"Ils sont venus pour tuer tout le monde": récit macabre d'un massacre au Niger

Des enfants ayant survécu à l'attaque djihadiste de Tchoma Bangou vont chercher de l'eau dans le camp de déplacés de Ouallam le 9 janvier 2021. Les survivants des attaques djihadistes du 2 janvier 2021 à Tchoma Bangou et Zaroumadareye ont trouvé refuge dans le village de Ouallam. (Souleymane Ag Anara / AFP)
Des enfants ayant survécu à l'attaque djihadiste de Tchoma Bangou vont chercher de l'eau dans le camp de déplacés de Ouallam le 9 janvier 2021. Les survivants des attaques djihadistes du 2 janvier 2021 à Tchoma Bangou et Zaroumadareye ont trouvé refuge dans le village de Ouallam. (Souleymane Ag Anara / AFP)
Short Url
Publié le Lundi 11 janvier 2021

"Ils sont venus pour tuer tout le monde": récit macabre d'un massacre au Niger

  • Au moins 105 civils ont été tués le 2 janvier à Tchouma Bangou et Zaroumadareye dans l'ouest du Niger
  • Contre des civils ou des camps militaires au Burkina Faso, au Niger ou au Mali, l'immense majorité des attaques jihadistes au Sahel sont faites en un éclair

OUALLAM : "Regardez mon corps, j'ai reçu tellement de balles que je ne sais pas combien exactement. Les gens ont pensé que j'étais mort, je n'ai plus bougé" jusqu'à ce que l'attaque soit terminée, raconte Nouhou Issoufou, un des rescapés du plus meurtrier massacre de civils commis au Sahel par des jihadistes.

Au moins 105 civils ont été tués le 2 janvier à Tchouma Bangou et Zaroumadareye dans l'ouest du Niger, une région en proie à des attaques islamistes récurrentes mais jamais d'une telle ampleur. Encore sous le choc, des habitants réfugiés à Ouallam, capitale du département dont dépendent les deux villages, racontent l'horrible journée.

Zaroumadareye est dans une région où le groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS, affilié à l'EI) est très présent, dans la zone dite des "trois frontières" entre Mali, Burkina Faso et Niger. Dans cette immense région rurale, zone de pastoralisme, les communautés habitent à cheval entre un pays et l'autre, loin de l'autorité de l'Etat central, souvent absent.

Il est 09h00 du matin quand Nouhou Issoufou et d'autres habitants de Zaroumadareye, entendent des bruits de moteurs au loin.

"On est sortis, on a vu les motos, il y en avait beaucoup", explique le jeune homme désormais allongé sur une natte de l'hôpital de Ouallam, le chef-lieu du département. Il lève son vêtement pour montrer les pansements sur les plaies.

"Dès qu'ils sont arrivés, ils ont tiré sur nous".

C'est le sauve-qui-peut à Zaroumadareye: les rafales fusent, les habitants courent. Nouhou se rue dans les broussailles et n'en bouge plus. Plusieurs balles traversent son omoplate et son bras.

"Il l'a égorgé"

Contre des civils ou des camps militaires au Burkina Faso, au Niger ou au Mali, l'immense majorité des attaques jihadistes au Sahel sont faites en un éclair.

Souvent, les motos sont montées par deux combattants. Elles permettent aux groupes jihadistes de se regrouper très peu de temps avant des attaques et de se disperser aussi vite qu'ils se sont retrouvés, chacun dans des directions différentes. La circulation de motos est d'ailleurs interdite depuis plusieus mois dans le secteur pour tenter d'enrayer cette stratégie.

Trente-trois personnes ont été tuées samedi à Zaroumadareye. "Y compris dans ma famille, beaucoup de cousins. Celui qui m'a tiré dessus, c'est un Peul, il s'est ensuite attaqué à mon ami et l'a égorgé avec un couteau".

Neuf kilomètres plus loin, la mort s'est aussi invitée au village de Tchouma Bangou.

Les deux villages sont habités majoritairement de Djermas, une ethnie sédentaire d'agriculteurs. Dans une région où les tensions communautaires sont fortes notamment autour de la question foncière, plusieurs Peuls nomades avaient été tués dans les deux villages quelques jours auparavant, selon des sources locales.

Les assaillants de samedi se sont séparés en deux colonnes pour fondre sur les villages, raconte le maire de la commune de Tondi Kiwindi Almou Hassane, qui administre les deux villages ciblés.

"Ils parlaient la langue peul", dit Abdelkarim Yayé, aujourd'hui déplacé à Ouallam. Plusieurs sources, proches des autorités, ont en revanche affirmé que les assaillants étaient membres de l'ethnie djerma.

"Ils ont brûlé des gens" 

Samedi à Ouallam, les autorités ont organisé un forum avec les leaders communautaires, religieux et politiques de la zone, pour réaffirmer la présence de l'Etat et encourager la cohésion sociale. Une haute personnalité y a cité nommément un chef local de l'Etat islamique, Hamidou Hama, un Djerma originaire de Tingara, comme leader de l'attaque.

Pour Abdelkarim, boubou gris sur les épaules, les habitants du village sont "comme des animaux", pris en tenaille par la menace jihadiste. Partout au Sahel, la pression des groupes armés est localement si importante que peu se risquent à dénoncer publiquement leur présence.

"Ce sont des gens qui avant (l'attaque) faisaient la patrouille entre les villages pour prendre la zakat (impôt islamique, ndlr), ils ne se cachent pas quand ils sont dans nos villages", dit-il, en répétant: "Ce ne sont pas des gens qui se cachent".

"Quand ils sont venus, ils n'ont pas demandé des gens en particulier, ils ont seulement ouvert le feu. Que ca soit les enfants, les femmes, les hommes, ils sont venus pour tuer tout le monde", assure Abdelkarim.

Il raconte que les greniers à mil, où sont entreposées les récoltes du village en prévision de la saison sèche où la terre ne donne plus, ont été brûlés. Certains s'étaient cachés dedans. Ils sont morts.

"Ils ont brulé tous les champs. Ils ont brulé tout le mil. Ils ont brûlé des gens", raconte-il.

Soixante-douze personnes ont été tuées à Tchouma Bangou, dont le grand frère d'Abdelkarim.

Aujourd'hui, Nouhou et Abdelkarim sont à Ouallam. Ils font partie des quelques trois millions de personnes qui ont dû fuir leurs domiciles au Sahel en raison des violences. "On ne peut plus rester au village. Il n'y a plus personne". 


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

Short Url
  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
Short Url
  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url
  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.