BERLIN/BRUXELLES/TEHERAN/PARIS: Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a fait part mercredi de son « grand soulagement » à quelques heures de l'investiture de Joe Biden au poste de président des Etats-Unis, assurant que ce sentiment était partagé par « beaucoup de monde » en Allemagne.
« Nous nous réjouissons que les Etats-Unis en tant que partenaire indispensable soit à l'avenir de nouveau à nos côtés sur de nombreuses questions: dans le combat commun et solidaire contre la pandémie de Covid-19, la protection mondiale du climat, sur les questions de sécurité », a notamment détaillé le chef d'Etat allemand dans un message vidéo.
L'UE SALUE SON «AMI» JOE BIDEN ET LUI PROPOSE UNE NOUVELLE ALLIANCE
De son côté, l'Europe a annoncé avoir « de nouveau un ami » à la Maison Blanche et invite le président américain Joe Biden à Bruxelles afin de « construire un pacte fondateur nouveau » pour les relations transatlantiques, ont déclaré mercredi les présidents des institutions européennes.
Téhéran se réjouit du départ du « tyran » Trump
A Téhéran, place aux réjouissances puisque l’Iran a salué mercredi le départ du « tyran » Donald Trump, jugeant que « la balle est dans le camp » du nouveau président américain Joe Biden pour un éventuel retour de Washington à l'accord sur le nucléaire iranien.
« L'ère d'un autre tyran arrive à son terme et aujourd'hui est le dernier jour de son règne affreux », a déclaré M. Rohani en conseil des ministres, à quelques heures de l'investiture de M. Biden comme 46e président des Etats-Unis.
« Tout au long de ses quatre années (à la Maison Blanche, M. Trump) n'a porté d'autres fruits que ceux de l'injustice et de la corruption et (il) n'a apporté que des problèmes à son propre peuple et au reste du monde », a ajouté le président iranien dans cette allocution télévisée.
« Trump est mort, sa carrière politique aussi, mais le PAGC est vivant », a déclaré M. Rohani, dont le pays répète être prêt à revenir immédiatement au respect plein et entier de l'accord si les Etats-Unis lèvent toutes les sanctions édictées contre l'Iran depuis 2018.
Lors d'une audition en vue de sa confirmation par le Sénat, Antony Blinken --choisi par M. Biden pour être son ministre des Affaires étrangères-- a jugé mardi que la politique de M. Trump avait rendu l'Iran « plus dangereux ».
M. Blinken a confirmé la volonté du président élu de faire revenir les Etats-Unis rapidement dans le giron de l'accord de Vienne mais il a conditionné cela à un retour préalable de l'Iran au respect strict de ses engagements. Or Téhéran demande avant toute chose la levée des sanctions américaines et le respect par Washington de toutes ses obligations.
« M. Biden doit savoir qu'il est de sa responsabilité de lever ces sanctions », a déclaré le ministre des Affaires iranien Mohammad Javad Zarif à la sortie du conseil des ministres, ajoutant que c'était pour l'Iran un point »non négociable ».
« Aujourd'hui, la balle est dans le camp des Etats-Unis », a encore déclaré M. Rohani devant le cabinet.
Selon lui, l'Iran est prêt à agir sur la base du principe du donnant-donnant à condition que Washington fasse le premier pas.
« Ils doivent revenir à la légalité, (au respect de leurs) engagements, aux règles internationales », a-t-il dit.
L'AMÉLIORATION DES RELATIONS RUSSO-AMÉRICAINES DÉPEND DE BIDEN
Le Kremlin a jugé que l'amélioration des relations entre la Russie et les Etats-Unis dépendait uniquement de la »volonté politique » du président élu Joe Biden, qui doit prêter mercredi serment à Washington.
« Au Kremlin, personne ne se prépare à cette investiture. Cela ne changera rien pour la Russie qui, comme c'est le cas depuis déjà de longues années, poursuivra son existence en cherchant de bonnes relations avec les Etats-Unis », a affirmé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Lors d'un point presse, il a ajouté que « la volonté politique » nécessaire pour raviver les liens entre les deux pays « dépendra de Monsieur Biden et de son équipe ».
Paris salue les engagements « extrêmement importants » de Biden
Le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal a jugé mercredi les engagements de Joe Biden de réintégrer les Etats-Unis dans l'Organisation mondiale de la santé et l'accord de Paris »extrêmement importants », Paris comptant relever avec lui »des défis colossaux ».
« Nous sommes impatients de bâtir avec le président Biden une relation forte, utile, renouvelée », a-t-il dit à l'issue du Conseil des ministres, renouvelant ses »félicitations » au nouveau président américain et à la vice-présidente Kamala Harris, à quelques heures de la cérémonie d'investiture.
« Nous avons des objectifs et des défis colossaux à relever ensemble », a-t-il poursuivi, en citant la gestion de la pandémie de Covid-19, pour laquelle l'annonce par Joe Biden d'une réintégration de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) par les Etats-Unis est »extrêmement importante ».
« Les engagements de Joe Biden de réintégrer l'accord de Paris pour le climat sont extrêmement importants », a-t-il aussi considéré, « et donc c'est tout à fait enthousiasmant pour le travail que nous aurons à mener avec les États-Unis dans les prochains mois », a-t-il assuré.