La révolution égyptienne ... vue de Dahab

 Un jeune homme regarde la mer de Dahab, après s'être baigné. (Photo Clotilde Bigot).
Un jeune homme regarde la mer de Dahab, après s'être baigné. (Photo Clotilde Bigot).
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Publié le Lundi 25 janvier 2021

La révolution égyptienne ... vue de Dahab

  • C’était il y a dix ans. «Pain, dignité, justice», scandaient des milliers d’Égyptiens sur la place Tahrir, au centre du Caire
  • «À mon avis, la révolution a été un succès car l’Égypte est un meilleur pays aujourd’hui», explique Karim, 26 ans

DAHAB: C’était il y a dix ans. «Pain, dignité, justice», scandaient des milliers d’Égyptiens sur la place Tahrir, au centre du Caire. Un mouvement qui commence symboliquement le 25 janvier, date de célébration de la police, afin de demander la fin de l’état policier. Une thawra («révolution») qui est inspirée par la Tunisie et qui se soldera par huit cent cinquante morts. Le 11 février, Hosni Moubarak, chef de l'État depuis trente ans, quitte le pouvoir, et le remet au Conseil suprême des forces armées (CSFA).

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Une jeune femme marche dans une rue passante de Dahab, pour rejoindre des amis. (Photo Clotilde Bigot).

Alors que la deuxième élection démocratique du pays s’ouvre un an plus tard, Mohammed Morsi, le candidat des Frères musulmans, est élu face à l’ancien ministre de l’Aviation civile du président déchu Moubarak. Mais, un an après cette élection, de nouvelles manifestations commencent, poussant Morsi hors du pouvoir. C’est alors que l’armée prend le relais, et le maréchal Sissi devient, le 8 juin 2014, président de la République arabe d’Égypte.

La jeunesse égyptienne reste en grande partie en dehors de la politique du pays. Quelques groupes d’opposition, tels que le Front de salut national ou les Frères musulmans, tentent de s’imposer, mais ils sont dirigés depuis des années par la même classe aisée, déconnectée de la plupart des revendications du peuple. «Je ne m’intéresse pas trop à la politique, tout du moins je n’en parle pas autour de moi», explique Samy, la trentaine, venue à Dahab pour faire de la plongée avec des amis. Cet ingénieur en mécanique vit au Caire, à quelques pas de la place Tahrir. «Je suis allé manifester bien sûr, c’était sur ma route!», rit-il. «C’était un superbe moment, il y avait toutes les classes sociales, et tous les partis politiques!»

Ce chrétien copte ne s’est pourtant jamais vraiment plaint du régime de Moubarak: «On savait qu’il fallait vivre notre vie sans se soucier de la politique.» Un point de vue partagé par la majorité de cette jeunesse qui a grandi sous la présidence de l’homme qu’ils surnommaient «la vache qui rit», car il arborait toujours le même sourire lors des cérémonies officielles. Antoine est assis à sa droite. Pour lui, cette révolution «était un symbole d’espoir, toute l’Égypte se retrouvait, côte à côte». Cet ingénieur qui travaille dans une entreprise privée se réjouit de voir les infrastructures du pays s’améliorer. «En trois ou quatre ans, Sissi a réussi à rénover les hôpitaux, les routes. Nous allons bientôt avoir le TGV et le métro, au Caire comme à Alexandrie, et les deux vont s’améliorer. Le réseau électrique s’est nettement amélioré également», insiste-t-il.

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Mustapha, Amr et Karim attablés à un café dans la rue commerçante de Dahab. (Photo Clotilde Bigot).

Un avis partagé par Moustapha, installé, avec deux de ses amis, dans un café de l’une des rues principales de Dahab. «Cela faisait trente ans que Moubarak était en place, il fallait un changement, et les nouveaux projets d’infrastructures nous mènent dans la bonne direction. Mais il faudra encore trente ans pour voir les réels changement sociétaux». Ce banquier de 26 ans et ses amis viennent eux aussi du Caire. Ils sont venus profiter de la mer Rouge. Leurs dates de vacances coïncident avec l’anniversaire de la révolution, mais «nous n’y avons même pas pensé», reconnaissent-ils à l’unisson. Les trois jeunes sont fiers de leur Égypte, et de ce qu’elle représente aujourd'hui dans le monde.

«Aujourd’hui, les choses vont beaucoup mieux, c’est certain. À mon avis, la révolution a été un succès car l’Égypte est un meilleur pays aujourd’hui», explique Karim, 26 ans, qui vient à Dahab pour la cinquième fois. «Nous nous sentons bien plus en sécurité qu’avec Morsi, par exemple», admet-il. Mais la situation économique, elle, n’est pas encore au beau fixe: «Il y a énormément de jeunes qui ne trouvent pas de travail. Nous avons de la chance!», explique Amr, assis sur le canapé du café. L’Égypte comptait environ 40% de ses 15-29 ans au chômage en 2017, selon la Banque mondiale. Un chiffre qui baisse, avec les projets mis en place par le maréchal Sissi. Le taux de chômage global en Égypte est d’environ 8,7% en 2020 au lieu de 11,4% en 2018.

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Les magasins de Dahab, la nuit, fréquentés par les jeunes et les touristes. (Photo Clotilde Bigot).

Selon Statistica, il devrait tomber à 5% en 2022. Alors, aujourd’hui, l’heure n’est pas à la fête. La révolution est vue comme un beau souvenir, mais désormais passé. «Nous vivons notre vie, nous les jeunes, sans trop nous préoccuper de la politique», fait savoir Samy, alors qu’il termine une séance de plongée. Une vie qui, dans ce village de Dahab en tout cas, semble rythmée au son de la musique blues jouée le soir et des vagues qui s’échouent au bord des restaurants, loin, très loin des préoccupations actuelles de la crise sanitaire et économique qui frappe le monde entier.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".