A la date butoir, aucun signe d'un retrait des mercenaires de Libye

Des manifestants tiennent une banderole sur laquelle on peut lire "Stop à la guerre en Libye, Haftar et mercenaires" lors d'une manifestation près de la chancellerie pendant le sommet de la paix sur la Libye à la Chancellerie de Berlin le 19 janvier 2020.  (John MACDOUGALL / AFP)
Des manifestants tiennent une banderole sur laquelle on peut lire "Stop à la guerre en Libye, Haftar et mercenaires" lors d'une manifestation près de la chancellerie pendant le sommet de la paix sur la Libye à la Chancellerie de Berlin le 19 janvier 2020. (John MACDOUGALL / AFP)
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Publié le Samedi 23 janvier 2021

A la date butoir, aucun signe d'un retrait des mercenaires de Libye

  • La Libye est déchirée depuis 2016 entre deux autorités: le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et les autorités alliées au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est du pays
  • La Turquie a envoyé drones, instructeurs et conseillers militaires en Libye, en vertu d'un accord militaire signé avec le GNA. Elle a aussi envoyé des mercenaires syriens, selon des experts de l'ONU

TRIPOLI: Les mercenaires et combattants étrangers présents en Libye sont appelés à quitter ce pays plongé dans le chaos au plus tard samedi, en vertu d'un accord signé par les principaux protagonistes libyens. Mais ils sont toujours là, menaçant une trêve fragile, estiment des experts.

Le retrait de ces combattants "ne dépend pas des Libyens, mais des puissances étrangères impliquées dans le conflit", estime Khaled al-Montasser, professeur en Relations internationales à l'université de Tripoli.

Minée par les luttes de pouvoir et les violences sanglantes depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi après huit mois de révolte populaire, la Libye est déchirée depuis 2016 entre deux autorités: le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et les autorités alliées au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est du pays.

Celui-ci est soutenu par les Emirats arabes unis, l'Egypte et la Russie, alors que le GNA est appuyé militairement par la Turquie.

Après l'échec de la tentative du maréchal Haftar de s'emparer de Tripoli, un accord de cessez-le-feu a été signé le 23 octobre 2020 à Genève par des responsables militaires des deux camps, assorti d'une clause majeure: le départ, dans un délai de 90 jours, des mercenaires et des forces étrangères ainsi que le démantèlement des milices.  

Aucune annonce n'a été faite jusqu'à samedi matin par les belligérants en Libye sur un tel départ ou démantèlement.

La veille, la chaîne américaine CNN a diffusé des images satellitaires présentées comme celles d'une énorme tranchée creusée au sud de la ville de Syrte (nord) par des mercenaires soutenus selon elle par la Russie. Un responsable américain non identifié, cité par la chaîne, affirme qu'il s'agit d'une preuve que ces mercenaires "comptent rester longtemps". 

"Intérêts"

Début décembre, Stephanie Williams, alors émissaire par intérim de l'ONU en Libye qui avait parrainé l'accord de Genève, a affirmé que quelque 20.000 "forces étrangères et/ou mercenaires" étaient toujours en Libye. "Il y a aujourd'hui 10 bases militaires totalement ou partiellement occupées par des forces étrangères", a-elle dit.

Ils sont pour la plupart répartis autour de Syrte, où se situe depuis la mi-juin la ligne de front, et plus au sud, sur des bases aériennes majeures notamment à al-Joufra, à 500 km au sud de Tripoli pour les pro-Haftar et plus à l’ouest, à al-Watiya (pro-GNA), la plus grande base militaire à la frontière tunisienne. 

La Turquie a envoyé drones, instructeurs et conseillers militaires en Libye, en vertu d'un accord militaire signé avec le GNA. Elle a aussi envoyé des mercenaires syriens, selon des experts de l'ONU. 

Le 22 décembre, le Parlement turc a même prolongé de 18 mois l'autorisation de déployer ces militaires.

La Russie dément elle jouer un rôle dans la présence de mercenaires russes. Mais en mai 2020, des experts de l'ONU ont confirmé la présence en Libye de mercenaires du groupe Wagner, réputé proche du président russe Vladimir Poutine.

"Les mercenaires ne risquent pas de quitter la Libye tant que les pays qui les ont engagés n'auront pas garanti leurs intérêts dans la nouvelle phase de transition", analyse Khaled al-Montasser, en référence aux pourparlers interlibyens en cours sous l'égide de l'ONU.

"Pas l'intention de partir"

"Leur présence fait peser la menace d'un affrontement militaire à tout moment, tandis que la pérennité de l'accalmie actuelle semble incertaine", poursuit M. Montasser.

"La prolongation (par le Parlement) de la présence turque montre qu'Ankara n'a pas l'intention de partir", estime Jalal Al-Fitouri, professeur d'université à Tripoli.

Et dans l'est de la Libye, "on ignore les termes du contrat liant les paramilitaires du groupe privé russe Wagner au maréchal Haftar", ajoute-t-il.

En début de semaine, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a pourtant rappelé dans un rapport remis au Conseil de sécurité la nécessité d'un départ des troupes étrangères et mercenaires avant samedi.

Fin 2020, il a préconisé la constitution d'un groupe d'observation non armé pour vérifier le départ des mercenaires. 

C'est désormais au Slovaque Jan Kubis, nommé le 15 janvier nouvel émissaire pour la Libye, qu'il incombera de faire appliquer cet accord et de gérer les difficiles négociations interlibyennes.

Celles-ci, impliquant différents interlocuteurs libyens, se poursuivent pour mettre en place une feuille de route politique en vue des élections annoncées pour décembre 2021, à condition que le cessez-le-feu ne vole pas en éclats.


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.