Covid-19: lancement de la vaccination en Inde, durcissement des restrictions

L'une des plus grandes campagnes de vaccination au monde contre le Covid-19 a débuté samedi en Inde, qui prévoit d'immuniser 300 millions de personnes d'ici juillet. (AFP)
L'une des plus grandes campagnes de vaccination au monde contre le Covid-19 a débuté samedi en Inde, qui prévoit d'immuniser 300 millions de personnes d'ici juillet. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 16 janvier 2021

Covid-19: lancement de la vaccination en Inde, durcissement des restrictions

  • «J'ai été si heureux de voir mon nom sur la liste!», a témoigné Mohan Ganpat Nikam, 53 ans, gardien dans un hôpital de Bombay, la capitale économique de l'Inde, visiblement soulagé de pouvoir être enfin vacciné
  • Dans un pays aussi vaste et pauvre, cette campagne vaccinale représente un défi colossal, d'autant que les deux vaccins utilisés exigent d'être conservés à très basse température

NEW-DELHI : L'une des plus grandes campagnes de vaccination au monde contre le Covid-19 a débuté samedi en Inde, qui prévoit d'immuniser 300 millions de personnes d'ici juillet, alors que les restrictions continuent de se durcir partout dans le monde et notamment en Europe, région la plus touchée par la pandémie.

«J'ai été si heureux de voir mon nom sur la liste!», a témoigné Mohan Ganpat Nikam, 53 ans, gardien dans un hôpital de Bombay, la capitale économique de l'Inde, visiblement soulagé de pouvoir être enfin vacciné.

En Inde, deuxième pays le plus peuplé au monde avec 1,3 milliard d'habitants et deuxième nation la plus frappée par la pandémie, les 30 millions de soignants et les plus exposés à la maladie seront les premiers à être vaccinés, suivis par environ 270 millions de personnes de plus de 50 ans ou particulièrement vulnérables.

Dans un pays aussi vaste et pauvre, cette campagne vaccinale représente un défi colossal, d'autant que les deux vaccins utilisés exigent d'être conservés à très basse température.

Selon le dernier bilan de l'AFP, le Covid-19 a fait au moins 2 0099 91 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019.

Les États-Unis demeurent le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec plus de 392 000 décès pour près de 24 000 cas recensés. 

Vendredi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé au démarrage de la vaccination dans tous les pays «dans les cent prochains jours», tandis que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a regretté que «si les pays à revenu élevé ont accès aux vaccins, ce n'est pas le cas des pays les plus pauvres».

Le Cambodge a annoncé samedi une «aide» de la Chine qui va lui fournir un million de doses de son vaccin Sinovac.  

En Serbie, le président Aleksandar Vucic s'est réjoui de l'arrivée dans le pays d'un million de doses du vaccin chinois Sinopharm.

Débrouille

Aux Etats-Unis, Joe Biden a dévoilé son programme pour accélérer l'immunisation des Américains. Il souhaite que 100 millions de doses soient injectées pendant ses 100 premiers jours de mandat.

Face aux problèmes techniques et à une pénurie de doses, les New-Yorkais doivent pour le moment s'en remettre à la débrouille pour se faire vacciner.

Il a ainsi fallu trois jours à Dee, âgée de 78 ans, pour décrocher un rendez-vous, grâce à l'aide de sa famille, après de nombreuses heures d'attente sur internet et «beaucoup, beaucoup de tentatives». 

En France, la campagne de vaccination doit s'élargir lundi aux personnes de plus de 75 ans ne vivant pas en Ehpad (maison de retraite médicalisée), ainsi qu'aux personnes présentant des pathologies à haut risque. Mais là aussi, la prise de rendez-vous s'apparente parfois à un parcours du combattant.

Nouveau tour de vis

Dans plusieurs pays, les restrictions se durcissent alors que les variants du virus se propagent. 

Un cas de variant sud-africain a été détecté dans le territoire français d'Outre-Mer de Mayotte, poussant les autorités à suspendre les liaisons maritimes et aériennes internationales pour 15 jours à partir de dimanche.

L'Argentine a enregistré son premier cas de variant britannique, trouvé chez un homme résidant au Royaume-Uni et arrivé dans le pays fin décembre.

Afin d'enrayer la pandémie, les pays européens comptent beaucoup sur le vaccin de l'alliance américano-allemande Pfizer-BioNTech. Les deux laboratoires ont assuré samedi avoir mis en place un «plan» pour limiter à une semaine les retards de livraison de leur vaccin, alors que l'Europe craignait de voir faiblir les livraisons de doses pendant «trois à quatre semaines».

Selon une porte-parole de l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé, la Belgique recevra la semaine prochaine 40% de vaccins Pfizer-BioNTech en moins par rapport à ce qui devait initialement lui être livré. En revanche, la livraison doit se faire normalement la semaine d'après et le retard de 40% va être rattrapé «à partir de la mi-février».

La France avance samedi de deux heures le couvre-feu, dorénavant fixé à 17H00 GMT sur l'ensemble de son territoire, pour au moins quinze jours. Une mauvaise nouvelle de plus pour les commerçants. «Ca va nous faire entre 10 et 15% de pertes parce que nous, on fait le plus gros (du chiffre d'affaires) le soir», déplore John Brown, gérant d'une poissonnerie à Paris.

En Belgique, une patronne de bar passe depuis mardi ses jours et ses nuits dans son établissement, s'alimentant à peine en signe de protestation contre la fermeture des cafés et restaurants décidée pour combattre la pandémie.

«On ne sait pas quand on va pouvoir rouvrir. Combien de temps est-qu'on peut tenir? Rester comme ça, sans travailler, tous les jours voir qu'on perd un peu plus... C'est dur», a confié Christelle Carion, 48 ans, à l'AFP.

Hôpitaux saturés

En Colombie comme au Liban, qui a enregistré vendredi un nouveau record de décès et où les autorités ont imposé un confinement strict, les hôpitaux sont saturés. 

Au Brésil, le manque d'oxygène dans les hôpitaux de Manaus a provoqué vendredi des concerts de casseroles dans les grandes villes du pays en protestation contre le président d'extrême droite Jair Bolsonaro.

L'Italie, qui a dépassé le million de personnes vaccinées, va reconfiner à partir de lundi trois régions jugées à haut risque de contagion.

A contre-courant, le gouvernement espagnol a annoncé samedi exclure pour l'instant un nouveau confinement, malgré une explosion des cas depuis les fêtes. Mais il pourrait permettre aux régions du pays d'avancer leur couvre-feu.

A Vienne, des manifestations d'opposants aux mesures sanitaires ont rassemblé environ 10.000 personnes samedi après-midi, selon les estimations de la police autrichienne.

 

 


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

Short Url
  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
Short Url
  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url
  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.