Virus : masque obligatoire dans certaines zones à Paris, ruée sur les plages d'Europe

Les personnes portant des masques près de la Tour Eiffel à Paris. (AFP)
Les personnes portant des masques près de la Tour Eiffel à Paris. (AFP)
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Publié le Dimanche 09 août 2020

Virus : masque obligatoire dans certaines zones à Paris, ruée sur les plages d'Europe

  • Les Européens qui vivent actuellement un épisode caniculaire se sont rués samedi sur les plages, où le mépris des gestes barrières a inquiété les autorités
  • Avec plus de 216.000 morts, l’Amérique latine et les Caraïbes sont devenues la région du globe la plus endeuillée par le nouveau coronavirus, passant devant l'Europe (212.950)

Le port du masque en extérieur sera obligatoire dès lundi dans certaines zones très fréquentées de Paris, au moment où l'épidémie de Covid-19 continue sa progression en France et dans le monde.

"Tous les indicateurs montrent que le virus circule à nouveau plus activement dans la région" parisienne, ont averti samedi les autorités locales.

Sur l'ensemble du territoire français, 2.288 personnes ont été diagnostiquées positives au nouveau coronavirus en 24 heures, d'après un bilan diffusé vendredi par la Direction générale de la Santé (DGS).

La pandémie a fait au moins 722.000 morts dans le monde, contaminant plus de 19 millions de personnes depuis que le bureau de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre, selon un comptage réalisé samedi par l'AFP à partir de sources officielles.

Depuis la fin du mois de juillet, le port du masque - déjà quasi-généralisé dans les lieux publics clos - gagne progressivement les espaces en plein air à travers la planète, pour tenter d'enrayer un rebond de l'épidémie. 

Dès le 25 juillet, la Belgique - l'un des pays qui comptent le plus grand nombre de morts du Covid-19 par rapport à sa population - l'a imposé dans "tout endroit à forte fréquentation" : marchés, brocantes, rues commerçantes. La région de Madrid en Espagne, la Roumanie ont pris des mesures semblables quelques jours plus tard.

- Épisode caniculaire -

Les Européens qui vivent actuellement un épisode caniculaire se sont rués samedi sur les plages, où le mépris des gestes barrières a inquiété les autorités.

Au Royaume-Uni, une partie la population a pris la direction des bords de mer.

Des hordes d'Allemands en quête de fraîcheur se sont eux aussi rendus sur les côtes. Mais les autorités locales ont averti que certaines plages du nord de l'Allemagne ainsi que de plusieurs lacs devraient fermer en raison de l'impossibilité de respecter une distance de sécurité d'un mètre et demi entre les personnes.

En Belgique, plusieurs personnes ont été interpellées samedi au cours d'une émeute provoquée par un ordre d'évacuation d'une plage dans la station balnéaire de Blankenberge.

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Plusieurs pays européens qui constatent une augmentation du nombre des cas de nouveau coronavirus ont par ailleurs réintroduit des mesures de confinement comme l'Irlande, où les habitants de trois comtés, soit environ 368.000 personnes, ont été reconfinés vendredi à partir de minuit.

Au Danemark, le géant danois de la viande Danish Crown a annoncé samedi avoir mis à l'arrêt un gros abattoir, du fait d'un important foyer qui approche les 150 cas de Covid-19 parmi les employés de ce site.

- 10.000 morts au Chili -

Avec plus de 216.000 morts, l’Amérique latine et les Caraïbes sont devenues la région du globe la plus endeuillée par le nouveau coronavirus, passant devant l'Europe (212.950).

Ces sept derniers jours, pratiquement un décès sur deux dans le monde (44%) est intervenu en Amérique latine. 

Cette région est également celle qui compte le plus de cas de contamination (plus de 5,4 millions), essentiellement au Brésil qui frôlait vendredi les 100.000 morts avec 2,9 millions de cas, tandis qu'au Chili, le cap des 10.000 décès a été franchi samedi.

Au Pérou, le gouvernement a décidé vendredi de suspendre les rencontres de football professionnel, à l'issue du premier match de reprise du tournoi de première division, disputé après cinq mois d'interruption.

Et ce après que plusieurs joueurs de différentes équipes ont été testés positifs.

Le football a en revanche repris ses droits en Afrique du Sud, le pays africain le plus touché par le Covid-19, avec 545.476 cas dont 9.909 décès, selon le dernier bilan officiel.

Le Bloemfontein Celtic s'est ainsi imposé samedi face à Baroka, dans l'Orlando Stadium de Soweto entièrement vide. Il affrontera en finale le 8 septembre les Mamelodi Sundowns, vainqueurs des Budvests Wits (3-2) plus tard dans la soirée.

- Forte poussée en Inde -

Le Turkménistan a donné l'autorisation à l'OMS de prélever et d'analyser indépendamment des échantillons. 

Cette organisation avait exprimé son "inquiétude" face à l'augmentation du nombre des cas de pneumonie dans ce pays. 

Depuis le début de la pandémie, le Turkménistan n'a de cesse de qualifier de "fausses" les informations faisant état de l'apparition du coronavirus sur son territoire.

En Inde, où les deux millions de cas ont été dépassés vendredi, des dizaines de milliers de travailleuses du secteur de la santé, officiellement considérées comme bénévoles par le gouvernement, se sont mises en grève pour demander un meilleur salaire et plus de protection.

- "Vols pour nulle part" -

Les pays européens continuent d'ordonner des mesures de restrictions aux voyages, comme l'Allemagne qui impose à partir de samedi un test de Covid-19 à tout voyageur de retour d'une région à risque. Elle a en outre placé la Bulgarie et la Roumanie sur sa liste des pays à haut risque.

Au Royaume-Uni, une quarantaine est imposée à partir de samedi aux visiteurs en provenance de Belgique, d'Andorre ou des Bahamas.

Manifestant en Allemagne.

En Norvège, les 158 passagers d'un vol entre Nice (sud-est de la France) et Oslo vont devoir observer une quarantaine de dix jours, leur avion s'étant posé à la minute même où la Norvège faisait basculer la France dans la "zone rouge", ont annoncé samedi les autorités norvégiennes. La Norvège avait annoncé jeudi qu'elle remettait dans cette catégorie, outre la France, la Suisse, Monaco et la République Tchèque.

En réponse à toutes ces restrictions qui ont provoqué l'effondrement du trafic aérien, des compagnies taïwanaises proposent des vols panoramiques, et même des "vols pour nulle part" : les gens suivent la procédure d'embarquement, puis montent dans un avion... qui ne décolle pas.

 


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

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  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
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  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.


Au Salon de l'agriculture, Macron attendu au tournant

Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
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  • Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier
  • Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon

PARIS: Visites politiques encadrées et les vaches seront bien gardées? Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier.

Pas d'incitation à chahuter cette année, mais des appels au calme ambivalents de la part des principaux syndicats agricoles, qui doivent être reçus l'un après l'autre en début de matinée avant la traditionnelle coupe de ruban et la déambulation présidentielle.

Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon, qui ouvre ses portes au public à 09H00. En 2024, des milliers de personnes avaient été bloquées à l'extérieur pendant plusieurs heures en raison de heurts entre manifestants et CRS en marge de la venue d'Emmanuel Macron, entre huées, insultes, bousculades et violences.

Sécurité renforcée, commissariat mobile, chartes pour encadrer les visites politiques... Les organisateurs sont sur les dents pour ne pas voir se répéter le scénario catastrophe de l'an dernier.

L'entourage d'Emmanuel Macron lui a conseillé d'éviter une visite marathon, à l'image des 13 heures de déambulation de 2024 parmi les plus de 1.400 exposants et 4.000 animaux accueillis chaque année.

"Le président sera très probablement pris à parti", a averti Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat historique, qui l'attend sur les dossiers internationaux.

Cet automne, c'est l'opposition à l'accord de libre-échange UE-Mercosur qui a servi de cri de ralliement pour relancer les manifestations d'agriculteurs, qui dénoncent aussi les taxes douanières chinoises et craignent des mesures similaires de la nouvelle administration américaine.

"Je souhaite qu'il en parle à Donald Trump (...): arrêter les importations massives qui ne respectent pas nos normes, lever les contraintes qui nous empêchent d'être compétitifs", renchérit Pierrick Horel des Jeunes Agriculteurs, alliés de la FNSEA.

Pour Patrick Legras, porte-parole de la Coordination rurale, forte de sa percée aux élections professionnelles de janvier, "ça va être tendu". Selon lui, Emmanuel Macron va aussi avoir du mal à "expliquer qu'on négocie encore un accord pour importer du sucre ou du poulet d'Ukraine" — l'accord d'association UE-Ukraine, en cours de révision — évoquant des produits érigés en symboles d'une "concurrence déloyale".

Coutumière des actions coup de poing, la Coordination rurale a toutefois passé à ses sympathisants un message d'apaisement, dans l'espoir qu'Emmanuel Macron "aura vraiment quelque chose" à leur dire, selon sa président Véronique Le Floc'h.

- "Où sont les promesses?" -

Plus d'un an après la mobilisation qui avait bloqué routes et autoroutes, l'heure est au bilan des mesures obtenues par les agriculteurs qui réclament un revenu "décent", plus de considération et moins d'injonctions.

Pour le gouvernement, ses engagements ont été "honorés": "500 millions d'euros d'allégement de charges fiscales prévus dans le budget", "soutien à la trésorerie pour les agriculteurs en difficulté", "indemnisations à hauteur de 75 millions d'euros aux propriétaires du cheptel touché par les épizooties" ou encore "la mise en place du contrôle administratif unique en octobre dernier".

Surtout, deux jours avant le Salon, le Parlement a adopté la loi d'orientation agricole, attendue depuis trois ans par la profession. Ce texte érige l'agriculture au rang "d'intérêt général majeur", facilite les installations, la construction de bâtiments d'élevage et le stockage de l'eau, tout en dépénalisant certaines infractions environnementales.

"Un an après, où sont passés les prix plancher et ses promesses? Au Salon 2024, nous demandions des prix minimum garantis pour les producteurs: non seulement on n'a pas du tout avancé, mais la situation est pire aujourd'hui", s'indigne Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, troisième syndicat.

Elle estime que les demandes de l'alliance FNSEA-JA et de la CR ont été privilégiées, au détriment d'une "réelle transition agroécologique". Un argument repris par la gauche à propos de la loi d'orientation agricole.

Les personnalités politiques de tous bords devraient se succéder auprès de la vache limousine Oupette, égérie de l'édition 2025. Le Premier ministre François Bayrou est attendu lundi.

Malgré la volonté des organisateurs de limiter les visites à une journée pour chaque parti, Jordan Bardella (RN) a prévu de s'y rendre dimanche et lundi avec une délégation, comme en 2024, où les demandes de "selfies" avec le chef du parti d'extrême droite avaient contrasté avec la visite présidentielle.

En novembre, à la veille de nouvelles mobilisations paysannes, il s'était affiché dans le Lot-et-Garonne avec des cadres de la Coordination rurale, qui faisait campagne de son côté pour "dégager la FNSEA" des chambres d'agriculture.