En Espagne, un mouvement indépendantiste catalan qui a perdu de son éclat

Un millier de personnes avaient décidé de bloquer l'avenue. Désormais, ils ne sont plus que quelques dizaines éparpillés sur les huit voies et indifférents aux coups de klaxons et aux insultes des riverains ou des automobilistes (Photo, AFP).
Un millier de personnes avaient décidé de bloquer l'avenue. Désormais, ils ne sont plus que quelques dizaines éparpillés sur les huit voies et indifférents aux coups de klaxons et aux insultes des riverains ou des automobilistes (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 février 2021

En Espagne, un mouvement indépendantiste catalan qui a perdu de son éclat

  • La riche région de 7,8 millions d'habitants est très divisée sur la question de l'indépendance: selon un sondage de décembre, 45,1% des habitants y sont favorables
  • ERC, qui espère devancer JxC dimanche, accuse son rival de ne pas être «réaliste» tandis que JxC juge que la stratégie d'ERC pourrait mener l'indépendantisme dans une «impasse»

BARCELONE: Comme chaque soir depuis des mois, quelques dizaines de séparatistes catalans bloquent une grande avenue de Barcelone. Une mobilisation qui tranche au sein d'un mouvement indépendantiste toujours puissant mais en crise à l'heure d'affronter les élections régionales du 14 février.

«Avant la pandémie, nous étions plus nombreux mais les gens se sont lassés. Il y a une forme de désenchantement politique », regrette Amadeu Palliser, 70 ans.

«Certains hommes politiques parlent de dialogue, de négocier avec Madrid. Mais nous savons qu'on ne peut rien attendre de l'Espagne à part la répression. La seule solution, c'est l'indépendance», ajoute-t-il sur un ton calme mais ferme.

Ces blocages quotidiens de l'avenue Méridienne, l'une des artères les plus importantes de la ville, ont démarré en octobre 2019. 

La Catalogne (nord-est de l'Espagne) était alors secouée par des manifestations parfois violentes contre la condamnation à la prison de neuf dirigeants indépendantistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017.

Un millier de personnes avaient décidé de bloquer l'avenue. Désormais, ils ne sont plus que quelques dizaines éparpillés sur les huit voies et indifférents aux coups de klaxons et aux insultes des riverains ou des automobilistes.

La riche région de 7,8 millions d'habitants est très divisée sur la question de l'indépendance: selon un sondage de décembre, 45,1% des habitants y sont favorables et 49,9% opposés. 

«C'est dingue, les autorités ne laisseraient jamais passer ça pour une autre manifestation. Mais le gouvernement (séparatiste) catalan l'accepte et l'encourage», dénonce Vicente Serrano, un habitant du quartier de 61 ans qui espère que les séparatistes ne remporteront pas de nouveau les élections dimanche.

Divisions

Au pouvoir depuis 2015 en Catalogne, les indépendantistes sont minés par les divisions depuis leur échec de 2017.

Dirigé par Carles Puigdemont, qui a depuis fui en Belgique, le gouvernement régional avait organisé un référendum d'autodétermination, en faute de son interdiction par la justice, suivi par une déclaration unilatérale d'indépendance.

En réponse, Madrid avait destitué le gouvernement régional et suspendu la très large autonomie de la région. Moins de deux mois plus tard, les indépendantistes se maintenaient au pouvoir en remportant les régionales.

Si les tensions avec Madrid ont diminué depuis l'arrivée au pouvoir en Espagne du socialiste Pedro Sanchez en 2018, elles se sont déplacées au sein même du mouvement indépendantiste entre les deux formations alliées au sein de l'exécutif régional. 

Ensemble pour la Catalogne (JxC), le parti de Puigdemont, prône toujours la confrontation avec l'Etat central et affirme qu'il pourrait de nouveau proclamer unilatéralement l'indépendance s'il gagnait le scrutin alors qu'ERC (Gauche Républicaine de Catalogne) plaide pour le dialogue et est devenu un allié clé du gouvernement Sanchez au parlement.

A l'occasion de ces élections régionales à la dimension nationale, «la tension générale a laissé la place à la tension interne au mouvement indépendantiste», explique le politologue Oriol Bartomeus, de l'Université autonome de Barcelone.

Les socialistes en embuscade 

Des tensions se sont accentuées durant la campagne électorale. ERC, qui espère devancer JxC dimanche, accuse son rival de ne pas être «réaliste» tandis que JxC juge que la stratégie d'ERC pourrait mener l'indépendantisme dans une «impasse».

«Le mouvement indépendantiste doit décider où il va, vers ERC ou vers JxC. Ces élections apporteront la réponse», juge Oriol Bartomeus.

Pedro Sanchez a joué les trouble-fête en lançant dans l'arène l'ancien ministre de la Santé, Salvador Illa, qui, selon certains sondages, a des chances d'arriver en tête.

Le visage de la lutte contre la pandémie semble toutefois difficilement en mesure de les exclure du pouvoir alors que les partis séparatistes pourraient de nouveau disposer ensemble de la majorité absolue et ERC être la clé de toute alliance pour former un gouvernement régional.

«ERC a les cartes en main, car il n'y a que deux options: ou un gouvernement de gauche avec ERC» en soutien, «ou un gouvernement indépendantiste avec ERC», explique l'analyste Josep Ramoneda même si ERC a exclu tout accord avec les socialistes.

«Mais dans les deux cas, je crois que la réalité s'imposera et que le mouvement indépendantiste sera ralenti», conclut-il.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.