PARIS : L’Élysée annonce la mise en œuvre par le président Français Emmanuel Macron des engagements qu’il a pris à Beyrouth par la tenue aujourd’hui d’une visio-conférence pour Beyrouth et pour le soutien à la population libanaise avec les partenaires internationaux prêts à s’engager avec la France. Il s’agit d’une visio-conférence organisée à l’invitation du secrétaire général des Nations-unies Antonio Gutteres et du Président Macron. Le président Trump a déjà annoncé qu’il y participerait, de même que le roi de Jordanie, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le Premier ministre britannique Boris Johnson, les dirigeants des Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, la Chine, la Russie ainsi que les partenaires européens, le président du conseil européen M. Charles Michel et d’autres, l’Élysée ayant communiqué la liste des participants au fur et à mesure de leur confirmation.
Selon l’Élysée, l’objectif de la conférence de cet après-midi sera de pourvoir aux besoins d’urgence au Liban à des conditions qui permettent que l’aide et les moyens de déblaiement et de reconstruction immédiate aillent directement à la population libanaise. Ces moyens sont répartis en quatre catégories : d’abord les biens médicaux, médicaments, soins, expertise, moyens de déblaiement et de reconstruction d’un certain nombre d’infrastructures, notamment les écoles et les hôpitaux, et aussi l’aide alimentaire qui est un sujet crucial au Liban très dépendant des importations et dont l’explosion a détruit le silo. C’est un évènement qui témoignera de la mobilisation internationale pour le Liban, posant les bases de ce qui viendra ensuite, avant le retour du président de la république le 1er septembre, jour anniversaire de la proclamation du Grand Liban par le général Gouraud, il y a cent ans, et qui permettra d’entrer dans une phase plus politique qui justifiera des démarches de la France et de pays partenaires auprès d’acteurs régionaux et internationaux mais aussi d’ acteurs libanais, de manière à pousser vers un gouvernement capable d’accepter les termes du contrat que le président propose et qui sont bien connus depuis la conférence Cèdre en 2017 qui consiste, pour le gouvernement libanais, à s’engager immédiatement sur un certain nombre de réformes essentielles comme l’électricité, la collecte des taxes dans les ports et aéroports, ce qui permettra d’assurer des revenus pour l’État dans des conditions de clarté et de bonne gouvernance, et permettra à la communauté internationale de s’engager en soutien du Liban pour traiter les causes de la crise économique et permettre aux partenaires internationaux de modérer le coût de l’ajustement .
C’est une des raisons pour laquelle le président a proposé à Beyrouth que la banque de France puisse expertiser la situation de telle manière que soient mis en place tous les moyens d’une objectivation des besoins et pour que la France puisse définir les termes du contrat. Les manifestations importantes qui ont lieu actuellement au Liban, selon l’Élysée, témoignent de l’exaspération et de la détresse qu’il y a dans le pays et de la demande populaire que les choses changent. La visite de Macron a permis de cristalliser ces aspirations au changement et de faire correspondre pression et offre internationale de telle manière que dans un contexte difficile il puisse y avoir des moyens possibles pour le rétablissement de la situation au Liban. C’est une démarche de confiance, selon l’Élysée, en l’avenir du Liban, que la France et son président engagent.
La Banque mondiale, l’Union européenne et les Nations-unies organiseront les aides directes sur le terrain, la Croix-Rouge aussi, ainsi que l’armée libanaise.
Le Liban est en train de sombrer et beaucoup de Libanais pensent qu’ils ont touché le fond ; ils le disent et c’est le moment de remonter à la surface, et la France est là pour aider aux conditions de l’aide d’urgence et de réformes profondes. Le président a voulu en se rendant au Liban faire passer un message de confiance en l’avenir du Liban. Ce qui permet de croire que c’est possible, c’est la revendication du peuple libanais qui est courageux et pratique. Les Libanais, selon l’Élysée, ont les vertus de l’engagement sans attendre ni le soutien de leur gouvernement ni de la communauté internationale. Le président a vu cela, rue Gemmayzé. Macron s’est entretenu avec le président Trump, lui disant que la politique de désertion américaine du terrain au motif de la présence sur le terrain de l’Iran et du Hezbollah, faisait au contraire le jeu de ces derniers, et que donc il y avait un besoin de réinvestir au Liban pour la cause de la souveraineté et pour un Liban fonctionnel, capable de sortir de la crise.
Selon l’Élysée, il y a suffisamment d’éléments objectifs pour les experts français sur place pour dire que cette explosion du hangar est accidentelle. Le président Macron a parlé d’une enquête internationale qui permettra de mettre toute la lumière sur l’accident.
L’Élysée explique que le président Macron n’a pas vu le représentant du Hezbollah en aparté, mais autour de la table avec tous les autres chefs de partis. Il a tenu à son représentant des propos d’exigence, comme aux autres chefs de partis. C’est la première fois que le président rencontre un membre du Hezbollah pour des raisons d’équilibre des forces et dans le cadre d’un appel à l’engagement.
Sur le gouvernement d’union nationale, Macron, selon l’Élysée, a vu une immense colère populaire et il souhaite donc qu’il y ait un gouvernement capable de s’engager sur les termes d’un contrat clair, celui des réformes nécessaires à la restauration du Liban et de l’acheminement de l’aide dans ce pays, et que ce gouvernement puisse inclure l’ensemble des voix qui se font entendre au Liban ainsi que la voix du peuple, la voix qui porte le changement.
Voici la liste des participants à la visioconférence pour le Liban dont la présence a été confirmée, y compris le président libanais Michel Aoun :
- M. Emmanuel Macron, Président de la République
- Mme Amina Mohammed, Vice-Secrétaire Générale des Nations Unies
- M. Mark Lowcock, Secrétaire Général adjoint des Nations Unies et coordinateur de l’aide humanitaire d’urgence
- M. Donald Trump, Président des Etats-Unis d’Amérique
- M. Abdelfattah Sissi, Président de la République d’Egypte
- Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani, Emir de l’Etat du Qatar
- Le roi Abdullah II de Jordanie
- M. Nikos Anastasiadis, Président de la République de Chypre
- Mme Mette Frederiksen, Première ministre du Danemark
- M. Kyriakos Mitsotakis, Premier ministre de Grèce
- M. Giuseppe Conte, Président du Conseil des ministres d’Italie
- M. Pedro Sanchez, Président du gouvernement d’Espagne
- M. Kjell Stefan Lofven, Premier ministre de Suède
- M. Sabah Al-Khaled Al-Hamad Al-Sabah, Premier ministre du Koweit
- M. Mustafa Al-Kadhimi, Premier ministre d’Irak
- M. Charles Michel, Président du Conseil européen
- M. Heiko Maas, Ministre des Affaires étrangères de la République fédérale d’Allemagne
- M. Faisal bin Farhan, Ministre des Affaires étrangères d’Arabie Saoudite
- Mme Ine Eriksen Søreide, Ministre des Affaires étrangères de Norvège
- Mme Karina Gould, Ministre du Développement international du Canada
- Mme Sigrid Kaag, Ministre du commerce extérieur et de la coopération pour le développement des Pays-Bas
- M. Peter Maurer, Président du Comité international de la Croix rouge
- Mme Katalina Georgieva, Directrice générale du Fonds monétaire international
- M. Werner Hoyer, Président de la Banque européenne d’investissement
- M. Axel Van Trotsenburg, Directeur général des opérations de la Banque Mondiale
- Mme Anne-Marie Trevelyan, Secrétaire d’Etat au Développement international du Royaume-Uni
- M. Norihiro Nakayami, Vice-ministre des Affaires étrangères du Japon
- M. Jun Zhai, Haut diplomate, envoyé spécial pour les affaires liées au Moyen-Orient de la République populaire de Chine