LONDRES: Des politiciens européens de tous horizons politiques ont exhorté l’Union européenne (UE) et ses États membres à adopter une position plus ferme en ce qui concerne la présence diplomatique de l’Iran sur le continent, affirmant que les envoyés de Téhéran représentent un risque pour la sécurité.
Ils ont cité le jugement rendu jeudi par un tribunal belge, selon lequel le diplomate iranien Assadollah Assadi a été condamné à vingt ans de prison pour avoir projeté un attentat à la bombe contre un rassemblement d’opposants au régime iranien à Paris, en 2018, afin de prouver que la mission des affaires étrangères de Téhéran en Europe est une couverture pour le terrorisme.
Les politiciens s’exprimaient lors d’un événement en ligne auquel a participé Arab News, et qui était organisé par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) pour discuter du verdict.
Le député britannique Steve McCabe a affirmé que ce verdict était un «événement historique» qui a révélé «comment les autorités iraniennes font preuve de mépris pour les conventions diplomatiques en utilisant leurs ambassades et missions diplomatiques pour exporter la terreur».
«Un gouvernement normal ne doit pas se comporter ainsi, même en cas de différends, de tensions et de difficultés. Ce sont les actions d’un État paria, d’un régime qui, pendant des années, a profité des privilèges et des opportunités diplomatiques pour planifier, exporter et soutenir le terrorisme dans le monde entier», a-t-il poursuivi.
Assadollah Assadi a reçu la sentence que «la justice exige», indique M. McCabe, ajoutant que cette sentence doit être exécutée.
Il exhorte la Belgique à s’assurer qu'il n’y ait pas «d’échanges d'otages innocents capturés par les mollahs pour servir de monnaie d’échange. Il est temps de prendre des mesures plus fermes – des sanctions plus strictes et des privilèges diplomatiques réduits.»
Le besoin urgent de réduire les privilèges diplomatiques de l’Iran sur le continent est un sentiment partagé par Gianna Gancia, membre italienne du Parlement européen.
Elle salue la décision de la cour, disant qu’il s’agit d’un jour important pour la défense des valeurs d’une «Europe démocratique, prospère et sûre», mais aussi d’un jour important pour le peuple iranien et le mouvement de résistance du CNRI. Ce jour, souligne-t-elle, «pourrait marquer le début de la fin de l’impunité pour le régime iranien».
Mme Gancia remet en question la tolérance de l’UE à l’égard du comportement de l’Iran en Europe jusqu’à présent. Selon elle, «nous avons besoin d’une politique plus ferme contre les activités menaçantes de Téhéran en Europe, et nous devons réagir au niveau européen».
«Il est temps de réduire les relations diplomatiques avec l’Iran, et peut-être devrions-nous retirer nos propres ambassadeurs d’Iran», ajoute-t-elle. «J’étais là-bas en 2018 et je suis là aujourd’hui car ce verdict est très important. Nous devons réussir à faire cesser les massacres de l’Iran à l’intérieur du pays ainsi qu’à l’étranger.»
Michèle de Vaucouleurs, membre de l’Assemblée nationale française, également présente au rassemblement de Paris, déclare que «l’immunité diplomatique d’Assadollah Assadi a été exploitée pour planifier cet attentat, et le tribunal a clairement démontré que ces actions n’étaient pas celles d’une personne unique mais plutôt celles du régime iranien».
«Les relations diplomatiques entre la France et l’Iran devraient être suspendues et ne reprendre que lorsqu’il y aura une transition démocratique dans le pays... L’Europe doit se tenir debout et faire face à ce moment historique», ajoute-t-elle.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com