Mohamed, unijambiste et étoile du parkour à Gaza

Mohamed Aliwa, un jeune Palestinien dont la jambe a été amputée près du genou en 2018 après avoir été touché par des tirs de l'armée israélienne lors de manifestations le long de la frontière fortifiée séparant la bande de Gaza d'Israël, montre ses talents de parqueteur malgré son handicap et alors qu'il est en béquilles dans la ville de Gaza le 4 janvier 2021. (MAHMUD HAMS / AFP)
Mohamed Aliwa, un jeune Palestinien dont la jambe a été amputée près du genou en 2018 après avoir été touché par des tirs de l'armée israélienne lors de manifestations le long de la frontière fortifiée séparant la bande de Gaza d'Israël, montre ses talents de parqueteur malgré son handicap et alors qu'il est en béquilles dans la ville de Gaza le 4 janvier 2021. (MAHMUD HAMS / AFP)
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Publié le Lundi 25 janvier 2021

Mohamed, unijambiste et étoile du parkour à Gaza

  • Ce Palestinien de 18 ans a été amputé de la jambe droite, en-dessous du genou, en 2018 après avoir été blessé par un tir de l'armée israélienne lors des manifestations de "la marche du retour"
  • Mais en voyant ses amis bondir d'obstacles en obstacles, le jeune homme a décidé qu'être unijambiste ne devait pas l'empêcher de faire des pirouettes

GAZA: A l'aide de ses béquilles, Mohamed Aliwa saute d'un bloc de béton à l'autre, déterminé à ce que sa jambe en moins ne l'empêche pas de s'adonner au parkour, un sport qui permet aux jeunes de Gaza de s'évader le temps de quelques acrobaties.

Ce Palestinien de 18 ans a été amputé de la jambe droite, en-dessous du genou, en 2018 après avoir été blessé par un tir de l'armée israélienne lors des manifestations de "la marche du retour", le long de la barrière ultra-sécurisée séparant la bande de Gaza d'Israël.

Sans cette jambe, c'est aussi son rêve de devenir un professionnel du parkour qui s'est envolé, raconte-t-il à l'AFP.

Mais en voyant ses amis bondir d'obstacles en obstacles, le jeune homme - qui porte parfois une prothèse - a décidé qu'être unijambiste ne devait pas l'empêcher de faire des pirouettes.

"J'ai demandé à mes amis de m'aider à marcher et, petit à petit, j'ai fini par me déplacer et par sauter presque comme eux", se souvient-il dans un centre de rééducation du nord de l'enclave palestinienne où il se rend au moins une fois par semaine.

Le parkour, qui a vu le jour dans les années 1990 en France où il a été popularisé par le groupe de traceurs Yamakasi, consiste à naviguer au milieu d'obstacles urbains par un mélange rapide de sauts, de courses et de roulades.

"Parfois je me sens frustré", reconnait Mohamed Aliwa, en glissant une main devant son visage pour se protéger du soleil. "Mais je me suis dit que si j'arrivais à faire ça, alors tout le reste, dans ma vie, serait facile", ajoute le garçon au pull rose pâle et au jean's légèrement troué, qui puise dans le parkour une "énergie incroyable".

A Gaza, cela fait quelques années que des jeunes pratiquent ce loisir, valdinguant de ruines en ruines dans une enclave meurtrie par trois guerres entre le mouvement islamiste armé Hamas, au pouvoir depuis 2007, et Israël.

Résilience

Mais sauter d'un rocher à l'autre comporte des risques et c'est pour cela que Jihad Abou Sultan, 32 ans, a ouvert la "première académie de parkour dans les Territoires palestiniens", avec le soutien de la fondation de l'enseigne française d'équipements sportifs Decathlon.

"J'ai commencé à faire du parkour en 2005", raconte-t-il dans son club dans le camp de réfugiés Al-Shati, à l'ouest de la ville de Gaza. "A l'époque, on n'avait pas d'espace dédié, on s'entraînait dans des cimetières et sur les ruines de bâtiments détruits par Israël".

Son club, baptisé Wallrunners ("coureurs de murs"), est "la première académie palestinienne à enseigner le parkour de manière sûre, loin des dangers de la rue", assure-t-il à l'AFP.

L'académie, créée il y a deux mois, n'a pas beaucoup de budget mais compte déjà quelque 70 membres, dont sept filles, qui peuvent sauter d'un bloc de bois à l'autre, faire des saltos, se balancer sur une barre parallèle, le tout au-dessus de tapis en mousse posés au sol.

Dans une enclave sous blocus israélien et où le taux de chômage avoisine les 50% selon la Banque mondiale, le parkour représente pour certains une activité salvatrice.

"Pour une génération de jeunes Palestiniens ayant grandi dans un torrent de chômage, le parkour est devenu une méthode d'expression, une échappatoire, un mode de vie. On dirait que ce sport a été créé sur mesure pour des endroits comme Gaza, et pour l'énergie, la créativité et la résilience de sa jeunesse", relève le site des Wallrunners.

Le club compte organiser le premier concours de parkour à Gaza en février, si les restrictions liées à la pandémie de coronavirus le permettent.

Mohamed Aliwa ne devrait pas concourir mais il regardera ses camarades voltigeurs avec des étoiles plein les yeux. "Mon rêve c'est de retrouver ma jambe pour reprendre une vie normale, faire de la gym et du parkour, comme il se doit", confie-t-il.


Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France serait «une récompense pour le terrorisme»

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
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  • Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron,
  • "Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas"

JERUSALEM: Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, qui pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron, serait "une récompense pour le terrorisme", a estimé le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. "Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage".

 


Saudi Aramco découvre 14 nouveaux champs pétroliers et gaziers

  Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
 Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
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  • L'Arabie saoudite conforte sa position de leader mondial de l'énergie
  • Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1

RIYADH : Saudi Aramco a fait une série de découvertes révolutionnaires de pétrole et de gaz dans la province orientale et le quartier vide, consolidant ainsi la position de l'Arabie saoudite en tant que leader mondial de l'énergie.

Annoncées mercredi par le ministre de l'Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, ces découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel, mettant ainsi en évidence le vaste potentiel d'hydrocarbures du Royaume, qui ne cesse de croître.

Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1.

Une autre découverte notable a été faite dans le champ de Sayahid, où du brut très léger s'est écoulé du puits Sayahid-2 à un taux de 630 bpj. Le champ d'Ayfan a également montré des résultats prometteurs, le puits Ayfan-2 produisant 2 840 bpj de brut très léger et environ 0,44 million de pieds cubes standard de gaz par jour.

Une exploration plus poussée a confirmé l'existence du réservoir de Jubaila dans le champ de Berri, où le puits Berri-907 a produit du brut léger à un rythme de 520 bpj, ainsi que 0,2 million de pieds cubes standard de gaz par jour. En outre, le réservoir Unayzah-A dans le champ Mazalij a produit du brut léger de première qualité à partir du puits Mazalij-64 à un taux de 1 011 bpj, associé à 0,92 million de pieds cubes de gaz par jour.

Au cours du trimestre vide, le champ de Nuwayr a produit du brut arabe moyen à 1 800 bpj à partir du puits Nuwayr-1, ainsi que 0,55 million de pieds cubes de gaz par jour. Le champ de Damdah, exploité par le puits Damda-1, a produit du brut moyen à partir du réservoir Mishrif-C, à raison de 200 b/j, et du brut très léger à partir du réservoir Mishrif-D, à raison de 115 b/j. Le champ de Qurqas a également produit du brut moyen à 210 bpj à partir du puits Qurqas-1.

En ce qui concerne le gaz naturel, des découvertes notables ont été faites dans la province orientale. Du gaz a été trouvé dans le réservoir Unayzah B/C du champ Ghizlan, le puits Ghizlan-1 produisant 32 millions de pieds cubes de gaz par jour et 2 525 barils de condensat. Dans le champ d'Araam, le puits Araam-1 a produit 24 millions de pieds cubes de gaz par jour et 3 000 barils de condensat. Du gaz non conventionnel a également été découvert dans le réservoir Qusaiba du champ Mihwaz, où le puits Mihwaz-193101 a produit 3,5 millions de pieds cubes par jour et 485 barils de condensat.

Dans le quartier vide, d'importants flux de gaz naturel ont été enregistrés dans le champ de Marzouq, avec 9,5 millions de pieds cubes par jour en provenance du réservoir Arab-C et 10 millions de pieds cubes en provenance du réservoir Arab-D. En outre, le réservoir Upper Jubaila a produit 1,5 million de pieds cubes de gaz par jour à partir du même puits.

Le prince Abdulaziz a souligné l'importance de ces découvertes, notant qu'elles contribuent à consolider le leadership de l'Arabie saoudite dans le secteur mondial de l'énergie et à renforcer le potentiel du Royaume en matière d'hydrocarbures.

Ces découvertes devraient stimuler la croissance économique, renforcer la capacité de l'Arabie saoudite à répondre efficacement à la demande énergétique nationale et internationale et soutenir les objectifs de durabilité à long terme du pays. Elles s'alignent sur les objectifs de la Vision 2030, qui vise à maximiser la valeur des ressources naturelles et à assurer la sécurité énergétique mondiale.


Aux confins de Gaza, Macron appelle à une reprise rapide de l'aide humanitaire

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
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  • "La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire"
  • La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre

AL-ARISH: Emmanuel Macron a affirmé mardi que la reprise de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza était "la priorité des priorités", lors d'une visite à al-Arich, avant-poste égyptien du soutien humanitaire à Gaza où la situation est "intenable, selon le président français.

Cette rare visite d'un dirigeant européen aux confins de la bande de Gaza intervient dans un contexte tendu, alors que Israël a repris ses opérations militaires le 18 mars après deux mois de trêve. Israël bloque par ailleurs depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.

"La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire", "la priorité des priorités", selon lui.

La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien.

"Nous condamnons évidemment avec force ces attaques, et il faut qu'ensuite la vérité soit établie comme il se doit,  parce que le monde a des règles, et c'est une bonne chose", a-t-il déclaré.

Le 23 mars, 15 personnes ont été tuées par des tirs israéliens sur des ambulances à Rafah, point de passage entre l'Egypte et Gaza à 50 km d'al-Arich, selon l'ONU et le Croissant-rouge palestinien. Le drame suscite un tollé international et le chef de l'armée israélienne a ordonné lundi une "enquête plus approfondie".

"Pas un projet immobilier" 

"La protection des civils et du personnel humanitaire ainsi qu'un plein accès de l'aide humanitaire constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire et doivent être respectées", avaient déjà plaidé lundi au Caire les présidents Macron et al-Sissi ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie, dans une déclaration conjointe.

Ils ont aussi "appelé à un retour immédiat au cessez-le-feu pour que les Palestiniens soient protégés et reçoivent de l'aide humanitaire en quantité et dans les plus brefs délais".

Un message réitéré de vive voix à Donald Trump dans un appel téléphonique à quatre, juste avant que le président américain ne reçoive le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à la Maison Blanche.

Interrogé mardi lors d'un point de presse à al-Arich sur les déclarations de Donald Trump, qui avait évoqué une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", M. Macron a répondu que le territoire palestinien n'était "pas un projet immobilier".

"La réalité, c'est que vous avez 2 millions de personnes qui sont enfermées (...)  Après des mois et des mois de bombardements d'une guerre terrible, des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie. Vous avez des dizaines de milliers d'enfants qui sont mutilés sans famille. C'est ça dont on parle quand on parle de Gaza. C'est pas d'un projet immobilier", a souligné M. Macron.

Depuis octobre 2023, plus de 330 travailleurs humanitaires, la plupart d'entre eux appartenant à l'Unrwa, l'agence des Nations unies d'aide aux réfugiés palestiniens, ont été tués dans la bande de Gaza, selon les données de l'ONU datant de novembre.