Fini les bureaux? Les quartiers d'affaires new-yorkais se cherchent un avenir

La pandémie qui a transformé les emblématiques centres d'affaires new-yorkais en quartiers fantômes (Photo, AFP)
La pandémie qui a transformé les emblématiques centres d'affaires new-yorkais en quartiers fantômes (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 27 janvier 2021

Fini les bureaux? Les quartiers d'affaires new-yorkais se cherchent un avenir

  • Les spécialistes du secteur estiment que les entreprises vont devoir transformer les espaces de travail
  • Pourtant, avec l'arrivée des vaccins anti-Covid, les entreprises cherchent désormais des façons d'encourager leurs employés à revenir

NEW YORK: Vitrines condamnées, restaurants fermés, tours de bureaux désertées: après 10 mois de pandémie qui ont transformé les emblématiques centres d'affaires new-yorkais en quartiers fantômes, les entreprises se demandent comment faire revenir leurs employés. 

« S'ils ne reviennent pas, on coule », dit Kenneth McClure, vice-président de Hospitality Holdings, dont le restaurant du quartier de Midtown était de ceux où les financiers venaient négocier des affaires à l'heure du déjeuner et boire un verre en fin de journée. 

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Rares sont les employés qui voudraient revenir travailler du lundi au vendredi, du matin au soir, comme avant la pandémie (Photo, AFP)

Son groupe a déjà fermé six restaurants et bars à Manhattan, dont deux définitivement, témoins de la menace qui plane sur ces quartiers, synonymes du dynamisme économique américain et aussi typiques de New York que les taxis jaunes ou les théâtres de Broadway. 

« Des clients qu'on voyait trois, quatre, cinq fois par semaine ont tout bonnement disparu » depuis mars dernier, dit-il, lorsque New York prit la première vague de la pandémie en pleine figure. Plus de 26.000 personnes sont mortes du virus dans la capitale économique américaine à ce jour. 

Selon Kastle Systems, entreprise spécialisée dans la sécurité des bureaux, seuls 14% des plus d'un million d'employés new-yorkais travaillaient depuis leur bureau mi-janvier, mettant en péril les innombrables fournisseurs de casse-croûte et petits commerces de Midtown ou Wall Street. 

Camaraderie et créativité 

Pourtant, avec l'arrivée des vaccins anti-Covid, les entreprises cherchent désormais des façons d'encourager leurs employés à revenir. 

Près de 80% des employés interrogés dans une enquête publiée ce mois-ci par PricewaterhouseCoopers (PwC) voyaient le travail à distance comme une bonne chose. Mais 87% considéraient néanmoins leur bureau important pour travailler en équipe et nouer des liens - des aspects du travail où la visioconférence est bien moins efficace. 

« Être là, voir mes collègues, sortir de chez moi, cela me met de bonne humeur pour toute la semaine », dit Jessica Lappin, lors d'un entretien depuis son bureau de l'association Alliance for Downtown New York, qu'elle préside. 

Pour autant, rares sont les employés qui voudraient revenir travailler du lundi au vendredi, du matin au soir, comme avant la pandémie. 

« Une large majorité disent qu'ils préféreraient un système hybride, avec 2-3 jours de travail à domicile et 2-3 jours au bureau, » dit Deniz Caglar, co-auteur de l'étude de PwC. 

Les spécialistes du secteur estiment que les entreprises vont devoir transformer les espaces de travail: ils ne devraient plus servir avant tout à se mettre sur l'ordinateur ou à passer des coups de fil, comme avant, mais à favoriser camaraderie et créativité. 

Décor amélioré, salles de réunions plus spacieuses et modulables, terrasses ou espaces extérieurs pour bavarder, bureaux partagés réservables par créneau horaire... L'espace doit être « tel un théâtre, avec différents décors pour différentes scènes », dit David Smith, co-auteur d'une étude sur l'avenir des lieux de travail pour Cushman & Wakefield, l'un des géants de l'immobilier commercial. 

Les futurs bureaux pourraient aussi inclure des salles de sport, des cafés, des laveries ou d'autres services qui « rentabiliseraient » la venue au bureau - accélérant une tendance amorcée avant la pandémie. 

Nouvel avenir?  

Si leurs employés travaillent pour l'instant essentiellement à distance, quelques grandes entreprises ont acquis, depuis le début de la pandémie, d'importantes surfaces de bureaux, laissant penser qu'elles tablent toujours sur ce mode de travail à l'avenir, malgré les incertitudes de la pandémie.  

En août, Facebook a ainsi signé un bail pour 68 000 m2 de locaux à Midtown, tandis que Google a confirmé être en train d'étendre son « campus » situé dans le quartier de Chelsea.  

Greenberg Traurig, cabinet d'avocats qui emploie 400 personnes à New York, s'apprête à emménager en 2021 dans une nouvelle tour de bureaux au coeur de Midtown, a indiqué son vice-président Robert Ivanhoe.  

Le cabinet a déjà installé robinets sans contact, distributeurs de gel hydro-alcoolique, postes de travail « distanciés » et système d'aération amélioré, pour ses employés qui travaillent déjà selon un système de rotation, a-t-il expliqué.   

Début janvier, un nouveau hall a ouvert pour les passagers de la gare de Penn Station, par laquelle transitaient pré-pandémie des millions de banlieusards. Inauguré par le gouverneur Andrew Cuomo après 1,6 milliard de dollars de travaux, il témoigne des espoirs des responsables locaux de voir Midtown renaître.  

Certains voient la période actuelle comme un encouragement à repenser ces quartiers, pour les rendre plus « verts » et plus conviviaux. D'autant que les terrasses de restaurants, rarissimes à New York avant la pandémie, sont appelées à se pérenniser. 

« C'est clairement l'occasion pour tout le monde de penser à un nouvel avenir », a indiqué Alfred Cerullo, président de la Grand Central Partnership, une association d'entreprises de Midtown. 


La COP16 sur la biodiversité institue un fonds sur le partage des bénéfices tirés des ressources génétiques

Des membres de communautés autochtones de différents pays réagissent après l'adoption d'un organe subsidiaire les représentant au sein de la Convention sur la diversité biologique lors de la dernière session plénière du sommet COP16 à Cali, en Colombie, le 1er novembre 2024. (Photo AFP)
Des membres de communautés autochtones de différents pays réagissent après l'adoption d'un organe subsidiaire les représentant au sein de la Convention sur la diversité biologique lors de la dernière session plénière du sommet COP16 à Cali, en Colombie, le 1er novembre 2024. (Photo AFP)
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  • Ces pays espèrent que ce mécanisme financier, baptisé « Fonds Cali », permettra de lever des milliards de dollars, destinés à financer leurs engagements en matière de protection de la nature.
  • En plénière, le représentant du Brésil a déclaré : « Le pillage des richesses des pays en développement est le problème que nous essayons tous de résoudre ici. »

CALI : Les 196 nations de la COP16 sur la biodiversité ont adopté samedi à Cali, en Colombie, la mise en œuvre d'un fonds multilatéral censé être abondé par les entreprises faisant des bénéfices grâce au génome numérisé de plantes ou d'animaux issus des pays en développement.

Ces pays espèrent que ce mécanisme financier, baptisé « Fonds Cali », permettra de lever des milliards de dollars, destinés à financer leurs engagements en matière de protection de la nature.

Cependant, le montant qui sera réellement collecté, principalement via des contributions volontaires, reste incertain.

En plénière, le représentant du Brésil a déclaré : « Le pillage des richesses des pays en développement est le problème que nous essayons tous de résoudre ici. »

Le partage équitable des bénéfices issus des « informations de séquençage numérique sur les ressources génétiques » (DSI en anglais) est un serpent de mer des COP sur la biodiversité.

Ces données, issues souvent d'espèces présentes dans les pays pauvres, sont utilisées dans la fabrication de médicaments ou de produits cosmétiques, entre autres, qui peuvent rapporter des milliards.

Toutefois, peu de bénéfices tirés de ces données génétiques - téléchargées dans des bases de données en libre accès - reviennent aux communautés d'origine.

La vanille qui parfume des crèmes glacées est ainsi dérivée du séquençage génétique d'une plante autrefois connue seulement d'une tribu mexicaine.

La COP15 Biodiversité de 2022 avait acté la création de ce fonds réclamé de longue date, mais son fonctionnement restait à déterminer.

À Cali, les négociateurs se sont disputés près de deux semaines sur des questions fondamentales : qui paie, combien, dans quel fonds et comment distribuer l'argent ?

Samedi à l'aube, à la 10^e heure d'une plénière nocturne laborieuse, les détails du fonds ont été adoptés, après un ultime bras de fer impliquant notamment l'Inde et la Suisse.

Le fonds devrait être abondé par les entreprises se servant des DSI et qui « devraient verser une proportion de leurs profits ou revenus au fonds mondial ». Celles d'une certaine taille devraient contribuer à hauteur de 1 % des bénéfices ou de 0,1 % des revenus, selon le document.

Placé sous l'égide de l'ONU, le fonds répartira l'argent, moitié pour les pays, moitié pour les peuples autochtones.

L'accord énumère les secteurs ciblés, notamment l'industrie pharmaceutique, les compléments alimentaires, les cosmétiques et les biotechnologies. L'agro-industrie, après une tentative de l'Argentine de l'écarter selon deux sources proches des négociations, est également concernée.

Le sommet, qui devait se terminer vendredi, a joué les prolongations samedi en raison des tensions entre les pays du Nord et du Sud sur le financement de la feuille de route adoptée par l'humanité il y a deux ans pour stopper la destruction de la nature d'ici 2030.


Les meurtres de journalistes restent majoritairement impunis, selon l'Unesco

Selon le groupe, le fait d'empêcher les journalistes de travailler librement a permis à la désinformation de se répandre sans contrôle, les faussetés devenant des « armes de guerre utilisées par toutes les parties ». (AFP/File)
Selon le groupe, le fait d'empêcher les journalistes de travailler librement a permis à la désinformation de se répandre sans contrôle, les faussetés devenant des « armes de guerre utilisées par toutes les parties ». (AFP/File)
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  • « Dans la majorité des cas, personne ne sera jamais tenu responsable de ces meurtres », a déclaré la directrice générale de l'organisation onusienne, Audrey Azoulay, citée dans le rapport.
  • Les journalistes locaux « ont représenté 86 % des meurtres liés à la couverture de conflits », estime l'Unesco.

PARIS : La très grande majorité de ces meurtres reste impunie dans le monde, dénonce samedi l'Unesco dans un rapport, à l'occasion de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour ces crimes.

« En 2022 et 2023, un journaliste a été tué tous les quatre jours simplement pour avoir fait son travail essentiel de quête de la vérité. Dans la majorité des cas, personne ne sera jamais tenu responsable de ces meurtres », a déclaré la directrice générale de l'organisation onusienne, Audrey Azoulay, citée dans le rapport.

85 % des meurtres de journalistes recensés par l'Unesco depuis 2006 sont considérés comme non élucidés, indique le rapport.

Face à ce « taux d'impunité » très élevé, l'Unesco appelle les États à « accroître considérablement leurs efforts ».

- 162 journalistes tués en deux ans

Au cours des deux années couvertes par le rapport de l'Unesco (2022-2023), 162 journalistes ont été tués, près de la moitié d'entre eux exerçant dans des pays en proie à des conflits armés.

En 2022, le pays qui a comptabilisé le plus grand nombre de crimes est le Mexique, avec 19 cas. Juste avant l'Ukraine, où 11 journalistes ont été assassinés cette année-là.

En 2023, « c’est dans l’État de Palestine qu’a été enregistré le plus grand nombre de meurtres : 24 journalistes y ont été tués », pointe le rapport. La Palestine a été admise comme membre à part entière de l'Unesco en 2011.

Il relève en général une « hausse du nombre de meurtres dans les pays en conflit ».

Les journalistes locaux « ont représenté 86 % des meurtres liés à la couverture de conflits », estime l'Unesco.

Par ailleurs, l'organisation précise que « les journalistes continuent d’être tués chez eux ou à proximité de leur domicile, ce qui expose leurs familles à de grands risques ».

Dans les autres zones géographiques, la plupart des journalistes tués couvraient « le crime organisé, la corruption » ou ont été tués « lors de reportages sur des manifestations », ajoute l'Unesco.

Plus que les années précédentes, les femmes journalistes ont été particulièrement ciblées par ces meurtres en 2022.

L'organisation a comptabilisé dix meurtres de femmes journalistes au cours de cette seule année.

Parmi les victimes, la journaliste mexicaine Maria Guadalupe Lourdes Maldonado López, abattue par arme à feu à la frontière entre le Mexique et les États-Unis.

On peut également citer la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, tuée lors d'un raid israélien alors qu'elle couvrait des affrontements en Cisjordanie occupée.


Le personnel de la BBC accuse le diffuseur de partialité pro-israélienne dans une lettre ouverte

Ci-dessus, des manifestants brandissant des drapeaux israéliens devant le siège de la BBC à Londres le 16 octobre 2023 appellent la chaîne à qualifier le Hamas de « terroriste ». Plus de 100 employés ont accusé la BBC de partialité pro-israélienne dans sa couverture de la guerre de Gaza. (AFP)
Ci-dessus, des manifestants brandissant des drapeaux israéliens devant le siège de la BBC à Londres le 16 octobre 2023 appellent la chaîne à qualifier le Hamas de « terroriste ». Plus de 100 employés ont accusé la BBC de partialité pro-israélienne dans sa couverture de la guerre de Gaza. (AFP)
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  • Plus de 100 employés demandent à la BBC de « s'engager à nouveau en faveur de l'équité, de l'exactitude et de l'impartialité ».
  • La lettre a été signée par plus de 230 personnalités de l'industrie des médias et d'autres secteurs au Royaume-Uni.

LONDRES : Plus de 100 employés de la BBC ont accusé la chaîne britannique de partialité pro-israélienne dans sa couverture de la guerre de Gaza.

Ces accusations ont été formulées dans une lettre ouverte signée par plus de 230 personnalités de l'industrie des médias et d'autres secteurs du Royaume-Uni. Ces personnalités affirment que la BBC n'a pas réussi à fournir une couverture « juste et précise » du conflit. La lettre a été envoyée à Tim Davie, directeur général de la BBC.

La lettre, dont The Independent a eu la primeur, indique que la BBC doit « s'engager à nouveau en faveur de l'équité, de l'exactitude et de l'impartialité ».

Les employés de la BBC qui ont signé la lettre l'ont fait sous le couvert de l'anonymat. L'un d'entre eux a déclaré à The Independent que « beaucoup d'entre nous se sentent paralysés par la peur ».

Ils ont ajouté : « Des collègues ont quitté la BBC ces derniers mois parce qu'ils ne croient pas que nos reportages sur Israël et la Palestine soient honnêtes ».

D'éminents membres de la classe politique, médiatique et universitaire britannique ont signé la lettre, notamment Sayeeda Warsi, membre musulmane de la Chambre des Lords, l'historien William Dalrymple, l'actrice Juliet Stevenson, Catherine Happer, maître de conférences en sociologie et directrice des médias à l'université de Glasgow, Rizwana Hamid, directrice du Centre for Media Monitoring, le radiodiffuseur John Nicolson et l'éditorialiste Owen Jones.

Les signataires ont déclaré que la BBC doit « s'opposer vigoureusement aux représentants du gouvernement et de l'armée israéliens dans toutes les interviews ».

En septembre, le président de la BBC, Samir Shah, a déclaré que le conseil d'administration « envisagerait sérieusement » un examen de la couverture du Moyen-Orient par la chaîne.

Cette déclaration faisait suite à des affirmations de groupes juifs selon lesquelles la BBC souffrirait d'un parti pris anti-israélien « extrême » et ne parviendrait pas à gérer correctement les plaintes.

La lettre ouverte demande à la BBC de prendre de nouveaux engagements éditoriaux, notamment de « réaffirmer qu'Israël n'autorise pas les journalistes extérieurs à se rendre à Gaza, d'indiquer clairement lorsque les preuves sont insuffisantes pour étayer les affirmations israéliennes, d'indiquer clairement lorsqu'Israël est l'auteur des faits dans les titres des articles et d'inclure un contexte historique régulier antérieur à octobre 2023 ».

Un exemple de « titre déshumanisant et trompeur » cité par les signataires concerne l'assassinat par Israël de Hind Rajab, 6 ans, en janvier de cette année. Il titre : « Hind Rajab, 6 ans, retrouvée morte à Gaza quelques jours après avoir appelé à l'aide ».

La lettre adressée à la BBC dit ceci : « Il ne s'agit pas d'un acte de Dieu : « Il ne s'agit pas d'un acte de Dieu. Le coupable, Israël, aurait dû figurer dans le titre, et il aurait dû être clair que Hind Rajab avait été tuée. »

Un autre employé anonyme de la BBC a déclaré au journal The Independent : « Les Palestiniens sont toujours traités comme une source peu fiable et nous donnons constamment la primauté à la version israélienne des événements, malgré les mensonges bien documentés des FDI (Forces de défense israéliennes).

« Nous semblons souvent préférer laisser Israël en dehors des gros titres si cela est possible ou jeter le doute sur le responsable des frappes aériennes.

« Le niveau de vérification attendu pour tout ce qui concerne Gaza dépasse largement ce qui est la norme pour d'autres pays ».

En réponse à la lettre, un porte-parole de la BBC a déclaré que le radiodiffuseur s'astreignait à des normes très strictes, ajoutant : « Ce conflit est l'un des plus graves de l'histoire de l'humanité. Il s'agit également d'un sujet très polarisant, et nous savons que les gens sont très sensibles à la manière dont il est traité.

« La BBC reçoit presque autant de plaintes affirmant que nous avons un parti pris pour Israël que de plaintes affirmant que nous avons un parti pris contre lui.

Cela ne signifie pas que nous supposons que nous faisons quelque chose de bien, et nous continuons à écouter toutes les critiques, de l'intérieur et de l'extérieur de la BBC, et à réfléchir à ce que nous pouvons faire mieux. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com