PARIS : Le parquet de Paris a confirmé mardi avoir requis un procès pour l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron à l'Élysée, Alexandre Benalla, dans l'affaire des violences du 1er mai 2018 dans la capitale, scandale qui a empoisonné le gouvernement pendant plusieurs mois.
Chargé de mission à l'Elysée, il avait été identifié sur une vidéo en train de participer ce jour-là à l'interpellation violente d'un manifestant.
L'affaire, révélée par le quotidien Le Monde, avait plongé la majorité dans une tourmente politique, au fil des révélations et des rebondissements. Alexandre Benalla, chargé de la sécurité du candidat Macron durant la campagne de 2017, était considéré comme faisant partie du premier cercle du chef de l'Etat et s'occupait notamment de ses déplacements.
Dans son réquisitoire définitif du 2 février, le parquet demande un procès en correctionnelle pour quatre personnes dont M. Benalla, âgé aujourd'hui de 29 ans, pour plusieurs infractions, notamment «violences volontaires», «immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique» ou encore «port d'arme» non-autorisé, a appris l'AFP de source proche du dossier, ce qu'a confirmé le parquet.
La décision finale sur un procès revient aux juges d'instruction chargés de ces investigations.
Le parquet demande également un procès pour ces mêmes infractions pour son acolyte Vincent Crase, ex-salarié de la République en marche, le mouvement politique d'Emmanuel Macron.
Les deux sont accusés d'avoir molesté des manifestants sur la place de la Contrescarpe dans le centre de Paris, ainsi qu'au Jardin des plantes en marge du défilé du 1er mai.
MM. Benalla et Crase contestent les violences, estimant avoir aidé les forces de l'ordre à interpeller des manifestants qui leur jetaient des projectiles.
Cinq manifestants se sont portés parties civiles dans ce dossier, dont un couple interpellé place de la Contrescarpe par MM. Benalla et Crase.
Le couple de manifestants a été condamné en février 2019 à 500 euros d'amende pour des jets de projectiles sur les policiers le jour des faits.
Outre ce dossier emblématique, Alexandre Benalla est visé par quatre autres procédures.
Il lui est notamment reproché l'usage illégal de deux passeports diplomatiques et d'avoir produit un faux pour obtenir un passeport de service. Dans ce volet, il a été renvoyé fin janvier en correctionnelle.