurice-Audin, dans le centre d’Alger, ne parvenait plus à contenir les milliers de manifestants venus des quatre coins du pays, a constaté la correspondante d'Arab News en français Sarra Benali Cherif

Dans cette ambiance particulière, un véritable «raz-de-marée»… Des Algériens de tous âges ont envahi le centre d’Alger. Les protestataires ont tenu à faire savoir que leur détermination était intacte: «Rien n’arrêtera notre révolution, nul n’a le droit de décider à la place du peuple», déclare ainsi Mohamed, étudiant en droit.

La foule ne cessait de scander «silmiya, silmiya», une façon de rappeler que ces marches sont pacifiques et qu’elles doivent toujours le rester. «Nous sommes un peuple pacifique et conscient, on croit à cette paix à laquelle nous aspirons et nous continuons de la défendre. C’est désormais une notion sacrée», revendique un sexagénaire.

Les manifestants brandissent des drapeaux algériens et scandent des slogans du Hirak: «Pour l'indépendance de l'Algérie» , «Pour un État civil et non militaire», «Libérez nos frères détenus», ou encore: «Pour un État de droit».

«Nous sommes tous là pour réclamer une Algérie de justice et de démocratie. Les corrompus doivent quitter immédiatement les sphères du pouvoir», nous a déclaré la jeune Amel, drapée de l'emblème national. «Le Hirak n'a jamais vraiment cessé de réclamer un changement de système pour mettre fin à un régime indirectement contrôlé par le pouvoir des militaires», ajoute-t-elle.

«Pas de marche arrière !»

Même forme d’engagement chez Bilal et ses amis, tous ingénieurs: «Nous réclamons le démantèlement de la totalité du système au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1962», clame le jeune homme. «Le pouvoir en place permet à ce même système de se régénérer et nous allons tous lutter pour que cela ne se produise pas», indique-t-il encore.

Les manifestants ont entonné l'hymne national et ont brandi les photos des valeureux martyrs de la guerre de libération nationale pour montrer leur patriotisme, leur soif de justice et d'unité nationale.

«Pas de marche arrière! Nous sommes tous unis et on jure que l’on ne s’arrêtera pas», entend-on alors que la marée humaine se met en marche. Visiblement, le mouvement populaire n’a rien perdu de sa vigueur et, surtout, il garde le cap sur ses revendications de changement et de rupture.

La presse algérienne a eu du mal à couvrir les manifestations d’aujourd’hui. Huée et sifflée par de nombreux manifestants qui scandaient Ya Sahafa Ya Chyietine («la presse lèche les bottes du pouvoir»), les journalistes algériens ont eu des difficultés à pouvoir travailler correctement. «Vous êtes dans la désinformation, vous mentez et vous déformez les réalités! Honte à vous!», s’indigne un manifestant, avant d’ajouter en chantant: «Nous ne sommes pas venus pour l'anniversaire du Hirak, nous sommes venus pour que vous partiez.»

Il faut dire que le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a entamé depuis son investiture un chantier de réforme pour gagner la confiance du peuple: nouvelle Constitution, nouveau code électoral, remaniement ministériel, Assemblée populaire nationale dissoute, détenus d’opinion  graciés… Mais toutes ces mesures n’ont pas suffi à désamorcer la colère populaire.


 


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".