BRUXELLES : Le tribunal d'Anvers, en Belgique, a reporté au 4 février son jugement dans le procès intenté à un diplomate iranien pour un projet d'attentat qui devait viser un rassemblement d'opposants au régime de Téhéran en France en 2018.
Le prononcé du jugement avait initialement été fixé au 22 janvier. Dans un communiqué transmis samedi à l'AFP, le tribunal correctionnel d'Anvers a indiqué l'avoir reporté au 4 février à 9H00 (08H00 GMT).
Lors du procès qui s'est tenu fin novembre, une peine de 20 ans de prison a été requise contre Assadollah Assadi, 48 ans, en poste à l'ambassade d'Iran à Vienne au moment des faits. Ce dernier, qui avait refusé de comparaître, nie toute implication dans ce projet terroriste déjoué par la justice belge.
Assadi était jugé avec trois complices, contre lesquels des peines de 15 à 18 ans de prison ont été demandées par le parquet. Ces derniers avaient clamé leur innocence au deuxième et dernier jour d'audience.
Il s'agit de Nasimeh Naami et Amir Saadouni, un couple de Belgo-iraniens arrêtés en possession d'une bombe dans leur voiture en route vers la France, et de Mehrdad Arefani, décrit par l'accusation comme un proche d'Assadi (qui l'aurait chargé d'accueillir le couple sur le lieu où la bombe devait exploser).
Un attentat à la bombe devait viser le 30 juin 2018 à Villepinte, près de Paris, le grand rassemblement annuel du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), une coalition d'opposants comprenant les Moudjahidine du peuple (MEK).
L'arrestation in extremis, le jour même à Bruxelles, du couple Naami-Saadouni avait permis d'éviter un « bain de sang » selon l'expression des parties civiles (le CNRI et une vingtaine de personnalités politiques qui le soutiennent).
La justice belge était rapidement remontée jusqu'à Assadi, repéré l'avant-veille des faits à Luxembourg en train de remettre au couple un paquet contenant la bombe.
Il avait été arrêté le 1er juillet en Allemagne, où il ne bénéficiait plus de son immunité diplomatique.
Ce dossier, mêlant espionnage et terrorisme, a suscité des tensions entre l'Iran et plusieurs pays européens.
En octobre 2018, Paris avait accusé le ministère iranien du Renseignement d'être derrière cet attentat avorté, ce que Téhéran avait vivement démenti.