DUBAÏ: L’accent mis par l’Arabie saoudite sur la localisation de ses besoins en matière de défense n’aura pas d’incidence sur les opérations de Boeing dans le pays, car le géant américain de l’aviation entretient des relations de longue date avec le Royaume et emploie des milliers de ressortissants saoudiens.
Les dirigeants de la société restent également confiants quant à l’annonce de lundi selon laquelle l’Arabie saoudite cessera de signer des contrats avec des sociétés étrangères qui n’ont pas une présence significative dans le pays.
«Nous entretenons une relation depuis soixante-quinze ans avec le Royaume», déclare Torbjorn Sjogren, vice-président des services gouvernementaux internationaux et de la défense de Boeing, avant l’International Defence Exhibition & Conference (Idex) qui se tiendra à Abu Dhabi la semaine prochaine.
«En l'état actuel, plus de 2 200 personnes sont employées via les différentes entités de Boeing, y compris les coentreprises avec lesquelles nous sommes toujours partenaires.»
La relation de Boeing avec le Royaume a commencé le 14 février 1945, lorsque le président américain de l'époque, Franklin D. Roosevelt, a présenté un avion bimoteur DC-3 Dakota au roi Abdelaziz al-Saoud.
Boeing a ouvert un bureau à Riyad en 1982. La société a été rebaptisée Boeing Saudi Arabia en 2013 pour refléter le large éventail d'activités, allant de Boeing Defence, Space & Security (BDS) aux programmes Boeing Commercial Airplanes et Boeing Global Services.
«Boeing Saudi Arabia est une société saoudienne dirigée par l'Arabie saoudite, et la majorité de nos employés sont des Saoudiens», explique Torbjorn Sjogren. «Nous sommes absolument engagés dans la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et nous continuons à travailler, en ce moment même, avec nos partenaires dans le Royaume pour mettre en œuvre cette vision. Ce travail repose sur que nous avons accompli au cours des dernières décennies.»
BDS déclare que son arriéré de production s’élève désormais à 228,8 milliards de riyals saoudiens (61 milliards de dollars - 1 dollar = 0,82 euro), dont 32 % proviennent de l'extérieur des États-Unis. Au cours des cinq prochaines années, BDS cherchera à obtenir 170 milliards de dollars à travers 41 pays à la faveur d’opportunités en matière de défense internationale et de services.
Le mois dernier, Walid Abdelmajid Abukhaled, PDG de Saudi Arabian Military Industries (Sami), la société chargée de développer l'industrie de défense saoudienne, a déclaré qu'il s'était fixé comme objectif de voir au moins 60 % des besoins de défense du Royaume satisfaits par les entreprises locales en 2030.
Torbjorn Sjogren souligne qu'il ne voit pas cela comme une menace pour les opérations de Boeing dans le Royaume: «Nous sommes évidemment prêts à discuter de toute nouvelle exigence dès qu'elle se présente.»
Malgré les défis présentés par la pandémie mondiale de la Covid-19, Boeing déclare que la demande pour ses activités de services gouvernementaux reste stable. La société prévoit que le secteur vaudra 1,4 billion de dollars au cours de la prochaine décennie, le Moyen-Orient représentant 195 milliards de dollars du marché, dont plus de la moitié sera consacrée aux services de défense et de sécurité.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com