Dix ans après la révolution égyptienne, les activistes se souviennent

Un manifestant s'éloigne de la place Tahrir, un drapeau égyptien à la main, le 8 juillet 2011. (AFP).
Un manifestant s'éloigne de la place Tahrir, un drapeau égyptien à la main, le 8 juillet 2011. (AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 29 janvier 2021

Dix ans après la révolution égyptienne, les activistes se souviennent

  • C’était il y a dix ans. Un vent de liberté soufflait sur le monde arabe
  • Le 25 janvier, des gens décident de descendre dans la rue pour rendre hommage à Khaled Saïd, tué par des policiers

C’était il y a dix ans. Un vent de liberté soufflait sur le monde arabe. Le 14 janvier 2011, le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali quittait le pouvoir après vingt-trois ans de règne, chassé par des manifestations. Suivait le président égyptien Hosni Moubarak, le 11 février, au dix-huitième jour d’une révolte populaire qui a débuté officiellement le 25 janvier.

Ce jour-là – qui correspond à la journée nationale de la police, jour férié en Égypte –, des gens décident de descendre dans la rue pour rendre hommage à Khaled Saïd, tué par des policiers. Accusé de trafic de drogue, ce dernier est arrêté puis torturé par les forces de l’ordre à Alexandrie. Sa mort est devenue le symbole de la violence policière en Égypte, et a contribué au déclenchement de la révolution égyptienne de 2011.

Samer* avait 16 ans à cette époque. «C’était un jour presque normal pour l’adolescent que j’étais. On avait un déjeuner de famille, puisque c’est un jour chômé. Petit à petit, on a vu et on a entendu au loin les manifestants. Je me rappelle mon père qui m’avait dit: «La police va arrêter toutes ces personnes, et c’est dommage parce qu’on ne va plus entendre parler de tous ces jeunes.» Mais les manifestants ne partaient pas. Leur nombre augmentait au fil des heures. Moi, ne je comprenais pas ce qui se passait ce jour-là», raconte le jeune homme à Arab News en français.

«Je ne connaissais presque rien de l’histoire de l’Égypte. J’avais étudié la période pharaonique à l’école, mais je n’avais aucune connaissance de l’histoire contemporaine de mon pays. Je ne connaissais pas mon pays. J’ai été éduqué dans une école française. On étudiait l’éducation civique française. La citoyenneté version égyptienne était synonyme de nationalisme et de glorification du président. Je vivais donc dans ma bulle», poursuit Samer.

 

«Grâce à ce mouvement, les filles ont eu le courage de se soulever contre la mentalité patriarcale de la société. Et je suis l’une de ces filles».

 

Basma Mustafa

Basma Mustafa est aujourd’hui une journaliste d’investigation. «Le 25 janvier, cette année-là, j’étais à l’université et je terminais mes examens», se rappelle-t-elle.

«À la sortie de la salle, j’ai découvert que l’armée avait envahi le campus, et je ne savais pas pourquoi. Mon père m’a appelée pour me demander de rentrer immédiatement à la maison. J’ai passé toute cette période de grandes manifestations coincée à la maison et je suivais les événements sur Internet. Je n’avais aucun intérêt pour la politique. Je me concentrais sur mes études à cette époque, comme le faisait toute fille qui se soumettait aux désirs de sa famille conservatrice.»

Pour Milad Assad, tout a commencé par le coup de fil d’un ami, Mina Daniel, au début du mois de janvier 2011. «J’étais en dernière année scolaire. Mina voulait organiser une manifestation après l’explosion [d’une voiture piégée, attentat qui causa la mort de 21 personnes] qui avait eu lieu pendant le nouvel an devant une église copte à Alexandrie. J’ai ainsi réussi à organiser une mini-manifestation dans mon école. Trente minutes plus tard, une vingtaine de soldats ont envahi l’école et j’ai été convoqué chez le directeur de l’établissement pour être interrogé. Après deux heures de menaces et de questions, on m’a laissé partir.»

Le 25 janvier, ayant pris connaissance de la manifestation, Milad se précipite sur son ordinateur pour rechercher les causes de cette contestation. «J’ai ainsi décidé de rejoindre le plus proche regroupement de chez moi, c’était à Khlosy, Choubra. C’est en participant à cette manifestation, au moment où j’arrivais près de la place Tahrir, que j’ai été arrêté. J’ai passé trois jours entre les mains de la police. On m’a finalement laissé repartir, après que j’ai signé un papier affirmant que je ne participerai plus aux manifestations. Je suis donc sorti et je suis allé directement vers la place Tahrir, où j’ai fumé ma première cigarette.»

TAHRIR
Un manifestant, le visage peint aux couleurs du drapeau national et l'inscription "Révolution" (thawra) en arabe. (AFP).

«Pour moi, la révolution a débuté le 25 janvier 2011, quand nous avons décidé de descendre dans la rue pour protester contre les exactions des forces de l’ordre, connues pour leur abus, avec entre autres les affaires de torture dans les prisons et l’impunité dont les policiers bénéficient», explique pour sa part Karim Abdel Radi, avocat. En effet, les forces de l’ordre défendaient le régime avec véhémence en opprimant toute voix dissidente. Sous l’ère Moubarak, la peur était l’arme du pouvoir. Le degré d’oppression durant les trente années de sa présidence, avait surpassé celle des anciens présidents égyptiens comme Anouar el-Sadate ou Gamal Abdel Nasser.

«Honnêtement, à cette époque, je ne savais pas que la situation allait évoluer de cette façon et que les manifestations allaient se poursuivre. J’imaginais qu’on aurait affaire à une manifestation de masse qui se terminerait à la fin de la journée», explique l’avocat.

Ceux qui sont descendus le 25 janvier étaient en majorité des militants des droits humains comme lui, mais aussi des étudiants, des intellectuels ou des jeunes intéressés par l’action publique. Les islamistes n’y ont pas participé. «Mais le grand nombre de manifestants nous a donné l’espoir qu’une révolution était en marche. En prenant la place Tahrir au Caire, nous avons cru que ce mouvement allait briser le statu quo et qu’il n’y aurait plus de retour en arrière.»

Basma, arrêtée trois fois

Basma a été arrêtée trois fois durant ces dix dernières années. Une première fois en 2016, après une enquête sur le meurtre de Giulio Regeni, un étudiant italien tué au Caire. «J’ai finalement été relâchée après des pressions venues de Rome». La deuxième arrestation a eu lieu au mois de mars 2020 après la diffusion d’un reportage sur la crise du coronavirus. «J’ai été libérée après quatorze heures seulement; on m’a demandé de me concentrer sur des sujets artistiques et non politiques.» La troisième fois, c’était au mois d’octobre 2020, alors qu’elle se rendait à Louxor afin d’enquêter sur le meurtre d’un jeune tué par la police. «J’ai été emprisonnée plusieurs jours, puis j’ai été libérée à la suite de pressions. Mais des membres des renseignements sont venus à deux reprises me rendre visite plus tard. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de partir.»

Tout a basculé le 28 janvier

Le lendemain, Samer passe toute la nuit devant son ordinateur, sur Internet, à faire des recherches. «Cette nuit-là, j’avais assez lu assez de choses sur le Web et sur les réseaux sociaux pour comprendre que ce régime criminel nous avait volé de notre identité. Je me suis réveillé vers midi, le deuxième jour.» C’était le 28 janvier. Samer découvre un pays en ébullition. «Mon père était scotché devant la télé, bouche bée.» Les autorités avaient coupé Internet et les réseaux des téléphones portables ce jour-là, ce qui a indigné davantage encore les Égyptiens. «Les gens sont devenus fous. Ce 28 janvier, il y avait beaucoup plus de manifestants que le 25. Un grand nombre de gens ont ainsi décidé de monter sur la vague et de se joindre au mouvement, notamment les partisans des Frères musulmans, qui s’étaient moqués des jeunes lors de la manifestation du 25 janvier», se rappelle Samer. «Bien que je sois contre les Ikhwans, ils font partie de la société égyptienne, et leur présence a rendu cette contestation plus représentative.»

TAHRIR
La place Tahrir au Caire le 25 mars 2020, quelques heures avant le couvre-feu de deux semaines annoncé l'an dernier pour lutter contre la Covid-19. (AFP).  

C’est ce jour-là, le 28, que tout a basculé pour Samer. «Pour la première fois, je sentais que je n’étais plus en sécurité. Nous vivions dans l’illusion que le régime de Moubarak nous procurait une certaine sécurité, mais en réalité, non. Certes, nous vivions sous une forme de stabilité politique mais, en fait, tous ceux qui n’appartenaient pas au cercle proche du pouvoir pouvaient finir comme Khaled Saïd», explique le jeune homme.

«À un certain moment, une marche se rapproche de notre rue en scandant: “Le peuple veut la chute du régime.” Ce n’étaient pas des cris, mais des rugissements. Je n’oublierai jamais de ma vie ce moment. Ma sœur et moi avons supplié mon père de descendre voir ce qui se passait. Une fois dans la rue, si vous saviez le nombre de personnes que nous connaissions et qui étaient dans cette marche… C’était incroyable. J’entendais les gens rugir: “À bas Moubarak, à bas la dictature!”»

Samer se rappelle avoir rencontré quelqu’un durant la manifestation qui lui a dit: «Moubarak est resté tellement longtemps au pouvoir qu’il y a à l’intérieur de chacun de nous un petit Moubarak qui priorise sa sécurité, sa richesse et son mode de vie.»

Karim Abdel Radi considère lui aussi que le 28 janvier fut un jour exceptionnel. «À la sortie des mosquées, après la prière du vendredi, les gens se sont réunis par centaines de milliers. C’était une vraie contestation populaire, regroupant toute les catégories d’Égyptiens. La scène était incroyable. On exhortait nos parents à nous rejoindre, on leur disait que la liberté était pour nous, mais aussi pour eux. À chaque mètre traversé, la foule augmentait. On a brisé tous les barrages de police qui voulaient interdire la manifestation. Quand le stock de grenades lacrymogènes fut épuisé, les policiers ont disparu, nous laissant alors le chemin libre pour reprendre la place Tahrir. Puis l’armée a remplacé la police, mais les militaires nous ont paru plus coopératifs, d’autant que la foule sur place était énorme. Ce jour-là, on respirait la liberté.»

Le 2 février, les pro-Moubarak sont venus sur des chevaux et des chameaux et ils ont attaqué les manifestants, les ont piétinés et les ont frappés violemment, tuant plusieurs d’entre eux. En tout, les violences ont fait près de huit cent cinquante morts.

Bien qu’elle soit restée chez elle au début, Basma Mustafa a suivi de près ces événements extraordinaires qui ont bouleversé l’Égypte à plus d’un titre. «Au fond de moi, je sentais que cette révolution me représentait à un niveau personnel. Tout a basculé pour moi quand mon père a été arrêté au mois de mars parce qu’il avait violé le couvre-feu. Je suis alors descendue sur la place Tahrir pour participer aux manifestations. Je suis redevable à la révolution. Grâce à elle, je me suis forgée ma personnalité actuelle, celle d’une personne qui sait dire non quand quelque chose ne lui convient pas. Je suis devenue indépendante et j’ai décidé d’habiter seule. C’est depuis cet événement que j’ai décidé de devenir journaliste. De réaliser mes rêves.» Selon elle, les filles et les femmes ont joué un rôle essentiel durant la révolution. Elles ont mené des manifestations. Certaines d’entre elles ont perdu leur vie également. Ce mouvement a aussi permis de mettre en lumière la place importante de la femme et les droits que cette dernière doit avoir au sein de la société égyptienne. «Grâce à ce mouvement, les filles ont eu le courage de se soulever contre la mentalité patriarcale de la société. Et je suis l’une de ces filles. Cela a logiquement entraîné davantage d’indépendance. Un grand nombre de jeunes ont décidé de quitter le cocon familial pour habiter seul, trouver un travail, et être autonome financièrement», fait observer la militante.

«À un certain moment, une marche se rapproche de notre rue en scandant: “Le peuple veut la chute du régime.” Ce n’étaient pas des cris, mais des rugissements. Je n’oublierai jamais de ma vie ce moment.»

 

Samer, un activiste copte

Milad, complètement "changé" par son arrestation

L’arrestation de Milad Assad l’a complément changé. «Je suis devenu vindicatif. On ne m’a pas frappé, mais j’ai été humilié. Durant trois jours, mes mains étaient liées et mes yeux bandés. J’ai été interrogé à plusieurs reprises. Ils me demandaient à chaque fois: “Qui t’a payé pour descendre manifester?” J’avais surtout en tête les images de l’attentat contre l’église, quelques semaines auparavant, et mon impuissance face à cette situation. J’étais simplement un jeune homme en quête de justice», affirme-t-il.

Samer, de son côté, a été blessé durant les protestations populaires. «Je suis descendu régulièrement dans la rue, non seulement pour manifester, mais parfois pour aider, pour nettoyer après les rassemblements, pour apporter des plats aux manifestants», se rappelle-t-il. Le combat s’est poursuivi après la chute de Moubarak, puisque c’est l’armée qui a pris le pouvoir. C’étaient des jours extrêmement violents, et c’est d’ailleurs durant cette période que le jeune homme a été blessé.

Avec la prise de pouvoir des Frères musulmans, la contestation s’est poursuivie. «En tant que coptes, les Ikhwans étaient les grands méchants qui voulaient voiler nos mères et nos sœurs», se souvient le jeune activiste.

Les Frères musulmans ont gouverné de la pire manière; ils ont voulu s’accaparer le pouvoir. «C’était une bataille différente, parce que les Égyptiens étaient beaucoup plus unifiés pour les combattre. Durant la présidence de Mohammad Morsi, je suis passé d’un révolutionnaire au type le plus déprimé au monde», ajoute-t-il.

Pour Karim Abdel Radi, «nous avons perdu quand les Frères musulmans et l’armée ont décidé que la révolution était terminée avec la chute de Moubarak et qu’il fallait vider les rues pour organiser, plus tard, des élections. L’armée et les Ikhwans sont des groupes organisés, ils possèdent les médias, l’argent et le pouvoir, face à une population qui n’avait, elle, que la place Tahrir et les réseaux sociaux. À la suite des pressions exercées notamment sur les pauvres, profitant d’un contexte social désastreux, ils ont organisé un scrutin selon leurs conditions, entraînant ainsi l’échec effectif de la révolution avec l’élection de Mohammad Morsi puis le coup d’État d’Abdel Fattah el-Sissi».

«En prenant la place Tahrir au Caire, nous avons cru que ce mouvement allait briser le statu quo et il n’y aurait plus de retour en arrière»

 

Karim Abdel Radi

La prison ou l’exil

Une décennie plus tard, la situation des révolutionnaires n’est guère à envier. Les autorités ont poursuivi tout le monde: tous ceux qui ont fait partie de la révolution, et pas seulement les Frères musulmans. Les activistes ont été pourchassés, leurs familles menacées. Une grande partie d’entre eux se trouve désormais en prison, ou a dû s’exiler.

«De mon côté, explique Karim Abdel Radi, j’ai voulu rester et poursuivre le combat, mais en vain. J’ai finalement décidé de partir il y a trois mois, après les pressions et les menaces que j’ai subies. Vouloir changer les choses est devenu quelque chose de très difficile aujourd’hui, malgré le fait que Sissi est peu apprécié par la population. Mais il dirige le pays d’une main de fer, étouffant toute opposition et toute opinion contraire. Je considère que nous sommes une génération vaincue. Nous avons perdu espoir, nos rêves de démocratie et de liberté ont disparu.»

Du côté de Basma Mustafa, le constat est identique: «C’est aussi à cause de la révolution que, dix ans plus tard, j’ai dû quitter mon pays et vivre à Beyrouth en exil. Et c’est vraiment quelque chose de triste. Aujourd’hui, c’est la désillusion. J’ai perdu la flamme qui me poussait à tout donner pour mon pays. Mes rêves se sont finalement transformés en cauchemars. Elle garde toutefois «un sentiment très positif de la révolution de janvier 2011, même si elle n’a pas abouti politiquement. En revanche, sur le plan social et culturel, beaucoup de changements ont eu lieu. Ceux qui y ont participé sont nés de nouveau.»

C’est aussi en exil que se trouve Milad Assad: «Je me retrouve dans ma chambre en train de revoir des vidéos de la révolution, écouter des chants révolutionnaires, et je pleure tout le temps. Mon ami Mina Daniel a été tué. Je suis déprimé en repensant à ces trois années au cours desquelles j’ai essayé de changer les choses. J’étais prêt à mourir pour mon pays et, à la fin, je me suis enfui, je ne peux plus retourner en Égypte, je ne peux même plus renouveler mon passeport. Je voudrais simplement retrouver mes amis. Qu’ils prennent l’État, mais qu’ils libèrent mes amis et qu’ils nous laissent vivre en paix. Je ne désire rien de plus.»

«Je ne sais pas comment sera l’avenir, mais ce que je sais c’est que je ne suis pas seul, et c’est très important. Maintenant, on se connaît, on se parle et on échange», précise Samer à Arab News en français. «L’important n’est pas ce qui s’est passé entre 2011 et 2021, mais ce qui va se passer après, parce que c’est ça qui compte. À la question: “Qu’est-ce qui reste de la révolution?”, une personne qui m’est chère, Nina Attallah, répondait il y a quelques jours: “Nous.” Il y a toujours un groupe qui continue à se battre sur le terrain, qui défie le régime actuel sur plusieurs fronts, et c’est ce qui compte», conclut-il.

* Le prénom a été changé pour des raisons de sécurité.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.