Biden au pouvoir: les alliés soulagés, les rivaux sceptiques

Le président américain Joe Biden jure dans les nominations présidentielles lors d'une cérémonie virtuelle à la Maison Blanche à Washington, DC, le 20 janvier 2021 (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden jure dans les nominations présidentielles lors d'une cérémonie virtuelle à la Maison Blanche à Washington, DC, le 20 janvier 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 21 janvier 2021

Biden au pouvoir: les alliés soulagés, les rivaux sceptiques

  • «L'UE a de nouveau un ami à la Maison Blanche après quatre longues années» de présidence Trump
  • «Les alliés (au sein) de l'Otan doivent être unis pour faire face aux conséquences pour la sécurité de l'ascension de la Chine, de la menace terroriste et d'une Russie plus assurée»

WASHINGTON: L'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, après quatre ans de présidence controversée de Donald Trump, a suscité mercredi une vague d'optimisme et de soulagement chez les alliés traditionnels des Etats-Unis, qui lui ont proposé un «nouveau départ».

Les principaux rivaux de Washington ont préféré se montrer sans illusions, la Russie jugeant qu'une amélioration des relations dépendrait de la «volonté politique» du nouveau président et l'Iran estimant que «la balle est dans le camp» de Joe Biden.

Voici les principales réactions :

UE

«L'Europe est prête pour un nouveau départ», a tweeté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

«L'UE a de nouveau un ami à la Maison Blanche après quatre longues années» de présidence Trump, avait-elle auparavant lancé devant le Parlement européen.

De son côté, le président du Conseil européen, Charles Michel, a estimé qu'il était «temps de revenir aux convictions, au bon sens et de moderniser notre relation». 

Otan

«Aujourd'hui marque le début d'un nouveau chapitre de l'Alliance transatlantique», a estimé le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

«Les alliés (au sein) de l'Otan doivent être unis pour faire face aux conséquences pour la sécurité de l'ascension de la Chine, de la menace terroriste, y compris en Afghanistan et en Irak, et d'une Russie plus assurée», a-t-il ajouté. 

Allemagne

«J'ai hâte (d'ouvrir) un nouveau chapitre de l'amitié et de la coopération germano-américaines», a dit la chancelière Angel Merkel dans un message de félicitations.

Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a de son côté fait part de son «grand soulagement». 

Royaume-Uni

«Le leadership américain est vital sur les questions qui nous concernent tous, du changement climatique au Covid, et je suis impatient de travailler avec le président Biden», a écrit sur Twitter le Premier ministre britannique Boris Johnson. 

La reine Elizabeth II, qui a vu défiler 14 présidents américains pendant ses 68 ans de règne, a quant à elle envoyé à Joe Biden, avant son investiture, un message privé dont la teneur n'a pas été rendue publique.    

France

«C'est tous ensemble que nous pourrons réussir à relever les défis de notre temps. C'est tous ensemble que nous pourrons changer la donne climatique en agissant pour notre planète», a commenté le président français Emmanuel Macron, qui a salué décision de son homologue américain de retourner dans l'Accord de Paris sur le climat.

Italie

Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a salué sur Twitter «un grand jour pour la démocratie, dont l’importance dépasse les frontières américaines». 

Vatican

Le pape François a envoyé «ses vœux cordiaux et l'assurance de ses prières» au deuxième président catholique de l'histoire des Etats-Unis après John F. Kennedy et l'a encouragé à favoriser «la réconciliation et la paix aux Etats-Unis et entre les nations du monde».

Canada

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'est dit «impatient de travailler avec le président Biden» afin de «chercher à rendre nos pays plus sécuritaires, plus prospères et plus résilients».

Inde

Le Premier ministre indien Narendra Modi a déclaré qu'il «attendait avec impatience de travailler avec lui (Joe Biden, ndlr) à renforcer le partenariat stratégique entre l'Inde et les Etats-Unis». 

Israël

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé le nouveau président américain à «renforcer l'alliance» entre Israël et les Etats-Unis afin d'affronter des «défis communs», comme la «menace» de l'Iran.

Palestiniens

Les Palestiniens ont invité Joe Biden à œuvrer à la création d'une Palestine «indépendante». «Nous sommes impatients de travailler ensemble pour la paix et la stabilité dans la région et dans le monde», a affirmé le président palestinien Mahmoud Abbas. 

Russie

Le Kremlin a jugé que l'amélioration des relations entre la Russie et les Etats-Unis dépendait de la «volonté politique» de Joe Biden.

La diplomatie russe a par ailleurs déclaré espérer un travail «plus constructif» avec le gouvernement américain en vue de prolonger un important traité de désarmement New Start, limitant les arsenaux nucléaires de la Russie et des Etats-Unis, qui expire le 5 février. 

Iran

Téhéran a salué le départ du «tyran» Donald Trump, jugeant que «la balle est dans le camp» de Joe Biden en vue d'un éventuel retour de Washington dans l'accord sur le nucléaire iranien. 

Brésil

«Je reste engagé et prêt à travailler à la prospérité de nos nations et au bien-être de nos concitoyens», a écrit sur Twitter le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro, parfois surnommé le «Trump des tropiques» en raison de son admiration sans bornes pour l'ancien président américain. 

OMS

«#Inauguration aujourd'hui. A un monde plus sain, plus juste, plus sûr, plus durable !», a réagi sur Twitter le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus. Donald Trump avait décidé de quitter l'organisation, Joe Biden va la rejoindre.  

Irlande

Le Premier ministre irlandais Micheal Martin a félicité Joe Biden, un «vrai ami» de l'Irlande, rappelant ses racines irlandaises. 

Koweït

Cheikh Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, l'émir du Koweït, où des milliers de soldats américains sont basés, a insisté sur les «relations historiques» et l'«amitié»  avec les Etats-Unis.  

Suisse

«Je suis convaincu que les excellentes relations entre nos pays vont se poursuivre et se renforcer grâce à nos valeurs communes et à notre engagement pour la démocratie, la liberté et les droits de l'homme», a estimé sur Twitter le président suisse Guy Parmelin.

Mexique

Pour le Mexique, dont 38 millions de personnes vivant aux Etats-Unis sont originaires, la question migratoire est l'une des plus importantes à l'ordre du jour de Joe Biden, a déclare le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador.

«Le Mexique salue la fin de la construction du mur»,  a tweeté le ministre des Affaires étrangères mexicain, Marcelo Ebrard. Ce mur «anti-migrants» était une promesse phare de Donald Trump, faite lors de sa campagne présidentielle en 2016.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.