Un médecin, premier Libanais vacciné contre le Covid à Beyrouth

Le chef de l'unité de soins intensifs de l'hôpital libanais Rafik Hariri luttant contre le coronavirus, Mahmoud Hassoun, reçoit le premier vaccin du vaccin COVID-19 Pfizer / BioNTech dans les locaux de l'hôpital alors que le pays lance sa campagne de vaccination, dans la capitale Beyrouth, en février 14, 2021. (Anwar Amro / AFP)
Le chef de l'unité de soins intensifs de l'hôpital libanais Rafik Hariri luttant contre le coronavirus, Mahmoud Hassoun, reçoit le premier vaccin du vaccin COVID-19 Pfizer / BioNTech dans les locaux de l'hôpital alors que le pays lance sa campagne de vaccination, dans la capitale Beyrouth, en février 14, 2021. (Anwar Amro / AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 14 février 2021

Un médecin, premier Libanais vacciné contre le Covid à Beyrouth

  • Les premières doses du vaccin Pfizer/BioNTech (28 000) sont arrivées samedi au Liban, pays rongé par la corruption où les dirigeants sont régulièrement fustigés pour une gestion désastreuse des affaires publiques et accusés d'indifférence et d'inaction
  • Mahmoud Hassoun, le chef de l'unité des soins intensifs à l'hôpital Rafic Hariri, principal établissement public mobilisé dans la lutte contre le coronavirus, s'est vu administrer le vaccin Pfizer/BioNTech

BEYROUTH, Liban :

Le Liban, miné par de multiples crises, a donné dimanche le coup d'envoi de sa campagne de vaccination anti-Covid, débutant avec le personnel médical et les personnes âgées de plus de 75 ans.

Couvertes par un financement inédit de la Banque mondiale, seules 28.500 doses du vaccin Pfizer/BioNTech, les premières, sont arrivées samedi dans ce pays de quelque six millions d'habitants.

Les vaccinations ont débuté dans trois hôpitaux de Beyrouth, notamment celui de Rafic Hariri, principal établissement public mobilisé contre la pandémie qui a  aggravé les difficultés des Libanais dont la moitié  vit désormais dans la pauvreté.

"Nous espérons que ce sera le début de la fin de cette épidémie dans le pays", a déclaré Mahmoud Hassoun, chef de l'unité des soins intensifs, le premier à recevoir le vaccin anti-Covid.

Masque sur le visage, en uniforme ou tenue décontractée, médecins et infirmiers ont attendu leur tour à l'hôpital de l'Université américaine de Beyrouth pour se faire piquer au bras.

Parmi eux Dana Chatila, étudiante en 4e année de médecine, qui travaille aux urgences. "Finalement, il y a une lueur d'espoir (...) Cela prendra du temps évidemment, mais l'obscurité se dissipe", confie-t-elle.

Dans un pays affligé par des crises, économique, sociale et politique et rongé par la corruption, la classe politique est régulièrement fustigée pour une gestion désastreuse des affaires publiques.

Pour "garantir un accès équitable, élargi et rapide" à tous, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a indiqué qu'elle superviserait "de manière indépendante" le stockage et la distribution des vaccins tout au long de l'année.

Covax

Présent à l'hôpital Rafic Hariri, le Premier ministre démissionnaire Hassan Diab a remercié le personnel médical pour ses "sacrifices".

Les vaccinations se poursuivront lundi et auront lieu également dans plus de 10 autres hôpitaux, selon le ministère de la Santé.

Pendant la première phase de la campagne, le personnel médical et les personnes âgées de plus de 75 ans devront être vaccinés.

Le pays, qui accueille plus d'un million de réfugiés syriens et palestiniens, attend deux millions de doses de vaccins Pfizer/BioNTech, qui seront livrées progressivement.

Il entend obtenir au total quelque six millions de doses, notamment 2,7 millions dans le cadre de la plateforme internationale Covax lancée pour aider les pays les plus défavorisés.

"Le vaccin parviendra à tous les citoyens libanais dans tout le pays" ainsi qu'aux réfugiés, a affirmé samedi le ministre de la Santé Hamad Hassan.

Selon les derniers chiffres officiels, le Liban a enregistré à ce jour 336.992 cas dont 3.961 morts.

La flambée de cas en janvier était largement due à l'assouplissement des restrictions pendant les fêtes de fin d'année, mais aussi à la propagation de variants plus contagieux.

En soins intensifs, le taux d'occupation est de 89.39% à travers le pays, selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé.

Marchandages

Un confinement strict reste en vigueur depuis la mi-janvier, avec un couvre-feu permanent. Une levée prudente et progressive des restrictions a été initiée le 8 février.

Vendredi, la Banque mondiale a rappelé que le système de santé était "soumis à de fortes pressions en raison de la pandémie, une crise macroéconomique profonde et prolongée, et enfin (les répercussions) de l'explosion dévastatrice au port de Beyrouth", le 4 août dernier.

Ce drame imputé à la négligence des autorités a été déclenché par un incendie dans un entrepôt abritant des tonnes de nitrate d'ammonium, dont le stockage pendant des années et sans mesures de précaution est au centre de l'enquête locale.L’explosion avait fait plus de 200 morts et des milliers de blessés qui ont afflué vers les hôpitaux, déjà pris par les malades infectés par le virus. Certains hôpitaux ont été endommagés voire rendus hors-service par la déflagration.

Celle-ci a entraîné la démission du gouvernement Diab qui continue néanmoins à gérer les affaires courantes. Malgré le besoin urgent de réformes pour obtenir des aides internationales, les politiques restent pris dans des marchandages interminables sur la formation du nouveau gouvernement.

La classe politique est accusée d'être coupée des réalités du pays. En octobre 2019, la colère contre les dirigeants accusés de corruption et d'incompétence a entraîné un mouvement de contestation inédit.

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Short Url
  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

Short Url
  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".