Covid-19: couvre-feu national sous la neige, la France passe le seuil des 70 000 morts

La place du Capitole déserte dans la ville de Toulouse, le 16 janvier 2021 pendant le couvre-feu de 18h00, dans le contexte des restrictions prises pour freiner la propagation de la pandémie de Covid-19. (AFP)
La place du Capitole déserte dans la ville de Toulouse, le 16 janvier 2021 pendant le couvre-feu de 18h00, dans le contexte des restrictions prises pour freiner la propagation de la pandémie de Covid-19. (AFP)
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Publié le Samedi 16 janvier 2021

Covid-19: couvre-feu national sous la neige, la France passe le seuil des 70 000 morts

  • Plus de 413 000 personnes ont été vaccinées en France, selon un décompte communiqué par le ministère de la Santé
  • Au total, 70 142 personnes sont décédées des suites de la maladie depuis le début de l'épidémie, dont 196 dans les dernières 24 heures, selon les derniers chiffres communiqué samedi par Santé publique France

PARIS : Après avoir regardé la neige tomber, la France a commencé à appliquer samedi un couvre-feu généralisé à 18H00, un nouveau tour de vis auquel se plient des commerçants résignés, alors que la France a franchi le même jour le seuil de 70 000 morts.

Plus de 413 000 personnes ont été vaccinées en France, selon un décompte communiqué par le ministère de la Santé. 

Au total, 70 142 personnes sont décédées des suites de la maladie depuis le début de l'épidémie, dont 196 dans les dernières 24 heures, selon les derniers chiffres communiqué samedi par Santé publique France.

Le nombre de nouvelles contaminations reste par ailleurs élevé avec 21 406 cas enregistrés dans les dernières 24 heures, sensiblement le même que ces derniers jours.

Avant la publication de ces chiffres, le Premier ministre, en visite à Lyon pour promouvoir le plan de relance du gouvernement, a précisé qu'un million de rendez-vous de vaccination avaient été pris.

Il a appelé à une vaccination «dans le calme», reconnaissant que les cinq millions de personnes de plus de 75 ans ne pourraient pas être vaccinées «en quelques jours».

Et alors que le «monsieur vaccin» du gouvernement, Pr Alain Fischer, n'écarte pas la possibilité de vacciner aussi les enfants, des élus continuent de dénoncer la lenteur de la livraison des vaccins ou les difficultés pour obtenir un rendez-vous.

Après les sueurs froides provoquées par l'annonce d'une baisse de cadence «pour trois à quatre semaines» dans la production de vaccins, le groupe américain Pfizer, associé au laboratoire allemand BioNTech, a annoncé samedi un «plan» pour accélérer le rythme et revenir au calendrier initial de livraisons à l'UE «à partir de la semaine du 25 janvier».

En attendant, le couvre-feu à 18H00, déjà en vigueur dans 25 départements, s'étend désormais à l'ensemble du territoire métropolitain et «pour au moins 15 jours», comme l'a annoncé jeudi M. Castex. 

Peu après 18h, les rues de Pantin encore partiellement recouvertes de neige se vidaient progressivement, mais n'étaient pas encore désertes : des clients se dépêchaient de rentrer avec leurs courses, des familles de regagner leur domicile, un homme transportait son sapin de Noël sur un trottoir enneigé... 

Face à la menace de nouveaux variants plus contagieux du coronavirus, il s'agit pour le gouvernement de «réduire encore davantage les contacts sociaux sur les heures de fin de journée».

La préfecture de Mayotte a confirmé samedi un premier cas de variant sud-africain et annoncé la suspension des liaisons maritimes et aériennes internationales pour 15 jours à partir de dimanche.

 Chiffres d'affaires réduits

Les dérogations restent les mêmes qu'auparavant (déplacements professionnels, pour un rendez-vous médical, pour un motif impérieux...) mais les commerces doivent désormais baisser le rideau à 18H00.

Une mauvaise nouvelle de plus, à quelques jours du début des soldes, pour les commerces mais aussi pour les restaurants également fermés jusqu'à mi-février et qui essaient de surnager grâce aux ventes à emporter.

«C'est la galère. Nos chiffres d'affaires sont réduits et on ne peut pas ouvrir plut tôt que 9h. Aujourd'hui les clients sont venus comme pas possible, ils viennent avant la fermeture», a déclaré quelques minutes avant de baisser le rideau Vanessa A., vendeuse dans un magasin de téléphonie et de réparation à Pantin, aux portes de Paris. 

D'ordinaire, «la plupart des gens viennent après 17h, après le boulot donc c'est pas bon pour nous. Mais on respecte la décision du gouvernement, on préfère ça à un reconfinement», confie-t-elle. 

Les écoles sont ouvertes mais les activités sportives scolaires et périscolaires en intérieur sont suspendues et le protocole sanitaire dans les cantines sera renforcé.

Parcours du combattant

Lundi, la campagne de vaccination va donc s'élargir aux personnes de plus de 75 ans ne vivant pas en Ehpad, ainsi qu'aux personnes présentant des pathologies à haut risque (insuffisances rénales chroniques, cancer sous traitement...).

Vendredi, 833 centres étaient «ouverts et accessibles à la réservation», a assuré le ministre de la Santé Olivier Véran.

Pourtant, la prise de rendez-vous, possible depuis jeudi matin, s'apparente parfois à un parcours du combattant, même si «plus d'un million de rendez-vous ont été pris vendredi», selon le ministère de la Santé.

Le site sante.fr, qui devait initialement rediriger vers l'une des trois plateformes privées de réservation, n'affichait samedi qu'une liste des lieux de vaccination par département. Et les créneaux de vaccination de nombreux centres affichaient complets à la mi-journée.

Dans les régions les plus affectées par l'épidémie, des maires comme François Rebsamen (PS) à Dijon ou Anne Vignot (EELV) à Besançon ont dénoncé «les carences de l'Etat dans la livraison de vaccins», dans un communiqué commun.

En déplacement dans l'Allier, M. Castex a répliqué: «Nos concitoyens ne comprendraient pas que dans la grave crise sanitaire dans laquelle nous nous trouvons (...) nous nous perdions dans des polémiques et des chicayas inutiles», a-t-il affirmé, aux côtés du président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez.

A Bordeaux, peu après 18H00, une quarantaine de personnes dansent et tapent dans leurs mains en écoutant un chanteur folk gratter sa guitare avec brio. «N'importe quoi !», lance tout fort une femme en passant prestement.

Pour Cédric, 39 ans, «c’est rigolo de voir ce mini acte de résistance de gens qui ne veulent pas rentrer parce que la musique est bonne, sans rébellion et sans rien de politique». Mais à 18H15, quatre policiers à vélo viennent mettre fin à la fête en laissant le chanteur finir un morceau de Bob Marley.

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.