JALALABAD: Un juge a été tué mercredi par balles dans une embuscade à Jalalabad (est), a-t-on appris de source policière, devenant le troisième magistrat assassiné en moins d'un mois en Afghanistan.
En début de matinée, « des hommes armés ont tué par balles un juge de la Cour d'appel dans la ville de Jalalabad », a indiqué Farid Khan, le porte-parole de la police de la province du Nangarhar, dont Jalalabad est la capitale.
Le juge Hafizullah, qui n'utilisait qu'un seul nom comme de nombreux Afghans, se rendait à son bureau en tuk-tuk quand il a été assassiné, a-t-il précisé.
Deux femmes juges travaillant pour la Cour suprême avaient déjà été tuées par balles à Kaboul le 17 janvier.
Les assassinats ciblés de journalistes, juges, médecins, personnalités politiques ou religieuses, et défenseurs des droits, sont devenus de plus en plus fréquents ces derniers mois en Afghanistan.
Les victimes sont souvent tuées par balles ou dans l'explosion de bombes fixées sur leurs véhicules, aux heures de grande affluence sur les routes des grandes villes.
Mercredi matin, un policier a été tué et trois blessés à Kaboul dans l'explosion d'une telle bombe.
Mardi, quatre explosions de ce type avaient secoué Kaboul, causant notamment la mort d'un éminent dignitaire religieux. Cet attentat a été revendiqué par l'organisation État islamique (EI), comme d'autres de ces attaques qui ont semé la peur et le chaos dans le pays. Mais Kaboul et Washington les imputent aux talibans.
Par ailleurs, quatre membres des forces de sécurité afghanes ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi dans une attaque à la voiture piégée contre une base militaire de la province d'Uruzgan (sud), selon le gouverneur Mohammad Omar Shirzad.
L'Afghanistan connaît une recrudescence des violences depuis quelques mois, malgré l'ouverture en septembre à Doha de pourparlers de paix entre les talibans et le gouvernement afghan destinés à mettre fin à deux décennies de guerre.
Cette situation a conduit l'administration du président américain Joe Biden à annoncer un réexamen de l’accord signé en février 2020 à Doha avec les insurgés, qui prévoit le retrait total des troupes américaines d’ici mai.