En Syrie, les médecins craignent une propagation fulgurante du coronavirus

Désinfection d’une chambre d’hôpital à Dana, à la frontière syro-turque (Aaref Watad/AFP)
Désinfection d’une chambre d’hôpital à Dana, à la frontière syro-turque (Aaref Watad/AFP)
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Publié le Vendredi 07 août 2020

En Syrie, les médecins craignent une propagation fulgurante du coronavirus

  • Le ministère de la Santé a reconnu une "propagation de l'épidémie dans les villes", qui pourrait empirer la situation si les mesures de précaution ne sont pas suivies
  • "De nombreux citoyens se rendent dans les hôpitaux publics, mais malheureusement toutes les chambres sont pleines", explique le doyen de la faculté de médecine de Damas Noubough al-Awa

BEYROUTH : La capitale de la Syrie en guerre est confrontée à un pic de contagion "terrifiant" du nouveau coronavirus, les médecins évoquant des hôpitaux saturés à Damas et craignant de ne pouvoir répondre à une propagation fulgurante. Le ministère de la Santé, qui a jusqu'ici officiellement recensé 999 cas dont 48 décès, a reconnu qu'il n'avait pas toujours "la capacité de mener des dépistages à grande échelle dans les différentes provinces".

Avec un secteur de la santé frappé depuis 2011 par un conflit meurtrier et dévastateur, des hôpitaux sous-équipés ou endommagés, comment la Syrie pourrait-elle confronter une pandémie ? Déjà depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, médecins et militants s'inquiètent d'une "explosion" du nombre de patients atteints par la maladie Covid-19.

De semaine en semaine, les chiffres annoncés par le gouvernement semblent s'accélérer. Du 30 juillet au 6 août, les autorités ont enregistré plus de 260 nouveaux cas de contamination, contre 154 la semaine précédente. Le ministère de la Santé a reconnu une "propagation de l'épidémie dans les villes", qui pourrait empirer la situation si les mesures de précaution ne sont pas suivies, alors que le pays ne dispose que de 25.000 lits d'hôpital.

Évoquant une situation "terrifiante", le doyen de la faculté de médecine de Damas Noubough al-Awa explique que "de nombreux citoyens se rendent dans les hôpitaux publics, mais malheureusement toutes les chambres sont pleines"."Les patients dans un état critique ne peuvent être admis en soins intensifs qu'avec la mort d'un autre malade", dit-il.

"Vrais chiffres plus élevés"

Alimentant l'angoisse de l'opinion publique, une célèbre actrice mais aussi sept joueurs de l'équipe nationale de football ont été testés positif au Covid-19. En juin, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) s'est dit "inquiète" face à la propagation du virus, évoquant des "infrastructures en mauvaises conditions et des systèmes de santé fragiles affaiblis par le conflit".

De son côté, le ministre de la Santé, Nizar Yaziji, n'a pas manqué de fustiger les sanctions occidentales imposées contre le pouvoir syrien et qui selon lui pèsent lourdement sur le secteur de la santé. Il avait récemment évoqué de "grandes difficultés à obtenir des appareils respiratoires en raison des sanctions". Même si les Nations unies, mais aussi des pays comme la Chine ou la Russie, ont apporté leur soutien pour parer à la pandémie.

Avec une hausse des contaminations, le gouvernement a récemment ordonné la fermeture des salles de sport et des écoles d'été mais aussi l'annulation des évènements sportifs. "Les vrais chiffres sont beaucoup plus élevés que les chiffres officiels, qui ne reflètent que les dépistages des patients hospitalisés", estime un médecin de Damas s'exprimant sous couvert d'anonymat par crainte de représailles.

"Il y a de nombreux patients qui attendent dans les couloirs d'hôpitaux saturés ne pouvant accueillir d'autres malades", assure-t-il.

Alors les Syriens se tournent vers les réseaux sociaux.

"Le virus est partout"

Des comptes Facebook qui permettaient naguère à des dizaines de milliers d'abonnés de savoir dans quel quartier venaient de tomber des obus se sont récemment reconvertis pour suivre un danger invisible à l'œil nu.

"Sterilisez" ou "Plateforme de santé syrienne" suivent ainsi de très près l'évolution de la pandémie, en Syrie et à travers la planète.

Quelque 150.000 personnes suivent la compte "Stéthoscope", qui prodigue des conseils sur la meilleure manière d'éviter le virus ou de se soigner en cas de contamination, grâce à un réseau de 200 médecins et pharmaciens.

"Après la propagation du coronavirus, nous avons mobilisé toutes nos ressources pour répondre à toutes les questions", confie à l'AFP Hussein Najjar, ORL de 37 ans et fondateur de "Stéthoscope", qui considère son compte comme une "clinique virtuelle".

En permanence son téléphone sonne à cause des notifications qu'il reçoit : une question envoyée par message privé, des commentaires sur les vidéos de sensibilisation qu'il poste régulièrement.

Dans un pays habitué aux batailles dévastatrices et meurtrières, il estime pourtant que la situation aujourd'hui en ces temps de nouveau coronavirus est beaucoup plus compliquée.


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.