BEYROUTH: Lors de sa conférence de presse quotidienne sur le coronavirus, le président américain Donald Trump a estimé que les explosions meurtrières à Beyrouth "ressemblaient à un terrible attentat". Il a transmis la "sympathie" des États-Unis au Liban et répété que son pays se "tenait prêt" à apporter son aide, avant d'ajouter que "des experts militaires lui ont parlé d'une sorte de bombe".
La France a pour sa part déclaré mardi soir être aux « côtés du Liban » et Emmanuel Macron a annoncé l'acheminement des « secours et moyens français » à Beyrouth après les fortes explosions qui ont fait plusieurs morts.
« J'exprime ma solidarité fraternelle avec les Libanais après l'explosion qui a fait tant de victimes et de dégâts ce soir à Beyrouth. La France se tient aux côtés du Liban. Toujours », a réagi sur Twitter le chef de l'État.
« Des secours et moyens français sont en cours d'acheminement sur place », a ajouté le président de la République, peu après une première réaction du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
« Alors que Beyrouth vient d'être durement touchée par des explosions, la France présente ses condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux nombreux blessés », a réagi M. Le Drian, dans un tweet.
Le président Emmanuel Macron a par ailleurs appelé mardi soir son homologue libanais, Michel Aoun, pour lui exprimer « son soutien » et annoncer l'envoi de « secours et moyens français. »
Deux puissantes explosions ont secoué Beyrouth mardi, faisant au moins 73 morts et 3000 blessés, semant la panique et provoquant un immense champignon de fumée dans le ciel de la capitale libanaise.
Dans une première réaction, le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, a déclaré que les explosions étaient peut-être dues à des « matières explosives confisquées depuis des années », mais il a ajouté que l'enquête en cours devrait déterminer « la nature exacte de l'incident ».
Le ministre de la Santé Hamad Hassan a pour sa part assuré que les hôpitaux de la capitale étaient saturés par l'afflux des blessés.
Le Premier ministre Hassan Diab a prévenu que « Ce qui s'est passé aujourd'hui ne passera pas sans que des comptes soient rendus. Les responsables de cette catastrophe devront payer le prix ».
Il a également appelé les « pays amis » à aider le Liban, lors d'une allocution télévisée.
A l'étranger, condoléances et propositions d'aide
« Je lance un appel urgent à tous les pays amis et les pays frères qui aiment le Liban à se tenir à ses côtés et à nous aider à panser nos plaies profondes », a lancé le Premier ministre.
Les États-Unis ont dit « suivre étroitement » les développements et tenter de savoir si des ressortissants américains ont été touchés par les explosions.
« Nous présentons nos plus sincères condoléances à tous ceux qui ont été touchés, et nous nous tenons prêts à offrir toute l'assistance possible », a déclaré un porte-parole du Département d'Etat.
« La Russie partage le chagrin du peuple libanais », a déclaré de son côté le président russe, Vladimir Poutine, dans un télégramme de condoléances au président libanais, Michel Aoun.
Le président Aoun a reçu un appel de son homologue irakien, Barham Saleh, qui a assuré le Liban de la solidarité et offert de l'aider.
Des pays du Golfe, dont certains ont des relations étroites avec le Liban en lui fournissant de l'aide financière, ont rendu hommage aux victimes.
« Nos cœurs sont avec Beyrouth et son peuple », a tweeté de son côté le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, Anwar Gargash, postant une photo de la célèbre Burj Khalifa de Dubaï, illuminée avec les couleurs du drapeau libanais.
« Que Dieu protège le Liban frère et les Libanais pour réduire leurs souffrances et soigner leurs blessures », a-t-il dit.
Le Koweït a annoncé qu'il enverrait de l'aide médicale d'urgence au Liban, selon l'agence officielle Kuna.
Le ministre jordanien des Affaires étrangères a appelé son homologue Charbel Wehbe pour lui faire part de sa solidarité, se disant prêt à offrir toute assistance au Liban.
Israël a proposé également une aide humanitaire au Liban, pays voisin avec lequel il est techniquement en état de guerre.
« Israël s'est tourné vers le Liban par l'intermédiaire de contacts sécuritaires et politiques internationaux pour offrir une aide humanitaire et médicale au gouvernement libanais », ont annoncé dans un communiqué les ministères israéliens des Affaires étrangères et de la Défense.
Le chef de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a quant à lui souligné l' « importance de trouver la vérité au sujet des explosions et ceux qui les ont causées. »
Elles « vont malheureusement exacerber les difficultés du Liban et augmenter la gravité de la crise (…) traversée par le pays », a-t-il ajouté.