WUHAN: Un an jour pour jour après le spectaculaire confinement décrété à Wuhan, une ville chinoise désormais débarrassée du coronavirus, plusieurs pays imposent samedi de nouvelles restrictions face à une épidémie qui ne faiblit pas et à l'inquiétude suscitée par les variants du virus.
Au Brésil, en pleine seconde vague de la pandémie, où un millier de malades meurent chaque jour, des milliers de personnes ont manifesté dans tout le pays pour manifestant contre le retard pris par la campagne de vaccination et demander la destitution du président Jair Bolsonaro pour sa gestion de la pandémie.
En Chine, un regain épidémique s'est matérialisé ces derniers jours dans certaines régions. Mais à Wuhan, une métropole de onze millions d'habitants et le berceau de la pandémie qui a fait plus de deux millions de morts dans le monde, rien ne rappelle l'ambiance apocalyptique qui régnait un an plus tôt.
Les fêtards savourent leur liberté retrouvée et les habitants s'adonnaient samedi matin à leurs exercices physiques le long du Yangtsé, tandis que des groupes de retraités dansaient dans un parc, par un temps brumeux.
Nouvelles restrictions dans le monde
De nouvelles restrictions sont imposées dans de nombreux pays pour répondre à l'inquiétude qui monte face au danger que constituant les nouveaux variants du coronavirus, en raison de la lassitude qui elle aussi grandit.
Un couvre-feu entre en vigueur samedi aux Pays-Bas, tout comme un nouveau confinement pendant le week-end en Colombie.
La Norvège a annoncé des mesures de semi-confinement dans la capitale Oslo et sa région, les plus strictes depuis le début de l'épidémie.
Plusieurs États européens ont annoncé un renforcement des restrictions. La Belgique a ainsi décidé d'interdire à sa population les voyages non essentiels hors de ses frontières à compter de mercredi et ce jusqu'au 1er mars.
Sous confinement depuis une semaine, le Portugal a fermé vendredi ses écoles, crèches et universités pour 15 jours.
En Espagne, les fêtes de fin d'année ont fait bondir les contaminations. La région de Madrid, l'une des plus touchées, a rendu public de nouvelles restrictions, avançant l'heure du couvre-feu et celle de la fermeture des bars et des restaurants.
Le chef d'état-major de l'armée a présenté sa démission après avoir été accusé avec d'autres militaires d'avoir utilisé un passe-droit pour se faire vacciner.
Hong Kong a instauré un premier confinement pour ce week-end, dans un quartier pauvre et densément peuplé.
Ces restrictions ne vont pas sans susciter de nouvelles protestations.
«Liberté pour le Danemark, nous en avons eu assez!», ont ainsi scandé plusieurs centaines de manifestants samedi soir à Copenhague.
Encore plus mortel
Ajoutant à l'inquiétude, le variant du coronavirus découvert pour la première fois en Grande-Bretagne pourrait être plus mortel encore, selon le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Pour les hommes âgés d'une soixantaine d'années, le risque de mortalité est de 10 sur 1 000 avec le virus, un chiffre qui atteint 13 à 14 sur 1 000 avec le nouveau variant, a report le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance.
L'agence européenne chargée des épidémies a de son côté relevé à «élevé / très élevé» le risque lié aux nouvelles variantes, prévoyant «une escalade rapide de la rigueur des mesures dans les semaines à venir».
Autre mauvaise nouvelle, les livraisons du vaccin AstraZeneca / Oxford en Europe seront moins importantes que prévu en raison d'une baisse de rendement sur un site de fabrication.
La France a quant à elle demandé au laboratoire américain Pfizer de respecter ses engagements de livraisons. Mais le plan de vaccination dans le pays n'est pas remis en cause, a assuré samedi la ministre déléguée à l'Industrie, Agnés Pannier-Runacher.
Le vaccin «Spoutnik V» de la Russie n'a pas encore été autorisé dans l'UE, mais le gouvernement hongrois, qui critique les «lenteurs» européennes, a annoncé vendredi un accord pour en acheter jusqu'à deux millions de doses.
L'autre vaccin Moderna a lui suscité quelques craintes en raison de cas d'allergies sévères. Mais celles-ci sont rares et ont concerné que dix personnes sur plus de quatre millions de premières doses administrées aux États-Unis, ont déclaré les autorités sanitaires américaines.
Rio renonce à son carnaval
Après un pic, la pandémie a pourtant décéléré partout cette semaine, sauf en Amérique latine où la ville de Rio de Janeiro a renoncé à organiser cette année son traditionnel carnaval.
Le Brésil, en pleine deuxième vague, commence tout juste sa campagne de vaccination et connaît déjà des ratés, tandis que les scientifiques alertent sur un éventuel manque de doses, de composants et même de seringues.
L'épidémie a fait 2 107 903 morts et contaminé plus de 98 millions de personnes. L'Europe et l'Amérique du Nord concentrent les deux tiers des nouvelles contaminations.
A Montréal, l'Institut de cardiologie a annoncé samedi avoir démontré que la colchicine, un puissant anti-inflammatoire utilisé pour le traitement de la goutte, réduisait les risques de complications liés au virus.