A Paris, la densité urbaine fait de la résistance malgré le Covid

La semaine dernière, écologistes et élus de la droite, dans une alliance inédite, ont eu raison d'un projet de construction de 80 logements sociaux (Photo, AFP)
La semaine dernière, écologistes et élus de la droite, dans une alliance inédite, ont eu raison d'un projet de construction de 80 logements sociaux (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 23 janvier 2021

A Paris, la densité urbaine fait de la résistance malgré le Covid

  • La densité d'habitants au mètre carré favoriserait ainsi la propagation du virus, dans une ville où l'insuffisance d'espaces verts s'est fait sentir au cours des derniers mois
  • En région parisienne, la quantité de bureaux loués a ainsi reculé de près de moitié (-45%) par rapport à un an plus tôt

PARIS: Covid ou pas, la mairie de Paris veut tenir ses engagements de création de logements sociaux, envisageant même de transformer les bureaux en lieux d'habitations, et balaie les arguments des adversaires de la densité, devenue à leurs yeux l'ennemie depuis l'épidémie. 

La semaine dernière, écologistes et élus de la droite, dans une alliance inédite, ont eu raison d'un projet de construction de 80 logements sociaux (dont 60 pour des familles, et 20 pour des personnes sans domicile) prévus dans le très chic XVIe arrondissement parisien, pourtant très peu doté en la matière. 

« A Paris, les écologistes sont favorables à la production de logements sociaux », a assuré le groupe écologiste dans un communiqué. Mais, « qui dit production ne dit pas forcément construction de logements », plaide-t-il, préférant « la transformation du parc immobilier existant grâce, notamment, au recours au droit de préemption ». 

Le tribunal administratif, pour invalider le permis, a argué de sa « non conformité à l'actuel PLU », et d'une « insertion urbaine insuffisante » dans le quartier, rapporte la mairie.  

« C'est un jugement assez politique », s'agace l'adjoint chargé du Logement, le communiste Ian Brossat. 

« La densité est sur le banc des accusés. Encensée il y a encore cinq ans, et présentée alors comme une réponse à l'étalement urbain et à la fragmentation sociale, la densité serait désormais responsable de tous les maux contemporains », écrivait l'élu PCF dans une tribune publiée mi-décembre dans Le Monde. « Avec la crise sanitaire, elle serait même devenue l'ennemie public numéro un. » 

La densité d'habitants au mètre carré favoriserait ainsi la propagation du virus, dans une ville où l'insuffisance d'espaces verts s'est fait sentir au cours des derniers mois. 

Mais, « c'est moins la densité urbaine que le mal-logement qui serait en cause », rappelle l'élu, avec à l'appui, une étude de l'Institut pour la recherche en santé publique (IRESP) publiée en octobre. Reste que la mairie a « un objectif à atteindre: 25% de logements sociaux d'ici 2025 », rappelle Ian Brossat. Or, « nous n'atteindrons jamais cet objectif si nous ne construisons plus rien. » 

Transformer bureaux en logements 

Alors que le télétravail a quasi vidé les quartiers d'affaires, des chercheurs plaident pour que les collectivités partent de l'existant pour réinventer la ville de demain.  

Par exemple, « les immeubles de bureaux, qui sont fermés le week-end, pourraient accueillir les associations ? Au rez-de-chaussée des immeubles de logements, on pourrait mutualiser des imprimantes, mettre des machines à laver ... des choses pas nécessairement utiles dans les logements », suggère Charlotte Girerd, responsable propective et expérimentation SNCF Immobilier, dans le journal »Nouvelles urbanités » publié en octobre. 

En région parisienne, la quantité de bureaux loués a ainsi reculé de près de moitié (-45%) par rapport à un an plus tôt, selon des données récentes de professionnels du secteur. 

Mardi, le capital investisseur Novaxia et quatre assureurs-vie se sont même engagés à lever un milliard d'euros d'investissements sur trois ans pour transformer des bureaux vides, espérant ainsi créer 4 000 logements d'ici trois ans, affirmait Joachim Azan, le président fondateur de Novaxia. 

La Ville réfléchit ainsi au « principe de réversibilité » des locaux: « Construire dans des normes de construction qui permettent de changer un bureau en logement, un bureau en commerce, ou un commerce en logement », avance Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire PS Anne Hidalgo.  

En parallèle, la mairie poursuit ses projets de végétalisation et compte planter dès cette année 17 000 arbres, en utilisant notamment « les talus du périphérique », explique l'ancien élu EELV, adjoint en charge de la Végétalisation, Christophe Najdovski.  

Quant à la première forêt urbaine, elle pourrait voir le jour d'ici 2023-2024, dans le XIVe arrondissement, au sud de la gare Montparnasse, avance l'élu, convaincu qu'« il ne faut pas opposer les priorités: le logement comme la végétalisation sont importants ». 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".