Espagne: élections indécises en Catalogne sous le signe de la Covid

Les électeurs font la queue devant un bureau de vote à L'Hospitalet de Llobregat près de Barcelone lors des élections régionales en Catalogne le 14 février 2021. (Pau Barrena/AFP)
Les électeurs font la queue devant un bureau de vote à L'Hospitalet de Llobregat près de Barcelone lors des élections régionales en Catalogne le 14 février 2021. (Pau Barrena/AFP)
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Publié le Lundi 15 février 2021

Espagne: élections indécises en Catalogne sous le signe de la Covid

  • Les électeurs de Catalogne se prononcent dimanche sur le maintien à la tête de la région des indépendantistes, que le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez espère écarter du pouvoir
  • Ces élections dont la principale inconnue porte sur la participation, qui devrait être en forte baisse en raison de la pandémie, se déroulent un peu plus de trois ans après l'échec d'une tentative de sécession

BARCELONE : En pleine pandémie, les électeurs de Catalogne dans le Nord-Est de l'Espagne se prononcent dimanche sur le maintien à la tête de la région des indépendantistes, que le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez espère écarter du pouvoir plus de trois ans après une tentative de sécession avortée.

Gants, masques, visières de protection, distance et gel hydroalcoolique: les bureaux de vote ont ouvert à 09H00 (08H00 GMT) avec toutes les mesures de précautions sanitaires.

Ils fermeront à 20H00 (19H00 GMT) après une dernière heure réservée au vote des personnes atteintes du Covid-19 ou en quarantaine. Une situation exceptionnelle qui obligera le personnel des bureaux à porter des combinaisons de protection intégrale.

Au-delà des résultats, attendus autour de minuit (23H00 GMT), la principale inconnue porte sur la participation, qui devrait être en forte baisse en raison de la pandémie même si la situation s'est légèrement améliorée ces deniers jours.

"Il est évident que ce n'est pas le meilleur moment pour faire des élections (...) mais on s'expose aussi chaque jour lorsque l'on va travailler en métro", a déclaré à l'AFP Sergi López, Barcelonais de 40 ans.

Le gouvernement régional avait décidé de repousser le scrutin à fin mai mais la justice est intervenue pour rétablir la date initiale.

Les enquêtes d'opinion prévoient que la participation pourrait tomber sous les 60%, alors qu'elle avait été d'environ 80% lors des précédentes élections en 2017.

A 13H00 (12H00 GMT), seuls 22,6% des électeurs avaient voté, le chiffre le plus bas depuis des décennies et 12 points de moins qu'en 2017.

Signe du malaise chez les quelque 5,5 millions d'électeurs inscrits, environ 35.600 personnes sur les 82.000 tirées au sort pour servir d'assesseurs ont demandé à être dispensées de cette obligation. Bien que 23.300 demandes aient été acceptées, le scrutin se déroulait dimanche normalement, selon les autorités.

"J'avais peur de venir mais si tu ne viens pas, tu prends une amende. Au final, je n'avais pas le choix", a confié l'un de ces assesseurs, Xavier Navés, technicien audiovisuel de 45 ans.

Afin de réduire les risques, des bureaux de vote ont été installés dans des espaces ouverts aux alentours du stade du FC Barcelone ou dans une arène de Tarragone.

Bataille à trois

La chute prévisible de la participation accroît l'incertitude du scrutin.

Selon les sondages, trois formations sont dans un mouchoir de poche avec un peu plus de 20% des voix: les deux principaux partis indépendantistes catalans -Ensemble pour la Catalogne (JxC) et Gauche républicaine de Catalogne (ERC)- qui forment l'actuel gouvernement régional, et les socialistes de Pedro Sanchez.

Ces élections se déroulent un peu plus de trois ans après l'échec d'une tentative de sécession marquée par la tenue, le 1er octobre 2017, d'un référendum d'autodétermination interdit par la justice et émaillé de violences policières dont les images avaient fait le tour du monde.

Le chef du gouvernement catalan de l'époque, Carles Puigdemont, est toujours en exil en Belgique et neuf dirigeants indépendantistes ont été condamnés en 2019 à des peines allant de neuf à 13 ans de prison.

Bien décidé à briser la mainmise des indépendantistes sur le pouvoir à Barcelone, M. Sanchez, devenu Premier ministre en 2018, a fait appel à son ancien ministre de la Santé Salvador Illa, figure de proue de la lutte contre le Covid-19 en Espagne, pour conduire les socialistes à la bataille.

Il s'est même personnellement impliqué dans la campagne avec le risque qu'un échec de M. Illa soit aussi perçu comme le sien.

Même s'ils remportent le plus grand nombre de suffrages, les socialistes auront besoin de partenaires pour obtenir la majorité absolue de 68 députés (sur un total de 135) au Parlement local, et devront pour cela faire éclater le bloc indépendantiste.

Ils comptent sur ERC, parti ouvert au dialogue avec Madrid et dont l'appui a même permis au gouvernement minoritaire de M. Sanchez de faire voter son programme.

Mais ERC, JxC et trois autres petites formations se sont engagées par écrit à ne contribuer "en aucun cas" à la formation d'un gouvernement avec M. Illa.

Une victoire des socialistes dimanche pourrait donc s'avérer sans suite, l'hypothèse la plus probable pour les analystes étant le maintien au pouvoir de l'actuelle coalition entre JxC, partisan d'une ligne dure vis-à-vis de Madrid, et ERC.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.