Un an après le grand confinement de Wuhan

A Wuhan, une métropole de onze millions d'habitants et le berceau de la pandémie qui a fait plus de deux millions de morts dans le monde, rien ne rappelle l'ambiance apocalyptique qui régnait un an plus tôt (Photo, AFP).
A Wuhan, une métropole de onze millions d'habitants et le berceau de la pandémie qui a fait plus de deux millions de morts dans le monde, rien ne rappelle l'ambiance apocalyptique qui régnait un an plus tôt (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 24 janvier 2021

Un an après le grand confinement de Wuhan

  • Le vaccin «Spoutnik V» de la Russie, toujours pas autorisé dans l'UE, est acheté jusqu’à 2 millions de doses par l’Hongrie qui critique les «lenteurs» européennes
  • A Montréal, l'Institut de cardiologie a démontré que la colchicine, un puissant anti-inflammatoire utilisé pour le traitement de la goutte, réduisait les risques de complications liés au virus

WUHAN: Un an jour pour jour après le spectaculaire confinement décrété à Wuhan, une ville chinoise désormais débarrassée du coronavirus, plusieurs pays imposent samedi de nouvelles restrictions face à une épidémie qui ne faiblit pas et à l'inquiétude suscitée par les variants du virus.
Au Brésil, en pleine seconde vague de la pandémie, où un millier de malades meurent chaque jour, des milliers de personnes ont manifesté dans tout le pays pour manifestant contre le retard pris par la campagne de vaccination et demander la destitution du président Jair Bolsonaro pour sa gestion de la pandémie.
En Chine, un regain épidémique s'est matérialisé ces derniers jours dans certaines régions. Mais à Wuhan, une métropole de onze millions d'habitants et le berceau de la pandémie qui a fait plus de deux millions de morts dans le monde, rien ne rappelle l'ambiance apocalyptique qui régnait un an plus tôt.

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Parc de Wuhan, dans la province centrale du Hubei en Chine, le 23 janvier 2021, un an après que la ville se soit enfermée pour freiner la propagation du coronavirus Covid-19 (Photo, AFP).


Les fêtards savourent leur liberté retrouvée et les habitants s'adonnaient samedi matin à leurs exercices physiques le long du Yangtsé, tandis que des groupes de retraités dansaient dans un parc, par un temps brumeux.

Nouvelles restrictions dans le monde

De nouvelles restrictions sont imposées dans de nombreux pays pour répondre à l'inquiétude qui monte face au danger que constituant les nouveaux variants du coronavirus, en raison de la lassitude qui elle aussi grandit.
Un couvre-feu entre en vigueur samedi aux Pays-Bas, tout comme un nouveau confinement pendant le week-end en Colombie.
La Norvège a annoncé des mesures de semi-confinement dans la capitale Oslo et sa région, les plus strictes depuis le début de l'épidémie.
Plusieurs États européens ont annoncé un renforcement des restrictions. La Belgique a ainsi décidé d'interdire à sa population les voyages non essentiels hors de ses frontières à compter de mercredi et ce jusqu'au 1er mars.
Sous confinement depuis une semaine, le Portugal a fermé vendredi ses écoles, crèches et universités pour 15 jours.
En Espagne, les fêtes de fin d'année ont fait bondir les contaminations. La région de Madrid, l'une des plus touchées, a rendu public de nouvelles restrictions, avançant l'heure du couvre-feu et celle de la fermeture des bars et des restaurants.
Le chef d'état-major de l'armée a présenté sa démission après avoir été accusé avec d'autres militaires d'avoir utilisé un passe-droit pour se faire vacciner.
Hong Kong a instauré un premier confinement pour ce week-end, dans un quartier pauvre et densément peuplé.

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Denemark, Copenhague (Photo, AFP).

Ces restrictions ne vont pas sans susciter de nouvelles protestations.
«Liberté pour le Danemark, nous en avons eu assez!», ont ainsi scandé plusieurs centaines de manifestants samedi soir à Copenhague.

Encore plus mortel

Ajoutant à l'inquiétude, le variant du coronavirus découvert pour la première fois en Grande-Bretagne pourrait être plus mortel encore, selon le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Pour les hommes âgés d'une soixantaine d'années, le risque de mortalité est de 10 sur 1 000 avec le virus, un chiffre qui atteint 13 à 14 sur 1 000 avec le nouveau variant, a report le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance.
L'agence européenne chargée des épidémies a de son côté relevé à «élevé / très élevé» le risque lié aux nouvelles variantes, prévoyant «une escalade rapide de la rigueur des mesures dans les semaines à venir».
Autre mauvaise nouvelle, les livraisons du vaccin AstraZeneca / Oxford en Europe seront moins importantes que prévu en raison d'une baisse de rendement sur un site de fabrication.
La France a quant à elle demandé au laboratoire américain Pfizer de respecter ses engagements de livraisons. Mais le plan de vaccination dans le pays n'est pas remis en cause, a assuré samedi la ministre déléguée à l'Industrie, Agnés Pannier-Runacher.
Le vaccin «Spoutnik V» de la Russie n'a pas encore été autorisé dans l'UE, mais le gouvernement hongrois, qui critique les «lenteurs» européennes, a annoncé vendredi un accord pour en acheter jusqu'à deux millions de doses.
L'autre vaccin Moderna a lui suscité quelques craintes en raison de cas d'allergies sévères. Mais celles-ci sont rares et ont concerné que dix personnes sur plus de quatre millions de premières doses administrées aux États-Unis, ont déclaré les autorités sanitaires américaines.

Rio renonce à son carnaval

Après un pic, la pandémie a pourtant décéléré partout cette semaine, sauf en Amérique latine où la ville de Rio de Janeiro a renoncé à organiser cette année son traditionnel carnaval.

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(Photo, AFP).

Le Brésil, en pleine deuxième vague, commence tout juste sa campagne de vaccination et connaît déjà des ratés, tandis que les scientifiques alertent sur un éventuel manque de doses, de composants et même de seringues.

L'épidémie a fait 2 107 903 morts et contaminé plus de 98 millions de personnes. L'Europe et l'Amérique du Nord concentrent les deux tiers des nouvelles contaminations.
A Montréal, l'Institut de cardiologie a annoncé samedi avoir démontré que la colchicine, un puissant anti-inflammatoire utilisé pour le traitement de la goutte, réduisait les risques de complications liés au virus.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.