LONDRES, CHICAGO: Trois dirigeants houthis resteront soumis aux sanctions américaines, a déclaré vendredi le secrétaire d’État Antony Blinken, alors que l’administration Biden s’employait à condamner les «actions répréhensibles» de cette milice terroriste au Yémen, et menaçait de «maintenir la pression» sur ses dirigeants.
«Les dirigeants d’Ansarallah Abdel Malik al-Houthi, Abd al-Khaliq Badr al-Din al-Houthi et Abdallah Yahya al-Hakim restent soumis aux sanctions en application du décret présidentiel 13611 lié à des actions qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité du Yémen», a déclaré Blinken, faisant référence à la milice houthie sous son nom officiel.
Dans un communiqué, Blinken a ajouté que les États-Unis «surveilleraient de près» les activités des Houthis et «recherchaient activement» de nouvelles sanctions ciblées, visant en particulier les responsables des attaques contre la navigation commerciale en mer Rouge et des frappes de missiles contre l’Arabie saoudite.
Les États-Unis «observent avec lucidité les agissements nuisibles et les agressions d’Ansarallah, notamment la prise de contrôle de vastes zones du Yémen par la force, l’attaque contre des partenaires des États-Unis dans le Golfe, l’enlèvement et la torture de ressortissants américains et d’un grand nombre de nos alliés, le détournement de l’aide humanitaire, la répression brutale des Yéménites dans les zones qu’ils contrôlent» ainsi que l’attaque contre le gouvernement yéménite à Aden à la fin de l’année dernière, a expliqué le secrétaire d’État.
«La désignation américaine des Houthis comme groupe terroriste prendra fin mardi dans l’espoir de soutenir les efforts humanitaires», a conclu Antony Blinken.
Aucun changement
Par ailleurs, les efforts des États-Unis pour mettre fin à la guerre au Yémen n'ont pas entraîné un changement d'attitude des Houthis, avait déclaré préalablement le porte-parole du département d'État, Ned Price.
Le 5 février, Blinken avait informé le Congrès de son intention de retirer les Houthis de la liste des groupes considérés comme terroristes par les États-Unis, annulant une décision prise par Donald Trump au cours des derniers jours de son mandat. Ned Price a toutefois réaffirmé que les sanctions contre les principaux dirigeants des Houthis seraient maintenues.
«Nous continuerons à maintenir la pression sur les Houthis. Si les dirigeants houthis croient que l'annulation de la classification terroriste suppose que nous allons relâcher la pression sur eux, ils se trompent lourdement», a-t-il affirmé. «Nous maintiendrons la classification concernant les dirigeants houthis Abdel Malik al-Houthi, Abd al-Khaliq Badr al-Din al-Houthi et Abdallah Yahya al-Hakim. Ils resteront tous sanctionnés par l'ONU et par les États-Unis, pour la perpétration d’actes menaçant la paix, la sécurité ou la stabilité du Yémen.»
Ned Price a déclaré que l'administration Biden continuait de soutenir l'Arabie saoudite. Il a condamné la récente attaque des Houthis contre l'aéroport d'Abha et mis en garde contre toute attaque visant des sites américains.
«Lorsque le secrétaire d’État a communiqué au Congrès son intention de supprimer la désignation d'Ansar Allah comme mouvement terroriste, nous avons clairement indiqué que cela n'avait rien à voir avec notre vision des Houthis et leur conduite répréhensible», a déclaré Price. «Nous avons dénoncé fermement et sans équivoque leurs attaques contre notre partenaire saoudien, leur enlèvement de citoyens américains ainsi que leur mauvaise influence dans toute la région.»
Ned Price a affirmé que l'intention de l'administration américaine d’annuler la «désignation générale» d’organisation terroriste était fondée sur «des considérations humanitaires ». «Nous ne voulons pas prendre de mesures qui aggraveraient le sort de millions de Yéménites vivant sous le contrôle des Houthis. Notre objectif est de soutenir le processus diplomatique et de le faire avancer sous les auspices de l'envoyé spécial de l'ONU, Martin Griffiths», a-t-il souligné.
«Notre objectif est d'aider nos partenaires saoudiens à se défendre. Nous avons l'intention de prendre des mesures avisées pour soulager, ou du moins ne pas aggraver, les souffrances des civils yéménites qui vivent sous le contrôle des Houthis», a-t-il conclu.