Les souffrances des étudiants et des enseignants en France au cœur de la pandémie

Rassemblement d’étudiants dans le cadre d'une journée de grève nationale des enseignants et des étudiants sur les salaires des enseignants et la gestion par le gouvernement de la pandémie de santé dans les écoles, à Lyon, le 26 janvier 2021. (Jeff Pachoud / AFP)
Rassemblement d’étudiants dans le cadre d'une journée de grève nationale des enseignants et des étudiants sur les salaires des enseignants et la gestion par le gouvernement de la pandémie de santé dans les écoles, à Lyon, le 26 janvier 2021. (Jeff Pachoud / AFP)
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Publié le Vendredi 29 janvier 2021

Les souffrances des étudiants et des enseignants en France au cœur de la pandémie

  • Avec la menace d'un troisième confinement strict qui pourrait impliquer une fermeture des écoles, tous les profs ne sont pas prêts, et aucun ne souhaite un tel scénario
  • Fruits et légumes, plats préparés, l'association Linkee spécialisée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire met à leur disposition de quoi faire face à la précarité qui les touche de plein fouet depuis le début de la pandémie

PARIS : En France, qu’il s’agisse de professeurs mal préparés à donner des cours à distance, ou d’élèves en décrochage pour plus d’une raison, ou encore d’étudiants en situation de précarité, profitant désormais des aides, alimentaires ou autres, fournies par des ONG, le monde de l’enseignement souffre et tente de s’adapter aux difficultés imposées par la pandémie de coronavirus et les confinements répétés.

Avec la menace d'un troisième confinement strict qui pourrait impliquer une fermeture des écoles, certains profs semblent prêts, s'il le faut, à enseigner de nouveau à distance. Mais ce n'est pas le cas de tous et aucun ne souhaite un tel scénario, alertent les syndicats.

Toutes les hypothèses sont encore sur la table pour éviter la propagation du coronavirus en milieu scolaire. Vendredi matin, le ministère faisait état de 96 établissements fermés sur 61 500 (+32 par rapport à la semaine dernière) et 444 classes fermées (+73) en raison de l'épidémie.

Malgré la volonté affichée par le gouvernement de préserver l'éducation, les écoles savent qu'elles auront peut-être à affronter, comme au printemps dernier, un nouvel épisode d'enseignement à distance.

Certaines semblent particulièrement bien préparées à une telle éventualité. À l'école polyvalente Olivier-Métra, dans le XXe arrondissement de Paris, l'environnement numérique est présent jusque sur le mur de l'établissement où les parents peuvent accéder, via un «QR code», au site de l'école.

«Quel que soit le scénario qui sera décidé, nous sommes prêts avec l'objectif de ne laisser aucun enfant de côté», assure sa directrice, Pauline Grouas-Laurent, lors d'une visite dans l'école du recteur de l'académie de Paris, Christophe Kerrero.

«Depuis la rentrée de septembre, chaque classe a réfléchi à un “plan de continuité pédagogique” en fonction du profil des classes et des enseignants», détaille-t-elle. Du «cahier de confinement» pour les classes numériquement moins bien dotées à la classe virtuelle, en passant par la mise en ligne d'un site dédié.

«Aucune formation»

C'est ce dernier choix qu'a fait Catherine Deutsch, en lançant pendant le premier confinement pour ses élèves le site «les CM1 de Cathy». «Je n'y connaissais rien, mais j'ai profité de l'aide de ma fille et de deux semaines d'arrêt maladie pour le créer», explique-t-elle avec énergie.

Ce jeudi, en classe, elle a organisé une répétition générale. «En cas de confinement, vous tapez l'adresse du site. Le premier onglet à consulter, c'est lequel? – L'agenda!»

Très complet, son site propose des rituels quotidiens comme des défis de maths, des «auto-dictées», de la lecture, de l'éducation artistique et un «espace parents» avec les corrections de tous les exercices. «Quand j'ai créé ce site, j'avais trois objectif: que les enfants aient envie d'y aller, qu'ils deviennent vite autonomes et que les parents y trouvent des solutions», souligne-t-elle.

Sur 24 élèves, un seul a décroché l'an dernier, assure-t-elle.

Malgré tout, les syndicats préviennent que les enseignants ne sont pas suffisamment équipés ou formés. «Il n'y a eu aucune formation en la matière depuis la rentrée», déplore Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, le premier syndicat du primaire.

La prime informatique de 150 euros nets par an prévue pour tous les professeurs à partir de janvier n'est, elle, pas encore tombée.

«Aucun enseignant ne souhaite le retour de l'enseignement à distance», répète Mme David.

«Tout le monde le redoute», renchérit Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa. «Personne n'a trouvé cela satisfaisant ou facile à vivre.»

 

EN BREF L’exemple de La Fère pour sauver les décrocheurs

Dans l'Aisne, un micro-collège remet en selle les décrocheurs du système scolaire grâce à un accompagnement spécifique, un dispositif qui suscite désormais l'intérêt dans d'autres régions.

Ouverte en 2019 à La Fère, cette structure de retour à l'école (SRE) accueille une trentaine d'élèves de 13 à 16 ans en décrochage depuis plus d'un an. Deux classes, une salle d'informatique et une de repos leur sont réservées dans une annexe du collège Marie-de-Luxembourg, le seul de cette commune de 2.800 habitants.

Seule la cour sépare les deux structures et les élèves peuvent se mêler aux 400 autres lors des récréations. "Mais il arrive souvent qu’au début, les phobiques scolaires restent dans la salle de repos. Au fil de l’année, ils prennent confiance et sortent avec les autres", relève Laurence Pomarelle, coordinatrice du micro-collège.

Harcèlement scolaire, situation familiale délicate, difficultés scolaires, problèmes de santé: la rupture a des causes multiples.

"J’ai été harcelée à l’école primaire et ça a continué au collège. Je n'arrivais plus à aller à l'école, j'avais peur", confie Amandine, 13 ans, en 4e. Madison, en 3e, était "malpolie avec les profs, ils ne m’écoutaient pas, je leur parlais mal".

Ici, "l’objectif est de réconcilier l’enfant avec l’école, donner le goût de l’apprentissage et le préparer aux épreuves du brevet pour ensuite accéder à une orientation dans le système traditionnel", résume Mme Pomarelle.

Mot d’ordre : prendre son temps. "Ce n’est pas l’enseignant qui rythme le cours, mais l’inverse", précise Sophie Rodrigues, professeur du pôle science, membre de l’équipe de six enseignants, tous volontaires.

"Tout est individualisé, si un élève ne va pas bien, on prend le temps de discuter avec lui et on attend qu’il se sente mieux pour reprendre le travail".

Les journées sont moins chargées qu’en collège classique et il n'y a pas de devoirs à la maison. "J’arrive mieux à me concentrer, car on est moins nombreux et les profs nous comprennent", explique Lisa, 13 ans.

L'admission se fait sur dossier. "Il faut que l’enfant soit volontaire mais aussi que ses parents le soutiennent", relève la principale Nathalie Oudin. Qui tire un bilan positif du dispositif: "nous n'avons qu'une année de recul, mais sur les élèves de 3e de l'année dernière, on a eu de très belles surprises. Sur 15 enfants, 2 sont en seconde générale, d'autres en bac pro et quelques-uns en CAP.

"Le système traditionnel a vocation à rester universel, mais au vu du nombre de demandes de visites reçues d’autres académies, je pense que ces structures vont se développer en France", estime-t-il.

Étudiants en situation de précarité et aide alimentaire

Plus de 400 étudiants font la queue à l'entrée d'un local où les tubes musicaux du moment s'enchaînent. A l'intérieur, pas de boîte de nuit mais une distribution alimentaire qui ne désemplit pas depuis la rentrée de septembre.

Tous les lundis et jeudis, 2,5 tonnes de nourriture invendue sont données aux étudiants qui affluent de tout Paris pour récupérer des colis.

Fruits et légumes, plats préparés, l'association Linkee spécialisée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire met à leur disposition de quoi faire face à la précarité qui les touche de plein fouet depuis le début de la pandémie.

Bien avant le lancement de la distribution à 18h30, une queue de plusieurs dizaines de mètres s'est formée dans ce qui est en temps normal un bar et un espace de co-working du XIIIe arrondissement de Paris.

"Je suis venue d'abord par curiosité, puis ça devient une habitude. Les plats sont variés, ça aide beaucoup", explique Rim, une étudiante qui occupe la première place de cette file impressionnante.

Pour cette Tunisienne de 24 ans qui a intégré en août un master en... santé publique, les "galères" financières se sont enchaînées depuis la rentrée. "Tu payes, tu payes et tu n'as pas d'argent qui rentre... Je me suis dit que j'allais peut-être devoir me priver de quelque chose", souffle-t-elle.

"Tous ceux qui donnent sont aussi content que ceux qui reçoivent", proclame Julien Meimon, le président de Linkee. "Les bénévoles sont aussi des étudiants qui repartent avec un colis de nourriture, il y a un lien entre eux, ils discutent".

Des repas et des économies

Quand les portes s'ouvrent et que la distribution démarre, les derniers arrivés sont à plus de 100 mètres de l'entrée.

"C'est tout le temps comme ça", sourit Michael Galvis en enlevant ses écouteurs. Il suit des études d'architecture à Paris et se rend à plusieurs distributions par semaine pour compenser l'absence de revenus. "Je n'ai pas pu travailler cet été à cause du Covid, en ce moment c'est la même chose. Venir, ça permet de faire plusieurs repas, et des économies !"

En septembre, Linkee proposait 200 colis de nourriture. Rapidement, le chiffre a doublé à cause de la demande en constante augmentation.

"Ce n'est pas possible que la question alimentaire soit un sujet en France", déplore Julien Meimon, qui entend "promouvoir un modèle de consommation" avec des produits invendus issus de l'agriculture bio ou vertueuse.

"Pour l'essentiel, ce sont des aliments récupérés chez des grossistes, des restaurateurs, des traiteurs qui ne veulent pas jeter", souligne-t-il, alors que certains produits viennent du marché de Rungis.

A la fin du circuit de distribution, des kits d'hygiène sont également mis à disposition. Et une cellule de soutien psychologique interpelle les personnes présentes pour échanger.

Face à la crise sociale générée par l'épidémie de Covid-19, Julien Meimon veut voir plus large pour son association, qui bénéficie du soutien de la mairie de Paris. "Si l'État est prêt à nous aider", dit-il, "on voudrait essaimer partout en France".

 


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.


Mercosur: les syndicats rencontrent Macron à l'Elysée, la dermatose en toile de fond

Des agents de la police nationale française bloquent une route alors que des agriculteurs manifestent contre l'accord UE-Mercosur, alors que le président français Emmanuel Macron rencontre les lecteurs du quotidien « La Voix du Nord », à Arras, dans le nord de la France, le 19 novembre 2025. (AFP)
Des agents de la police nationale française bloquent une route alors que des agriculteurs manifestent contre l'accord UE-Mercosur, alors que le président français Emmanuel Macron rencontre les lecteurs du quotidien « La Voix du Nord », à Arras, dans le nord de la France, le 19 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron reçoit les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dont la signature a été reportée, mais les tensions restent fortes malgré les concessions évoquées par le gouvernement
  • La rencontre se déroule sur fond de crise sanitaire liée à la dermatose bovine et de blocages agricoles persistants, avec une remobilisation annoncée début janvier

PARIS: Emmanuel Macron reçoit mardi après-midi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur auquel ils sont opposés mais le sujet de la dermatose bovine sera difficile à éviter au regard des blocages routiers qui persistent sur le terrain.

La FNSEA, les Jeunes agriculteurs (JA), la Coordination rurale et la Confédération paysanne sont reçus à 16H30, ont-ils annoncé à l'AFP.

C'est la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'est aussi la première depuis l'annonce jeudi dernier du report de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur, après une mobilisation de plusieurs milliers d'agriculteurs avec leurs tracteurs à Bruxelles.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui alarme les filières concernées qui affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes, notamment environnementales et sanitaires, que les produits européens.

Il permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Emmanuel Macron s'était félicité du report de la signature, demandant que les "avancées" réclamées par la France, mais aussi l'Italie, se concrétisent afin que "le texte change de nature".

Les syndicats agricoles sont remontés depuis des mois et demandaient au président de prendre clairement position, après que celui-ci eut déclaré en novembre être "plutôt positif" quant à la possibilité d'accepter l'accord.

Emmanuel Macron avait rencontré des représentants de différents syndicats à Toulouse mi-novembre, des manifestations ayant changé le programme d'un déplacement qui devait être consacré aux réseaux sociaux et au spatial.

- "Mercosur = NON" -

"Le message de la FNSEA au Président de la République restera inchangé, ferme et clair: Mercosur = NON", a indiqué mardi le syndicat dominant dans une déclaration à l'AFP. Son président Arnaud Rousseau fera une déclaration à la presse à l'issue. Il avait déjà rencontré le président mi-novembre.

La Coordination rurale et la Confédération paysanne, fer de lance de la contestation de la gestion de la dermatose par l'Etat et opposants historiques au traité UE-Mercosur, ont ensuite confirmé à l'AFP leur venue.

Pour ces deux syndicats, c'est la première rencontre entre le président et des représentants nationaux depuis le dernier Salon de l'agriculture.

Plusieurs sources diplomatiques ont indiqué que la nouvelle échéance visée pour la signature était désormais le 12 janvier au Paraguay.

"Nous ne nous contentons pas de nous opposer à cet accord. En l'état, nous obtenons des concessions inédites au bénéfice de nos agriculteurs, que cet accord soit signé ou qu'il ne le soit pas", a déclaré lors des questions au gouvernement mardi Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, citant des "mesures miroir pour garantir la réciprocité", des "contrôles douaniers" et des clauses de sauvegarde annoncées en septembre par la Commission européenne.

Les agriculteurs français ont déjà prévenu qu'ils se remobiliseraient début janvier, jugeant ces réponses insuffisantes.

Mais certains sont mobilisés depuis plus de 10 jours sur le terrain, notamment contre la stratégie gouvernementale pour lutter contre la dermatose bovine dans le Sud-Ouest, mais aussi ponctuellement plus au nord, contre le Mercosur et les autres crises qui pèsent sur le monde agricole.

En Gironde, la Coordination rurale (CR33) a annoncé organiser un "réveillon de Noël façon auberge espagnole" sur l'A63 au sud de Bordeaux.

"Le côté festif, ça permet de durer plus longtemps", résume à l'AFP Jean-Paul Ayres, porte-parole de la CR33, alors qu'un terrain de moto-cross a été improvisé sur le terre-plein central de l'autoroute.

Les bureaux centraux des syndicats se sont bien gardés d'appeler à lever les blocages, laissant les sections locales décider et appelant simplement au "repos" de leurs troupes et à une "trêve" pour certains pour mieux reprendre en janvier si nécessaire.

La mobilisation des agriculteurs a connu un léger regain lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes) par rapport à dimanche (23 actions), mais elle est nettement en baisse comparée à la semaine dernière (110 actions jeudi, 93 vendredi).


Vol au Louvre: une grille de protection installée sur la fenêtre empruntée par les cambrioleurs

Des ouvriers installent des grilles de protection en fer sur les fenêtres de la galerie d'Apollon du musée du Louvre, côté quai François Mitterrand, à Paris, le 23 décembre 2025, quelques semaines après que des voleurs aient utilisé un monte-meubles pour s'introduire dans le musée. (AFP)
Des ouvriers installent des grilles de protection en fer sur les fenêtres de la galerie d'Apollon du musée du Louvre, côté quai François Mitterrand, à Paris, le 23 décembre 2025, quelques semaines après que des voleurs aient utilisé un monte-meubles pour s'introduire dans le musée. (AFP)
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  • Une grille de protection a été installée sur la porte-fenêtre du Louvre utilisée lors du vol spectaculaire de bijoux du 19 octobre, dont le butin de 88 millions d’euros reste introuvable
  • Le musée renforce sa sécurité après de vives critiques : grilles supplémentaires, dispositifs anti-intrusion et vidéosurveillance accrue prévue d’ici 2026

PARIS: Une grille de protection a été installée mardi matin sur la porte-fenêtre du musée du Louvre à Paris, empruntée par les cambrioleurs lors du spectaculaire vol de bijoux du 19 octobre, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le 19 octobre, quatre malfaiteurs ont réussi à approcher le bâtiment en camion-élévateur et à hisser deux d'entre eux jusqu'à cette fenêtre menant à la galerie d'Apollon, qui donne sur les quais de Seine, grâce à une nacelle.

Ils ont dérobé huit joyaux de la Couronne de France. Le butin, estimé à 88  millions d'euros, reste introuvable.

Depuis le cambriolage, la sécurité du musée le plus visité au monde se retrouve au cœur des critiques, le braquage ayant révélé une série de défaillances.

La grille de protection "est l'une des mesures d'urgence décidées après le vol ", a précisé mardi à l'AFP Francis Steinbock, administrateur général adjoint du musée.

Des "réflexions" sont en cours concernant la "sécurisation sur les autres fenêtres", a ajouté le responsable.

La présidente du Louvre, Laurence des Cars, avait assuré la semaine dernière devant les sénateurs français qu'une grille serait reposée "avant Noël". Elle avait précisé que la précédente avait été retirée en 2003-2004, lors d'importants travaux de restauration.

Autre chantier majeur: le renforcement de la vidéosurveillance sur les façades du palais. "Nous avons annoncé un dispositif d'une centaine de caméras positionnées autour du palais. Le marché a été signé et l'installation pourra débuter tout au long de l'année 2026 ", a précisé Francis Steinbock.

La semaine dernière, le Louvre avait également annoncé l'achèvement de la mise en place de dispositifs anti-intrusion autour du musée.

Du 15 au 18 décembre, les agents du Louvre étaient en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail et des moyens supplémentaires pour la sécurité. Le mobilisation a été levée vendredi, mais les négociations se poursuivent entre les syndicats et le ministère de la Culture pour répondre aux inquiétudes des agents.