PARIS : Emmanuel Macron suivra le sommet du G5 Sahel de N'Djamena en visioconférence en raison de la crise sanitaire, a annoncé jeudi la présidence française, précisant que Washington participerait aussi, sous forme d'un message vidéo de son secrétaire d'Etat.
Le chef de l'Etat français «ne sortira pas du territoire français» et «participera à distance» au sommet des 15 et 16 février, a indiqué la présidence. Cette décision a été prise «uniquement au regard du contexte sanitaire», a-t-elle ajouté, en précisant qu'aucun ministre français ne serait présent à N'Djamena.
Emmanuel Macron participera donc en visioconférence à la réunion prévue lundi après-midi avec ses homologues des cinq pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), qu'il a tous reçus en tête en tête ces dernières semaines à Paris.
Mardi matin, il suivra également la réunion avec les partenaires de la Coalition pour le Sahel, qui réunit tous les pays apportant une aide à la lutte contre les groupes jihadistes.
A cette occasion, le nouveau secrétaire d'Etat américain Antony Blinken interviendra avec un message vidéo, «un signal important» pour Paris, selon l'Elysée. L'administration Trump avait en effet laissé entendre une volonté de se désengager de la région, mais les premiers contacts avec la nouvelle équipe ont été plus positifs ces dernières semaines.
L'objet du sommet est d'«amplifier la dynamique» du sommet de Pau (sud de la France) de janvier 2020, qui a permis «un clair renversement du rapport de forces» avec les groupes armés jihadistes, en particulier «dans la région des trois frontières» (Mali, Niger et Burkina Faso), a indiqué la présidence.
Il s'agira aussi de «compléter cette dynamique militaire par un sursaut symétrique dans les volets civils», notamment en visant «le retour de l'Etat» dans les régions les plus troublées et en relançant les accords d'Alger de 2015, «seul cadre politique pertinent du règlement de la crise malienne», a-t-on ajouté de même source.
L'Elysée a par ailleurs confirmé «une réflexion en cours» sur un «ajustement» de la force française Barkhane, comme l'avait annoncé en janvier Emmanuel Macron. Mais cette question est actuellement «discutée avec les partenaires sahéliens de la coalition», a précisé un conseiller. «Les modalités seront décidées au cours des prochaines semaines et prochains mois».
La France, qui mobilise 5 100 militaires pour Barkhane, souhaite notamment un engagement croissant de ses alliés européens et un relais politique plus efficace des Etats africains sur le terrain.