VIENNE: L’Iran a commencé à enrichir de l’uranium avec une deuxième cascade de centrifugeuses avancées IR-2m dans son usine souterraine de Natanz, en violation de son accord avec les grandes puissances, d’après un rapport de l’organe de surveillance nucléaire de l’Organisation des nations unies (ONU) aux États membres obtenu mardi par Reuters.
L’Iran enrichissait déjà avec une seule cascade, ou cluster, de 174 machines souterraines IR-2m à Natanz.
En décembre, l’Iran a informé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIA) qu’il envisageait d’installer trois cascades IR-2m supplémentaires à Natanz, dont l’une est désormais en ligne, indique le rapport de l’AIEA publié lundi.
«L’Agence a également vérifié que l’installation de la deuxième des trois cascades de centrifugeuses IR-2m susmentionnées était presque achevée et que l’installation de la troisième cascade avait déjà commencé», selon le rapport confidentiel.
Dans le cadre de l'accord de 2015 sur son programme nucléaire, dont l'Iran s'est progressivement affranchi après le retrait américain décidé par Donald Trump en 2018, les installations souterraines de Natanz ne doivent accueillir que des centrifugeuses IR-1 de première génération, moins efficaces. Téhéran n'est en outre autorisé à utiliser que ce type de centrifugeuses IR-1 pour enrichir l'uranium.
En fonction de son degré d'enrichissement, l'uranium peut avoir des utilisations civiles, comme la production d'électricité, ou militaires, pour le développement d'armements nucléaires.
Avec l'arrivée de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis, l'Iran a évoqué lundi par le biais de son ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif l'hypothèse d'un retour des deux pays au sein de l'accord de 2015 via une médiation de l'Union européenne, une idée réfutée mardi par Washington qui a annoncé « qu’il est trop tôt pour accepter la proposition de l'Iran que l'Union européenne intervienne pour remettre sur les rails l'accord sur le nucléaire iranien », comme l’a indiqué le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com