NIAMEY: Cinq soldats nigériens ont été tués lors d'une opération militaire antiterroriste menée mardi et quatre sont portés disparus depuis, dans le Sud-Est du Niger frontalier du Nigeria, ont annoncé jeudi soir les autorités, en revendiquant une «vingtaine de terroristes» tués.
L'opération a été engagée après l'attaque d'un camp militaire dimanche puis l'explosion d'une mine artisanale lundi qui avait tué quatre soldats dans la région de Diffa.
Le bilan est de «cinq morts» et «quatre portés disparus» dans les rangs de l'armée contre «une vingtaine de terroristes» tués, selon un communiqué du ministère de la Défense lu jeudi soir à la télévision nigérienne.
Aucun détail précis n'a été donné sur la localisation exacte ou les circonstances du décès des cinq soldats et de la «vingtaine de terroristes», terminologie employée par les autorités au Sahel pour définir les jihadistes.
Le ministère de la Défense a seulement indiqué que l'opération a été «aéro-terrestre» et «appuyée par les partenaires» du Niger -- à savoir la France engagée au Sahel avec l'opération Barkhane ou la Force multinationale mixte (composée de troupes de pays de la région).
Dimanche, un camp militaire nigérien situé à quelques km de la frontière du Nigeria, à Chétima Wangou, avait été attaqué par des jihadistes affiliés au groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), selon leur revendication le lendemain.
Des «poursuites» et «opérations de ratissage» ont été engagées par l'armée nigérienne dans la zone. Lundi, quatre soldats ont été tués dans l'explosion d'une mine artisanale dans le secteur.
L'opération de mardi s'inscrivait dans ces opérations de «poursuites» et «ratissages», selon le communiqué.
Chétima Wangou est un village à quelques dizaines de km au sud-ouest de la ville de Diffa.
Un poste militaire y est installé, qui a déjà été attaqué par le passé par des jihadistes: le 7 mars 2020, huit soldats nigériens y avaient été tués. L'année précédente, sept avaient déjà péri lors d'une autre attaque à Chétima Wangou.
Iswap est une branche dissidente du groupe jihadiste Boko Haram, né au Nigeria en 2009 et qui a établi des bases sur certains des multiples îlots parsemant le lac Tchad, vaste étendue marécageuse à la frontière entre le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun.
Le conflit avec les jihadistes de Boko Haram et de l'Iswap a fait plus de 36 000 morts depuis 2009 dans le Nord-Est du Nigeria. Près de deux millions de personnes ont fui leurs foyers.
Le Niger doit voter fin février pour élire son nouveau président. Mahamadou Issoufou, au pouvoir depuis dix ans, quittera ses fonctions le 21 février.
Un des principaux défis du prochain chef de l'Etat sera de juguler les attaques jihadistes, autant dans le Sud-Est du pays frontalier du Nigeria que dans l'Ouest sahélien, où des groupes affiliés à l'EI et à Al-Qaïda sévissent.