LYON : Le meurtrier présumé de deux femmes abattues jeudi dans la région de Valence (sud de la France) a été inculpé samedi pour «assassinats» et écroué, restant muet sur les raisons de son geste.
«La préméditation sur les deux faits est parfaitement avérée», a indiqué dans un communiqué le procureur de la République de Valence (Sud-Est).
Jeudi matin, le suspect, Gabriel F., un ingénieur sans emploi de 45 ans domicilié à Nancy (est), a tué par balle une fonctionnaire travaillant à l'Agence nationale pour l'emploi à Valence, où il avait été inscrit jusqu'en 2013.
Il a ensuite abattu la directrice des ressources humaines (DRH) d'une entreprise ardéchoise de la même région dont il s'était fait licencier dans le passé, avant d'être interpellé par la police.
Le procureur, Alex Perrin, n'a pas pu samedi confirmer un éventuel lien entre ce double assassinat dans la Drôme et l'Ardèche, et un meurtre, ainsi qu'une agression, survenue dans le Haut-Rhin (est) en début de semaine.
Cette «possibilité» est encore en train d'être examinée, a simplement ajouté M. Perrin.
Vendredi, une source proche du dossier avait affirmé à l'AFP que le meurtrier présumé était également soupçonné du meurtre d'une autre DRH, Estelle L., tuée par balle mardi sur le parking de son entreprise, Knauf, à Wolfgantzen (Haut-Rhin), ainsi que de l'agression d'un homme travaillant aussi dans les ressources humaines, attaqué chez lui à Wattwiller, dans le même département.
L'inculpé, resté mutique durant ses 48 heures de garde à vue, «n'a pas souhaité davantage s'exprimer» lors de son déferrement, précise M. Perrin, évoquant «l'ampleur des investigations à réaliser» qui nécessitera la mobilisation de deux juges d'instruction.
Il n'est pas établi, selon M. Perrin, que le suspect connaissait la victime de l'agence de Pôle emploi de Valence, dans laquelle il avait été inscrit avant 2013.
En revanche, il connaissait Géraldine C., 51 ans, la directrice des ressources humaines tuée dans une entreprise d'Ardèche, à environ 10 km de Valence. Cette société l'avait employé entre 2008 et 2010, avant de le licencier, a précisé le procureur.
Après ce deuxième meurtre, le tueur présumé avait quitté l'entreprise «sans empressement particulier» au volant d'une Hyundai de couleur rouge-orangé. La police, à laquelle le numéro d'immatriculation avait été donné par un témoin du premier assassinat, l'a rapidement arrêté, un policier prenant la décision de provoquer une collision afin de stopper sa course.
Les 900 agences Pôle Emploi de France sont restées fermées au public vendredi. Celle de Valence demeurera portes closes «jusqu'à nouvel ordre», comme l'indique un écriteau apposé sur sa porte d'entrée.