Biden dresse un tableau sombre de la crise économique et sanitaire «qui empire»

Décrivant une Amérique «qui souffre» et pressant démocrates comme républicains à «agir vite», le président a estimé que le bilan de l'épidémie de la Covid-19 aux Etats-Unis «pourrait atteindre bien plus de 600 000» décès (Photo, AFP).
Décrivant une Amérique «qui souffre» et pressant démocrates comme républicains à «agir vite», le président a estimé que le bilan de l'épidémie de la Covid-19 aux Etats-Unis «pourrait atteindre bien plus de 600 000» décès (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 23 janvier 2021

Biden dresse un tableau sombre de la crise économique et sanitaire «qui empire»

  • Faisant référence au plan d'«aide de 1 900 milliards de dollars», le «plan de sauvetage» de l'économie va «s'attaquer à la pandémie et apporter une aide financière»
  • Le président a réitéré son appel à une augmentation du salaire horaire minimum fédéral à 15 dollars, contre 7,25 dollars actuellement

WASHINGTON: Le président Joe Biden a dressé vendredi un sombre tableau de la crise économique et sanitaire «qui empire» aux Etats-Unis, tandis qu'il a signé des premiers décrets promettant une aide immédiate aux millions d'Américains sans emploi qui ont faim .

Décrivant une Amérique «qui souffre» et pressant démocrates comme républicains à «agir vite», le président a estimé que le bilan de l'épidémie de la Covid-19 aux Etats-Unis, de plus de 400 000 morts actuellement, «pourrait atteindre bien plus de 600 000» décès.

«Des familles ont faim. Des gens sont expulsés. Les pertes d'emplois grimpent à nouveau. Il faut agir maintenant», a martelé le président avant de signer deux décrets visant une hausse de l'aide alimentaire dans le pays et un renforcement des droits sociaux.

Au surlendemain de son investiture, le nouveau président américain continue ainsi à égrener ses priorités à coup de décisions présidentielles.

En trois jours, il en aura pris près d'une trentaine. M. Biden, qui veut aller vite, a vu aussi un membre-clé de son gouvernement être confirmé vendredi par le Sénat: le ministre de la Défense Lloyd Austin. Les votes sur les nominations des ministres des Affaires étrangères Antony Blinken et de l'Economie et des Finances Janet Yellen devraient suivre.

«Un foyer sur sept en Amérique, un sur sept, et plus d'un sur cinq dans les foyers noirs et latino, rapportent qu'ils n'ont pas assez à manger», s'est exclamé Joe Biden. «Cela inclut près de 30 millions d'adultes et 12 millions d'enfants, et ils n'y sont pour rien. C'est scandaleux», a-t-il ajouté.

 

Indignation... et volte-face rapide

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(Photo, AFP).

La décision de transformer un parking souterrain en dortoir pour les militaires de la Garde nationale qui protégeaient le Congrès américain à Washington a créé l'indignation, forçant les autorités à une volte-face rapide.

Une partie des 25 000 soldats, depuis la capitale américaine pour assurer la sécurité de l'investiture du président Joe Biden mercredi après l'attaque du bâtiment par des partisans de Donald Trump le 6 janvier, avait pris l'habitude de se reposer dans les couloirs du Congrès à même le sol ou sur des lits de camp.

Mais jeudi après-midi, après la cérémonie et la reprise des séances parlementaires, les soldats ont été installés dans un parking souterrain proche.

Les clichés des militaires assis par terre et adossés aux colonnes de béton, sous la lumière blafarde des néons, avec des accès limités à l'internet, des toilettes ou des prises électriques a suscité la colère des élus des deux bords.

Quelques heures plus tard, les militaires ont été réinstallés dans l'enceinte du Capitole.

Aux Etats-Unis, où les écoles fournissaient quotidiennement des repas aux élèves de familles pauvres, 12 millions d'enfants ne sont plus nourris dans les établissements. Quelque 600 000 personnes ont perdu leur emploi dans l'enseignement, a également souligné M. Biden.

Dans les villes, les fichiers d'attente aux soupes populaires se sont allongées et les banques alimentaires sont débordées, y compris dans les banlieues aisées de la capitale fédérale Washington.

M. Biden va demander au ministère de l'Agriculture d'étendre et d'assouplir son programme d'aide aux personnes et familles à faible ou aucun revenu (SNAP), qui a remplacé le programme des tickets alimentaires ou Food Stamps, qui permettait aux familles à bas revenus de se procurer des produits alimentaires de base dans des magasins agréés.

La carte électronique EBT (Electronic Benefit Transfer), ayant succédé aux tickets de 1, 5 et 10 dollars, devrait être augmentée de 15%. Actuellement, elle offre jusqu'à 5,70 dollars journaliers par enfant scolarisé.

«Plan de sauvetage»

Ces initiatives d'urgence précèdent «un plan de sauvetage» de l'économie qui va «s'attaquer à la pandémie et apporter une aide financière directe aux Américains qui en ont le plus besoin», a poursuivi le président faisant référence au plan d'«aide de 1 900 milliards de dollars».

Il apporterait notamment, a ajouté le président, un versement direct de 2.000 dollars au total --dont les 600 dollars déjà fournis récemment sous l'administration Trump-- aux ménages qui en ont le plus besoin.

Joe Biden, qui dispose d'une majorité très ténue au Congrès, a insisté sur le fait que ce plan «recevait l'appui bipartite d'une majorité de maires et de gouverneurs».

«Même les firmes de Wall Street ont souligné son importance», a-t-il souligné citant une étude économique de Moody's qui affirme que le plan de sauvetage créerait 7,5 millions d'emplois cette année.

«Je ne crois pas que ce sont des démocrates ou des républicains qui ont faim et perdent leur emploi. Je crois que ce sont des Américains (...) et on a les outils pour arrêter cela», a-t-il martelé.

Le nouvel hôte de la Maison Blanche a rappelé que 16 millions d'Américains vivaient d'allocations chômage et que 14 millions d'entre eux étaient déjà en retard sur leurs loyers, risquant l'expulsion.

Le second décret signé doit quant à lui améliorer les droits sociaux afin qu'il soit permis de refuser un poste, si celui-ci risque de mettre en péril la santé de l'employé, sans pour autant perdre ses droits au chômage.

Parmi les mesures économiques immédiates, Joe Biden avait déjà pris un décret pour étendre le moratoire sur les expulsions de logements pour les loyers impayés.

En décembre, le chômage s'élevait à 6,7%, bien loin des 3,5% d'il y a un an, avant de la pandémie.

Le président a réitéré son appel à une augmentation du salaire horaire minimum fédéral à 15 dollars, contre 7,25 dollars actuellement, même si dans les faits, il est déjà supérieur dans la moitié des États.

«Personne en Amérique ne devrait travailler 40 heures par semaine pour rester en dessous du seuil de pauvreté. 15 dollars de l'heure fait passer ces gens au-dessus du seuil de pauvreté», a-t-il affirmé.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.