DJEDDAH : Le lancement, mercredi dernier, du projet d'île de luxe en forme de dauphin, Coral Bloom, ne représente qu'une partie des projets qui se développent très vite le long de la côte saoudienne de la mer Rouge. Le principal développeur de ce projet est sur le point de finaliser 3,7 milliards de dollars (soit 3,05 milliards d’euros) d'investissement de banques locales, et les ventes devant débuter sur plan au deuxième trimestre de cette année.
Dans une interview exclusive pour Arab News, John Pagano, PDG de The Red Sea Development Co. (TRSDC), confirme que les ventes sur plan d'unités immobilières commenceront au deuxième trimestre, mais dans une capacité limitée à environ 300 ou 400 unités. Il explique par ailleurs que la majorité des unités vendues à l’occasion de la première phase seront placées dans le pool de locations destinées aux invités.
TRSDC est détenue à 100% par le Fonds d’investissement public saoudien (FIP) et son objectif principal est le projet de la mer Rouge annoncé par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, en juillet 2017.
Les travaux sur le site du projet sont bien avancés et le développeur a indiqué l'année dernière qu'il avait attribué environ 4 milliards de dollars (soit 3,29 milliards d’euros) à des projets de construction en 2020.
John Pagano confirme que les quatre premiers hôtels ainsi qu’un aéroport international ouvriront d'ici à la fin de l'année prochaine.
Douze autres hôtels devraient ouvrir avant 2023 et, une fois achevé, en 2030, le projet comprendra 50 hôtels qui proposeront jusqu'à 8 000 chambres et 1 300 propriétés résidentielles réparties sur 22 îles ainsi que sur 6 sites à l'intérieur des terres.
Mercredi dernier, le prince héritier a lancé le développement de Coral Bloom dans le cadre du projet de la mer Rouge.
Conçu par le cabinet d'architecture britannique de renommée mondiale Foster + Partners et situé sur l'île principale du projet, il constituera le quatrième plus grand récif corallien du monde.
À propos de la conception de Coral Bloom et de l’ensemble du projet de la mer Rouge, Pagano précise que l'accent a été mis sur la préservation de l'environnement unique de ce site.
Avec seulement 22 îles sélectionnées pour le développement du projet – sur plus de 90 –, le PDG montre combien il est important de préserver la nature. L'équipe de construction «travaillera autour de la biodiversité unique de la zone afin de l’améliorer».
Au mois de janvier, Pagano a également été nommé PDG d'Amaala, un projet de tourisme de luxe de 4 000 km² situé à peu près à mi-chemin entre le gigantesque développement de Neom, au Nord, et la ville portuaire de Djeddah, plus au Sud.
Le projet de la mer Rouge et Amaala sont soutenus par le FIP, et Pagano indique que sur les 3,9 milliards de dollars déjà fournis par le fonds souverain destiné au développement des deux projets, 1 milliard de dollars, soit 820 millions d’euros, ont été dépensés jusqu'à présent.
Il confirme que 3,7 milliards de dollars (3,05 milliards d’euros) supplémentaires seront fournis par les banques saoudiennes locales et que l’affaire sera conclue prochainement, portant le capital total des deux projets à 7,8 milliards de dollars (6,43 milliards d’euros).
Bien que les projets aient reçu le soutien de développeurs et de bailleurs locaux, Pagano précise qu’il souhaite exploiter le marché international de l'investissement, mais qu'il est conscient que beaucoup exigeront de voir une esquisse du projet avant de signer.
«Les investisseurs font face à des choix, et ils appliqueront des primes de risque différentes en fonction de leur perception du risque», explique-t-il, ajoutant que s'il s'agit actuellement d'un «marché non testé et non prouvé». Il se dit confiant: lorsque les investisseurs internationaux seront en mesure de voir le projet de la mer Rouge ainsi que les plans du gouvernement pour la région, ils se joindront à eux.
«Nous créons un environnement propice pour que les gens viennent investir avec nous. Mon objectif est de livrer la première phase du projet de la mer Rouge, de livrer les premières phases d'Amaala et de montrer au monde ce que l'Arabie saoudite a à offrir», affirme-t-il encore.
«Plus nous approchons de cette étape, plus ils pourront constater les réalisations. Je pense que cela ouvrira grand les portes aux investissements.»
Alors que les ventes sur plan devraient être lancées au deuxième trimestre, Pagano souligne que de grandes opportunités seront proposées aux premiers investisseurs qui devraient gagner davantage d'argent à long terme.»
Au total, les deux projets offriront 11 000 chambres d'hôtel: 8 000 au Red Sea Project et 3 000 à Amaala. Toutefois, Pagano ne cible pas plus d'un million de visiteurs par an.
«Nous ne recherchons pas le tourisme de masse… Nous allons limiter le nombre de visiteurs. Pourquoi? Parce que nous voulons protéger l'environnement », explique-t-il, ajoutant que l'emplacement constitue le plus grand atout de l'entreprise. «Il s'inscrit dans notre bilan de la même manière que notre capital.»
Un fait illustre l’excellence environnementale de TRSDC: il a déjà validé la première étape de la certification platine dans le cadre de la certification du prix de l'industrie Leadership in Energy and Environmental Design (Leed for Cities), un système de standardisation de bâtiments à haute qualité environnementale.
L'entreprise travaille également avec l’US Green Building Council – une organisation privée qui promeut la durabilité dans la conception, la construction et l’exploitation des bâtiments – pour garantir que l'environnement naturel soit protégé et amélioré, pendant la période de construction et au-delà.
«Nous voulons montrer l'exemple au monde, pas juste prononcer des discours. On peut concevoir le développement différemment: ne pas prendre son capital naturel pour acquis», conclut Pagano.