PARIS: La magazine masculin GQ opère sa mue pour ses 13 ans en France: sa nouvelle formule à paraître mardi entend accompagner les hommes qui s'interrogent sur leur masculinité depuis "la vague #MeToo", a expliqué à l'AFP son nouveau rédacteur en chef.
Dès son arrivée en juillet dernier, Olivier Lalanne, rédacteur en chef de GQ mais aussi de Vogue Hommes France, a planché sur une "refonte radicale" du magazine.
Le mensuel GQ, adapté de son grand frère américain "Gentlemen's Quarterly", a été lancé en 2008 dans l'Hexagone par le groupe Condé Nast.
"Ce n'est plus du tout le même magazine", assure le journaliste, qui l'a transformé tant "sur le plan formel que sur le fond" pour tendre vers "une lecture plus confortable". Il s'agit aussi "d'accompagner l'homme face aux bouleversements qui sont en train de le toucher au niveau de sa masculinité", expose M. Lalanne.
Les mouvements féministes "vont générer une émancipation des hommes", estime-t-il, les conduisant à "se libérer dans un futur proche des injonctions culturelles et éducationnelles" telles que "l'injonction à la réussite" ou "fonder une famille".
La cible affichée est "transgénérationnelle", affirme Olivier Lalanne, précisant s'adresser "aux hommes qui se remettent en question".
Dans le mensuel nouvelle formule, cela se traduit par trois "unes" différentes illustrées par trois hommes - l'acteur Roschdy Zem, le styliste Jacquemus et le rappeur Ichon - incarnant une "version complémentaire du style français et de la masculinité", explique le groupe dans un communiqué.
Au programme, entre autres, un entretien avec l'historien et écrivain Ivan Jablonka sur la masculinité tandis que les pages mode deviennent plus "pratiques" avec une nouvelle rubrique, "Sois beau et plais-toi".
Le magazine GQ, qui vise un lectorat branché, n'en est pas à sa première transformation. Le groupe Condé Nast avait remanié en mars 2017 son équipe éditoriale pour "lui donner une nouvelle impulsion" en nommant à sa tête Béline Dolat, ancienne de M le magazine du Monde.
En l'espace de cinq ans, la diffusion payée de GQ a dégringolé passant de plus de 92.500 exemplaires en 2016 à 48.350 exemplaires en 2020, selon les chiffres de l'ACPM.
Sa maison mère Condé Nast, en difficultés financières ces dernières années, a mis fin début 2020 au titre Glamour en France puis licencié une centaine de salariés sur 6.000 aux Etats-Unis, après le choc de la pandémie de Covid-19.