PARIS: Brigitte Macron, présidente de la fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, a lancé la 32e opération Pièces Jaunes en faveur des jeunes hospitalisés, par des interventions dans les médias ce week-end, suivies lundi de la visite d'un hôpital dans les Yvelines.
«Cela fait partie du soin d'avoir près de soi ceux qu'on aime», a expliqué dimanche sur TF1 l'épouse du chef de l'Etat, dont la fondation finance les frais inhérents à l'hospitalisation, comme l'hôtel ou des logements pour les proches ou des équipements de loisirs pour les enfants.
Un besoin renforcé par la crise sanitaire, qui a isolé les petits patients.
«Il y a des règles sanitaires strictes, qui font qu'on a droit qu'à un seul parent dans les chambres. Les associations qui apportaient de la musique, de la lecture, de l'humain, ne peuvent plus aller à l'hôpital. Et il n'y a plus d'endroits conviviaux communs», a-t-elle souligné.
L'opération Pièces jaunes sera cette année élargie au «dépistage de toutes les violences faites aux enfants, physiques, psychologiques ou sexuelles», «parce qu'on s'est rendu compte qu'un jour ou l'autre, tous ces enfants, ces ados sont passés à l'hôpital. Il faut à ce moment-là qu'on les repère, qu'on les inscrive dans un parcours de soins», a-t-elle déclaré.
Pas de tirelire cette année disposée dans les bureaux de poste et les grandes surfaces mais une collecte entièrement dématérialisée sur internet ou par sms, Covid-19 oblige, a-t-elle expliqué.
Pour appeler aux dons, elle s'est même prêtée au jeu, au côté du parrain de l'opération, le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps, d'une vidéo humoristique avec le présentateur de «Mask Singer» et de «Danse avec les Stars», qui lui suggère de participer à ces émissions.
Brigitte Macron, qui a succédé à Bernadette Chirac en 2019 à la tête de la fondation, doit se rendre lundi dans un hôpital des Yvelines pour promouvoir l'opération Pièces jaunes, en compagnie de Didier Deschamps.
L'épouse du président, qui a contracté le Covid-19 à Noël, reste extrêmement discrète et rare dans les médias et se garde d'intervenir sur le terrain politique.
Mobilisée sur le thème de l'enfance, de l'éducation et de l'hôpital, l'ex-prof de français était en octobre au côté de son époux pour faire connaître les nouvelles aides accordées aux parents qui prennent des congés pour s'occuper d'un enfant handicapé.
La fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France a participé à la mobilisation contre le Covid-19 en faisant livrer des milliers de tablettes numériques aux personnes âgées coupées de leur proche ainsi que des repas et des courses alimentaires aux soignants des hôpitaux.
Depuis 31 ans, les opération Pièces Jaunes ont permis de collecter près de 98 millions d'euros et de financer plus de 8 900 projets, selon la Fondation. Elle reçoit également des dons qui ont diminué ces dernières années, à environ 1,5 million par an, avec le recul de l'utilisation de l'argent liquide.
Brigitte partage «l'impatience» des Français
L'impatience des Français dans la lutte contre le Covid-19, «je la comprends très bien et je la partage, mais on n'est pas mauvais», a estimé Brigitte Macron, alors que son mari est critiqué sur la lenteur de la vaccination.
«Les choses vont aller mieux mais on ne peut pas dire quand, et ça, c'est extrêmement difficile parce que vous ne pouvez pas vous projeter très clairement dans un avenir», a dit l'épouse du président.
Elle a décrit la difficulté de la gestion de la crise avec «des chiffres qui arrivent, des choses assez contradictoires ou paradoxales. Parfois il me montre». «Ce qu'ont les présidents, les dirigeants, à gérer, pour moi, c'est immense et quasiment dantesque. C'est d'une complexité folle», a-t-elle lancé.
Interrogée sur la volonté ou non d'Emmanuel Macron de se représenter en 2022, elle a répondu que «ce n'est pas sa préoccupation immédiate, en tout cas, il ne m'en parle pas». «Son obsession est de sortir la France au mieux» de la crise», a-t-elle ajouté.
Nécessité d'une «réforme judiciaire»
Brigitte Macron a dit souhaiter dimanche une réforme judiciaire pour lutter contre l'inceste, un crime mis en lumière récemment par l'affaire Olivier Duhamel.
«C'est difficile d'en parler, c'est courageux d'en parler», mais «il faut absolument que ces actes soient sus et que ces actes ne soient pas tus», a -t-elle affirmé .
Interrogée sur la nécessité d'une «réforme judiciaire» à laquelle l'exécutif réfléchit, elle a d'abord répondu qu'il s'agissait d'un «terrain sur lequel» elle ne voulait pas aller, avant d'ajouter: «Je le souhaite, je l'espère, j'appelle de mes vœux».
L'inceste reste un sujet profondément tabou dans la société et encore minimisé, alors qu'il serait massif en France avec près d'une personne sur dix potentiellement touchée.