LONDRES : Moins d'un mois après la mise en œuvre effective du Brexit, Londres et Bruxelles sont en désaccord sur le statut diplomatique à accorder à l'ambassadeur de l'Union européenne au Royaume-Uni, selon des sources britannique et européenne.
Des négociations sont en cours pour déterminer si Joao Vale de Almeida et son équipe doivent bénéficier d'une immunité diplomatique complète en vertu de la Convention de Vienne, au même titre que les diplomates d'un État souverain - comme le soutient Bruxelles - ou de l'immunité conférée aux organisations internationales, une position privilégiée par Londres.
« L'UE, sa délégation et leurs équipes recevront les privilèges et immunités nécessaires pour leur permettre d'accomplir leur travail au Royaume-Uni efficacement », a commenté le ministère britannique des Affaires étrangères.
Le Royaume-Uni est sorti de l'Union européenne le 31 janvier 2020 et à l'issue d'une période de transition de onze mois, le pays s'est affranchi de toutes les règles européennes en quittant le marché unique et de l'union douanière.
Les deux anciens partenaires ont signé sur le fil, avant Noël, un accord de libre-échange pour encadrer leurs échanges commerciaux.
Selon l'UE, la position du Royaume-Uni contraste avec celle des autres pays, qui ont « sans exception » accordé un statut diplomatique intégral aux 143 délégations européennes, équivalent de missions diplomatiques, dans le monde.
« L'UE n'est pas une organisation internationale "traditionnelle" », a détaillé jeudi Peter Stano, le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, rappelant qu'elle « a le pouvoir d'adopter une législation contraignante pour ses États membres, dispose de son propre système judiciaire et a établi une monnaie commune ».
« Le statut de l'UE dans les relations internationales et le statut diplomatique qui en résulte est amplement reconnu par les pays et organisations internationales à travers le monde, et nous attendons du Royaume-Uni qu'il traite la délégation de l'UE en conséquence et sans tarder », a-t-il poursuivi.
En tant qu'ancien État membre, le Royaume-Uni a « parfaitement connaissance » de ce statut, a-t-il ajouté.
En novembre, le chef de la diplomatie européen Josep Borrell avait écrit au ministre des Affaires étrangères britannique, Dominic Raab, pour exprimer ses « graves préoccupations » quant à cette position de Londres.
Selon la BBC, la question devrait être discutée lundi par les ministres européens des Affaires étrangères.