Au pied des Pyrénées, des avions du monde entier se reposent en attendant la reprise

Des avions stockés par TARMAC Aerosave, une entreprise de recyclage et de stockage d'avions, sont photographiés sur le parking de l'entreprise à Azereix, dans le sud-ouest de la France. (Lionel BONAVENTURE / AFP)
Des avions stockés par TARMAC Aerosave, une entreprise de recyclage et de stockage d'avions, sont photographiés sur le parking de l'entreprise à Azereix, dans le sud-ouest de la France. (Lionel BONAVENTURE / AFP)
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Publié le Jeudi 18 février 2021

Au pied des Pyrénées, des avions du monde entier se reposent en attendant la reprise

  • Sur le parking du site de Tarbes, un A380 de la compagnie émiratie Etihad est tiré par un véhicule qui semble minuscule à côté du géant des airs
  • Les compagnies aériennes ayant très peu de visibilité sur la reprise du trafic aérien remettent la maintenance lourde de leurs appareils à plus tard

TARBES : Au pied des Pyrénées aux sommets enneigés, des dizaines d'avions du monde entier sont minutieusement alignés comme des jouets sur un parking géant. Depuis la crise du Covid-19, la société Tarmac Aerosave croule sous les demandes de stockage des compagnies aériennes.

"Depuis le premier confinement, il a fallu pousser les murs" des sites de Tarmac Aerosave déjà existants à Tarbes (Hautes-Pyrénées), Teruel (en Espagne) et Toulouse, et un nouveau site a été ouvert en juin à Vatry (Marne), explique à l'AFP Patrick Lecer, le président de la société, leader européen en stockage.

Aujourd'hui Tarmac Aerosave accueille près de 230 avions sur ses quatre sites, contre 150 en 2019. "Et la liste d'attente est encore longue", précise M. Lecer.

Sur le parking du site de Tarbes, un A380 de la compagnie émiratie Etihad est tiré par un véhicule qui semble minuscule à côté du géant des airs.

"Quand un avion est en stockage on est loin de le laisser à l'abandon. Il faut dans un premier temps colmater tous les orifices et protéger les zones sensibles. On va ensuite tester les systèmes électroniques et effectuer l'entretien nécessaire pour le maintenir navigable", explique Sébastien Demouron, chef d'équipe stockage.

"Aujourd'hui on arrive à saturation du site. Il faut trouver à chaque avion la bonne place, comme au jeu de Tetris", lance-t-il en riant.

Sur une carte "à l'échelle parfaite", Yannick Stefanelli, le responsable des opérations du site déplace en effet des magnets d'avions de différentes tailles "pour rationaliser au mieux l'espace".

Diversification

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Au pied des Pyrénées enneigées, des dizaines d'avions du monde entier sont soigneusement alignés comme des jouets dans un parking géant. Depuis la crise du Covid-19, la société Tarmac Aerosave se noie dans les demandes de stockage des compagnies aériennes.
(Lionel BONAVENTURE / AFP)

Filiale d'Airbus, Safran et Suez, Tarmac Aerosave s'était donné pour mission à sa création en 2007 de recycler de façon écoresponsable les premiers Airbus livrés dans les années 1970 qui arrivaient en fin de vie.

Puis, très vite, la nécessité de se diversifier s'est faite sentir avec des demandes de stockage et de maintenance de la part des clients.

A l'été 2019, le trafic aérien atteignait des pics et les prévisions pour les compagnies aériennes étaient au beau fixe. Alors pour 2020, Tarmac Aerosave avait embauché 150 personnes supplémentaires et prévu un chiffre d'affaires en hausse de 20%. Qui ne s’est jamais produit.

"On a certes eu une demande croissante de stockage, mais on a perdu 40% de chiffre d'affaires sur la maintenance", activité la plus rentable de l'entreprise, souligne le président de Tarmac.

Et pour cause, les compagnies aériennes ayant très peu de visibilité sur la reprise du trafic aérien remettent la maintenance lourde de leurs appareils à plus tard.

"Certaines même, qui étaient sous perfusion grâce aux aides des Etats, ne vont pas réussir à passer la vague", et des avions stockés pourraient ne jamais redécoller, selon M. Lecer.

Sa société, elle, "n'a pas bénéficié de la crise", insiste-t-il. Mais elle n'a pas non plus sombré. "On a réussi à se maintenir au niveau de 2019, grâce notamment à nos quatre piliers d'activité -stockage, maintenance, transition et recyclage-" pouvant être exploités individuellement selon la conjoncture.

"Belle fin de vie"

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Un employé de TARMAC Aerosave, une entreprise de recyclage et de stockage d'avions, se promène dans un hangar de stockage à Azereix, dans le sud-ouest de la France, le 4 février 2021. Au pied des Pyrénées enneigées, des dizaines d'avions du monde entier sont soigneusement alignés comme des jouets dans un parking géant. 
(Lionel BONAVENTURE / AFP)

Alors aujourd'hui, pour les avions qui attendent patiemment de savoir s'ils vont un jour revoler ou pas, en fonction de l'évolution de la crise sanitaire, "il est important d'accomplir toutes les petites activités de maintenance", explique M. Stefanelli, le responsable des opérations du site.

Et si une mise à la retraite était décidée, "plus de 90% de l'appareil serait recyclé", une spécificité de Tarmac, précise Arthur Rondeau, responsable de projet pour le service démantèlement.

Un démantèlement "classique" -hors A380-, peut prendre six à sept semaines. Le client récupère certaines pièces qu'il pourra revendre, puis l'avion est "nettoyé" avant de passer à la découpe.  

"On a souvent l'image d'avions entassés et laissés à l'abandon dans des déserts aux Etats-Unis qui peuvent s'apparenter à des cimetières. Ici, on va traiter l'avion du début jusqu'à la fin pour le valoriser au maximum", est-il fier de souligner.

Occupé à démonter un écran dans les entrailles d'un A380 dépouillé de ses sièges et aux mille câbles et fils électriques qui pendent du plafond, Teddy Saves, un mécanicien de 23 ans est passionné par son travail: "On a tendance à l'oublier, mais ce sont des avions qui ont traversé le monde. J’aime penser qu'ils auront ici une belle fin de vie".


Au Maroc, Retailleau annonce un partenariat renforcé sur les questions migratoires

Le ministre marocain de l'Intérieur Abdelouafi Laftit (G) reçoit son homologue français Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur à Rabat le 14 avril 2025. (Photo Issam ZERROK / AFP)
Le ministre marocain de l'Intérieur Abdelouafi Laftit (G) reçoit son homologue français Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur à Rabat le 14 avril 2025. (Photo Issam ZERROK / AFP)
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  • À l'issue d'un entretien avec son homologue marocain, Abdelouafi Laftit, M. Retailleau a salué un accord sur « un certain nombre de points » visant à « améliorer la coopération en matière de réadmissions » entre les deux pays.
  • M. Laftit a réaffirmé, dans un communiqué, « l'engagement total de la partie marocaine à œuvrer pour l'élaboration d'un référentiel commun ».

RABAT : Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé lundi à Rabat la création d'un groupe de travail franco-marocain chargé de vérifier la nationalité des migrants en situation irrégulière en France, en vue de faciliter leur réadmission dans leur pays d'origine.

À l'issue d'un entretien avec son homologue marocain, Abdelouafi Laftit, M. Retailleau a salué un accord sur « un certain nombre de points » visant à « améliorer la coopération en matière de réadmissions » entre les deux pays.

Ce groupe mixte permettra d'instruire la nationalité marocaine ou non d'un certain nombre de clandestins et d'étrangers en situation irrégulière », a précisé le ministre français.

« Je pense qu'avoir des équipes mixtes françaises et marocaines pour mener ce travail d'identification changera énormément les choses et permettra d'accroître l'efficacité en matière de réadmissions », a-t-il ajouté. 

M. Laftit a réaffirmé, dans un communiqué, « l'engagement total de la partie marocaine à œuvrer pour l'élaboration d'un référentiel commun ».

Les relations entre Paris et Rabat se sont nettement réchauffées depuis l'été 2024, où la France a reconnu la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental, mettant fin à plusieurs années de tensions, notamment liées à la question migratoire.

En 2021-2022, la France avait divisé par deux le nombre de visas accordés aux Marocains pour pousser le royaume à reprendre plus de ses ressortissants expulsés par les autorités françaises, entraînant de fortes crispations diplomatiques. 

Ce déplacement fait suite à la rencontre entre les deux ministres lors de la visite d'Emmanuel Macron au Maroc en octobre dernier, durant laquelle le président français avait annoncé un « partenariat renforcé » entre la France et le Maroc pour lutter contre l'immigration clandestine et les différents trafics.

Au cœur des discussions figuraient les réadmissions de ressortissants marocains en situation irrégulière, que la France souhaite expulser, mais dont le renvoi est souvent bloqué en raison de l'absence de laissez-passer consulaires délivrés par Rabat.

Alors que les relations avec le Maroc sont au beau fixe, celles avec l'Algérie voisine ne cessent de se détériorer.

La visite de M. Retailleau intervient en plein regain de tension, Alger ayant demandé à douze fonctionnaires français de quitter son territoire, selon le ministre français des Affaires étrangères.


L'Algérie exige que douze fonctionnaires français quittent le territoire dans un délai de 48 heures

Des visiteurs marchent près du Mémorial des martyrs à Alger, capitale de l'Algérie, le 18 décembre 2022. Le monument en béton, construit en 1982, est situé sur les hauteurs d'Alger et mesure 92 mètres. (Photo par AFP)
Des visiteurs marchent près du Mémorial des martyrs à Alger, capitale de l'Algérie, le 18 décembre 2022. Le monument en béton, construit en 1982, est situé sur les hauteurs d'Alger et mesure 92 mètres. (Photo par AFP)
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  • Les autorités algériennes précisent que cette décision était une réponse à l'arrestation de trois ressortissants algériens en France.
  • « Je demande aux autorités algériennes de renoncer à ces mesures d'expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours », a déclaré Jean-Noël Barrot dans une déclaration écrite transmise à des journalistes.

PARIS : Les autorités algériennes ont demandé à douze fonctionnaires français en poste dans le pays de quitter le territoire, a annoncé lundi le ministre des Affaires étrangères, précisant que cette décision était une réponse à l'arrestation de trois ressortissants algériens en France.

« Je demande aux autorités algériennes de renoncer à ces mesures d'expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours », a déclaré Jean-Noël Barrot dans une déclaration écrite transmise à des journalistes.

« Si la décision de renvoyer nos agents était maintenue, nous n'aurions d'autre choix que d'y répondre immédiatement », a-t-il averti.

Parmi les onze agents qu'Alger souhaite expulser, certains sont fonctionnaires du ministère de l'Intérieur, a indiqué à l'AFP une source diplomatique. 

Vendredi, trois hommes, dont un employé dans un consulat d'Algérie, ont été mis en examen à Paris pour arrestation, enlèvement et séquestration en lien avec une entreprise terroriste.

Samedi, les Affaires étrangères algériennes avaient dénoncé cette nouvelle affaire.

Ces propos contrastent avec l'annonce par le ministre français des Affaires étrangères d'une nouvelle phase pour les relations entre Paris et Alger.


Teddy Riner et Sophie Marceau inaugurent le pavillon français de l'Exposition universelle d'Osaka

Un présentoir de l'« Expo 2025 » est photographié lors d'une journée de présentation aux médias de l'Expo 2025 d'Osaka dans la ville d'Osaka le 9 avril 2025, quatre jours avant l'ouverture de l'événement au public pour six mois. (Photo de Richard A. Brooks / AFP)
Un présentoir de l'« Expo 2025 » est photographié lors d'une journée de présentation aux médias de l'Expo 2025 d'Osaka dans la ville d'Osaka le 9 avril 2025, quatre jours avant l'ouverture de l'événement au public pour six mois. (Photo de Richard A. Brooks / AFP)
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  • Trois ans après Dubaï, l'Exposition universelle de 2025, qui se tiendra jusqu'au 13 octobre, a ouvert ses portes dimanche sur l'île artificielle de Yumeshima, à Osaka à l'ouest du Japon.
  • Quelque 160 pays et régions y sont représentés.

OSAZA, JAPON : L'actrice Sophie Marceau et le judoka Teddy Riner ont inauguré dimanche à Osaka le pavillon français de l'Exposition universelle, offrant à Paris l'occasion de vanter son « partenariat d'exception » avec le Japon dans un contexte international « troublé ».

Trois ans après Dubaï, l'Exposition universelle de 2025, qui se tiendra jusqu'au 13 octobre, a ouvert ses portes dimanche sur l'île artificielle de Yumeshima, à Osaka à l'ouest du Japon, où sont représentés quelque 160 pays et régions.

Si de nombreux pays ont misé sur les innovations technologiques, le pavillon français, lui, abrite des statues de Rodin, une tapisserie d'Aubusson dans le style du studio d'animation Ghibli, une gargouille de Notre-Dame, ainsi que des expositions dédiées aux géants du luxe et aux vins d'Alsace, sans oublier un bistrot. 

Imaginé par un consortium franco-italien, le bâtiment est enveloppé d'immenses drapés blancs et s'inspire de la légende japonaise du « akaï ito », un fil rouge évoquant l'union de deux êtres liés par un cordon indestructible.

« L'akaï ito est un symbole fort qui porte l'espoir et la persévérance. J'ai une affection particulière pour cette culture. Depuis l'âge de 14 ans, je vis une sorte de longue histoire d'amour avec le Japon », a déclaré Sophie Marceau, actrice appréciée dans l'archipel.

À ses côtés, Teddy Riner, auréolé de ses titres olympiques, a assuré vivre avec le Japon « une sorte d'évidence », liée à son sport originaire du pays. 

Dans un contexte marqué par les conflits, de l'Ukraine à Gaza, et les tensions commerciales, l'hymne à l'amour célébré par le pavillon France détonne.

Le partenariat « d'exception » franco-japonais « prend ici tout son sens, au moment où les relations internationales n'ont pas été aussi troublées depuis extrêmement longtemps », fait valoir Laurent Saint-Martin, ministre délégué au Commerce extérieur, présent à Osaka.

L'Exposition universelle peut être le lieu où défendre « des valeurs d'universalisme, de multilatéralisme, de paix et de vivre-ensemble », ajoute-t-il.

Signe d'une attractivité forte, le pavillon France était dimanche l'un des plus prisés des premiers visiteurs de l'Expo-2025, malgré la météo pluvieuse. 

« Nous adorons la France et sa culture. Nous sommes venus spécialement de Nagoya, à 170 km de distance, avec ma maman », a déclaré Kumiko Asakawa, âgée de 40 ans, à l'AFP.

Jyunma Nishimoto, étudiant de 19 ans, vante plutôt les espaces consacrés au luxe : « Ce qui m'intéresse, ce sont les grandes marques comme Louis Vuitton ou Céline, qui représentent le savoir-faire français, avec cette lumière qui attire le regard. »

Le pavillon France, qui a coûté 58 millions d'euros (dont 42,5 millions ont été financés par l'État), est à vocation provisoire, comme tous les pavillons, et sera démonté à l'issue de l'Exposition.

L'exposition permanente, d'une superficie de 1560 mètres carrés comprend un jardin avec un olivier millénaire transplanté depuis le sud de la France.

Deux autres parrains, le rugbyman Antoine Dupont et l'actrice Léa Seydoux, s'y rendront ultérieurement.