Macron appelle le Royaume-Uni à "choisir" sa relation avec l'UE

Le président français Emmanuel Macron en vidéoconférence à l'Elysée à Paris le 26 janvier 2021, dans le cadre du Forum économique mondial (WEF) qui a généralement lieu à Davos, en Suisse. L'Agenda de Davos du 25 janvier au 29 janvier 2021 est une édition en ligne en raison de la pandémie Covid-19. (François Mori/Pool/AFP)
Le président français Emmanuel Macron en vidéoconférence à l'Elysée à Paris le 26 janvier 2021, dans le cadre du Forum économique mondial (WEF) qui a généralement lieu à Davos, en Suisse. L'Agenda de Davos du 25 janvier au 29 janvier 2021 est une édition en ligne en raison de la pandémie Covid-19. (François Mori/Pool/AFP)
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Publié le Samedi 30 janvier 2021

Macron appelle le Royaume-Uni à "choisir" sa relation avec l'UE

  • Le Brexit était "une erreur" votée "sur la base de beaucoup de mensonges", aux yeux d'Emmanuel Macron
  • Selon le président, Britanniques, Français et autres Européens conservent "un destin lié, parce que l'histoire et la géographie ne changent pas

PARIS : Le Royaume-Uni de l'après-Brexit doit clarifier la relation qu'il veut avoir avec l'Union européenne, estime Emmanuel Macron dans des propos relayés samedi par le quotidien britannique The Guardian, insistant sur "le destin commun" qui unit, selon lui, Londres et les autres Européens.

"Quelle politique (la Grande-Bretagne) a-t-elle envie de choisir ? Elle ne peut pas être le meilleur allié des États-Unis, le meilleur allié de l'Union européenne et le nouveau Singapour. (...) Et donc, il faut choisir un modèle", a déclaré vendredi le chef de l’État français lors d'un entretien avec une dizaine de correspondants de journaux étrangers, dont le verbatim a été transmis à l'AFP par l'Elysée.

"Si elle décide d'avoir une politique totalement transatlantique, il y aura des moments de clarification très, très forts parce qu'elle divergera en règle, etc. Et donc, les accès aux marchés seront différents. Si elle décide d'être le nouveau Singapour (...) Je ne sais pas dire, ce n’est pas moi qui dirige la destinée de ce pays", a-t-il poursuivi : "Moi, mon souhait, c'est qu'on ait des relations pacifiques, constructives, parce que je crois très profondément qu'on a un destin lié, que nos intellectuels sont liés, qu'on pense ensemble le monde avec nos différences, mais que nos chercheurs ont un destin lié, et que nos industriels travaillent ensemble".

"Je crois à la souveraineté continentale, je crois aux États nations, je ne crois pas au néo-nationalisme", a encore expliqué Emmanuel Macron, redisant qu'à ses yeux, le Brexit était "une erreur" votée "sur la base de beaucoup de mensonges", et jugeant que "malgré tout, cela rendra les choses beaucoup plus difficiles sur beaucoup de sujets". 

Toutefois, selon le président, Britanniques, Français et autres Européens conservent "un destin lié, parce que l'histoire et la géographie ne changent pas. Donc, je ne pense pas du tout que des Britanniques puissent avoir un destin différent." Et M. Macron de souhaiter "une ambition commune, et retrouver le sel d'un destin commun". 

"J'espère que Boris Johnson et ceux qui l'accompagnent seront sur cette voie, et je crois profondément que le peuple britannique est sur cette voie", a-t-il conclu sur le sujet.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.