DJEDDAH: L'Iran pourrait être à quelques semaines de la construction d'une bombe nucléaire s'il reste sur sa trajectoire actuelle, a averti lundi le secrétaire d'État américain, Antony Blinken.
Dans sa première interview télévisée depuis que sa nomination a été confirmée le mois dernier, Anthony Blinken déclare que Téhéran n’est qu’à quelques mois de pouvoir produire suffisamment de matériel pour une arme, mais que ce serait «une question de semaines» s'il continuait d’enfreindre les termes de l’accord nucléaire de 2015.
L’avenir du Plan d’action global commun (PAGC), l’accord visant à freiner le programme nucléaire iranien en échange d’un assouplissement des sanctions économiques, est un défi de politique étrangère précoce pour la nouvelle administration Biden.
Donald Trump s'est retiré de l'accord en 2018 et a réimposé les sanctions qui ont paralysé l'économie iranienne, tandis que Téhéran a réagi en augmentant progressivement son enrichissement en uranium au-delà de ce qui est autorisé par l'accord.
Le secrétaire d’État a déclaré lundi que les États-Unis sont prêts à se conformer au PAGC si l'Iran le fait de son côté, puis à travailler avec les alliés et partenaires américains sur un accord «à long terme et renforcé» englobant d'autres questions.
L'Iran a rejeté toute nouvelle négociation ou tout changement concernant les participants au PAGC, après la déclaration du président français, Emmanuel Macron, stipulant que les nouvelles négociations devraient inclure l'Arabie saoudite. Le Royaume et ses alliés du Golfe estiment que tout accord renforcé devra aborder le programme de missiles balistiques de l’Iran et son ingérence régionale par le biais de milices présentes en Irak, au Yémen et au Liban.
L’allusion d’Anthony Blinken à un calendrier pour le développement d'une bombe nucléaire par l'Iran signifie que le problème doit être résolu rapidement. Car les États-Unis ne lui permettront jamais de développer des armes nucléaires, a déclaré l'analyste politique Hamdan al-Shehri à Arab News. «Les États-Unis lancent un ultimatum à l'Iran pour résoudre le problème en quelques semaines.»
M. Al-Shehri assure que la communauté internationale est consciente que si l'Iran développe une arme nucléaire, elle ne sera pas seule à ne pas l’accepter, notamment dans la région. «D’autres pays n'accepteront pas que l'Iran possède des armes nucléaires pendant qu’eux restent les bras croisés».
«Cependant, bien que les États-Unis proposent une ouverture pour que l'Iran revienne à un accord, ils imposent leurs conditions. Ces dernières comprennent le suivi américain pour assurer la conformité de l'Iran, et d'autres sujets tels que les missiles balistiques et l’implication d'autres pays, y compris l'Arabie saoudite».
Hamdan al-Shehri conclut que l'Iran devrait comprendre la menace et qu’il est peu probable qu'il rejette la proposition en bloc.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com